Ce qui frappe d’entrée avec MANY MOONS AGO, c’est l’esthétisme que dégage cette nouvelle offrande. Cette deuxième démo, pour être plus précis, après Of Mourning And Standing Stones (2005). De la pochette très soignée aux six longues compositions, Whilom inspire à la fois la peur, la désolation, le froid glacial, le feu du Diable, la puissance, la plénitude, la sauvagerie, la douceur, que de sentiments aussi contradictoires que complémentaires.
MANY MOONS AGO, c’est un peu tout ça à la fois. Et toutes ces expressions sont l’œuvre d’un seul homme, le mystérieux Luggh (guitares, chants, basses, claviers, programmation). Le bonhomme se revendique du Black Folk progressif basé sur les mythes païens, et compose sa musique comme une ode à la nature et à la poésie.
Luggh est à MANY MOONS AGO ce que Mikko Lehto est à OCTOBER FALLS. Mais au-delà des références multiples que l’on pourrait rapprocher de MANY MOONS AGO, il faut souligner que Luggh s’éloigne parfois du schéma traditionnel du Black épique (intro en arpège, puis riffs brumeux, puis accalmie, puis re-riffs saturés, etc …).
Ici les interludes, breaks, ambiances et alternances de rythmes sont fréquents, pour ne pas dire beaucoup trop successifs. Parce qu’à force, on s’y perd un peu … Il s’avère difficile de trouver une trame directrice à chaque titre, aussi longs soient-ils. Si « Ode To Ancient Tragedies » constitue sans aucun doute le morceau le plus Black sur Whilom, on trouve aussi par-ci par-là quelques riffs thrashisants (« …And The Forest Fell In Silence ») ou des parties de guitares aussi frénétiques que la danse hystérique d’un diablotin (« Whilom »).
Les 3 autres titres, « Aeons Braved In Mist », « The Cromlech’s Silhouette » et « When Twilight Falls », obéissent également à cette multitude de facettes musicales. Sauf que trop de richesse tue la richesse, et qu’avec un peu moins de bouleversements le tout aurait gagné en cohésion. Sachant que la production est bonne bien qu’un peu juste du point de vue du volume, c’était presque très bien. Ne manquerait plus qu’un vrai batteur pour donner à MANY MOONS AGO plus de profondeur organique.
A suivre …