La pochette du nouvel album de CALLEJON me fait penser que le modèle ferait bien de jouer un peu à Monster Crunch, le jeu des monstres qui retrouvent leurs chicots tous propres pour mieux se les éclater pour Halloween. Au niveau musical, on aurait été en droit d’attendre quelque chose d’assez horrifique voire zombifiant, surtout que le disque est marqué comme du Zombiecore. Mais en fait, on constate rapidement que nous avons un Metalcore tout ce qu’il y a de plus traditionnel. Certes, c’est bien joué, mais cela ne va rien apporter au genre ni révolutionner quoi que ce soit. Par contre, pour ceux qui ont encore une attirance pour ce style musical en voie d’extinction, cela pourra certainement leur plaire. On se retrouve donc avec des riffs très typés Metalcore sur tous les morceaux, ou presque. Ainsi, « Phantomschmerz » fait office de power ballade tandis que « Quatantäne » marque plutôt une pose plus axée sur l’ambiance. Par contre, la suite directe, « Infiziert » nous rappelle que le groupe en a sous le pied pour tenter de nous éclater la tronche. Il s’essaye même au blast beat sur « Mein Pulls = 0 ». « Fremdkörper » donne envie d’aller se faire griller des chamallows autour d’un feu de bois. Cette ballade acoustique à la seule guitare sèche aurait pu être sympathique si seulement la voix de BastiBasti était à la hauteur, ce qui n’est pas le cas. Comme après toute accalmie, « Des Ende Von John Wayne » revient tenter de remettre les pendules à l’heure, sans trop y arriver. L’album réserve encore deux surprises. La première est assez anecdotique, mais amusante. Sur la fin de « Spiel Mir Das Lied Vom Sterben » on a le droit à un titre que je ne connais pas mais qu’on pourrait qualifier de pendant teuton au défunt Tino Rossi (ambiance, voix… tout y est, manque plus que le petit Papa Noël). La seconde est sur le titre de fin, « Porn From Spain » où on se retrouve en plein milieu de morceau avec une partie beaucoup plus syncopée et hachée et où le chant de BastiBasti se fait rappé (en allemand, toujours) avec un flow pas dégoûtant. Les gars, si vous voulez vous recycler, dirigez-vous dans cette voie, elle semble faite pour vous !
Finalement, ce Zombieactionhauptquartier s’écoute mais ne laissera pas de souvenir mémorable, il faut bien le dire. Il est sûrement temps pour le combo, qui possède mine de rien de bons musiciens, de se diriger vers une autre alternative métallique pour survivre.