Par de nombreux aspects, SCARS OF LIFE pourrait ressembler aux autres groupes de Nu Metal outre atlantique. Il est vrai que c'est chez nos amis Américains qu'est né ce style s'adressant à un plus large public que les autres genres de Metal (Death et Black notamment). Musique traitée parfois à tort de musique commerciale mais ayant un succès indéniable (SLIPKNOT, KORN...).
SCARS OF LIFE a décidé de passer outre et de s'aventurer dans un style proche mais en rajoutant leurs petites touches perso qui fait que l'on s'écarte du Néo Metal « classiques » et qui fait que What We Reflect est différent. Et tant mieux! Des rencontres avec des groupes prestigieux (SLAYER, DAMAGE PLAN, SEPULTURA, KILLSWITCH ENGAGE...) permettent de mieux les inspirer et forger leur propre style.
Ce groupe formé en 2000 tout droit venu du sud de la Floride nous offre un album résolument nouveau dans ce genre.
Il sort finalement en 2005, six mois après un énorme festival à Orlando (DROWINNG POOL et STATIC-X notamment s'y trouvaient). Les cinq américains permettent de mieux percevoir dans quelle optique leur opus doit sortir.
What We Reflect révèle l'émotion profonde des textes* s'alliant aux mélodies bien marquées de la guitare (Anthony Parrinello et Joe Raio). « Silent Words » fait ressortir à lui seul cette sensation. Seul morceau (calme) utilisant le son d'une guitare sèche, ils mettent en avant la belle voix de Kyle Shapiro parfaitement contrôlée. Contraste avec « Lemon », passage agressif se rapprochant le plus du style Metalcore. Le chanteur peut offrir des tons très mélodieux avec une voix donnant parfois dans un registre haut (« Away From Me »). C'est la piste la plus prévisible, et rentrant trop facilement dans le style Nu Metal, presque Rock (NICKELBACK).
L'agressivité de SCARS OF LIFE se fait sentir nettement quand, dès le début, la guitare sature, la basse (Chris Mullen) enchaîne les riffs et la batterie (Jason Rodman) s'entend distinctement en martelant consciencieusement. Et n'oublions pas la voix de Kyle Shapiro qui se lâche enfin pour donner un résultat réussit. Je pense notamment à « Lemon » où le rythme se fluidifie à la fin entre guitare et chant. Il y a également « Mute » où les cries du vocaliste se superpose au refrain pour notre plus grand plaisir. Et finalement « Placebo » et « Bullet With Your Name » qui montrent ce que l'ensemble est capable en matière de coordination entre tous les pôles. Que ce soit entre la voix, la batterie ou la guitare, on sent que le groupe trouve son équilibre.

* Pour la petite histoire, après le passage de l'ouragan Katrina aux USA. SCARS OF LIFE décide de faire plusieurs grands shows dont les fonds ont été reversé aux différentes associations et personnes touchées par la tempête…