PAGANINI (ch) - Medicine Man (2008)
Label : Pazouzou Records
Sortie du Scud : 11 juillet 2008
Pays : Suisse
Genre : Hard Rock Has-Been
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 50 Mins
Imaginez Laurent Paganelli (consultant et intervieweur de vos soirées foot sur Canal +) manger un panini. On pourrait très bien croire que le résultat de la rencontre entre la cavité buccale de l’ex-idole de Saint-Etienne et ce sandwich grillé délicatement garni de scarole, tomate et mozzarella nous offre un… Paganini ! A condition que cette théorie foireuse puisse être quelque peu crédible. Mais là, c’est du grand n’importe quoi ! PAGANINI, c’est pas du tout un sandwich bouffé sur le pouce par un ex-"athlète" reconverti en poivrot décérébré qui pose des questions à la con à des mecs en sueur qui en ont rien à foutre le dimanche soir. Nan, c’est juste un groupe de Sleaze Rock… et suisse de surcroît ! Aucun rapport donc… Faut dire aussi que c’est pas les plus connus des Hard rockeurs et qu’on peut ainsi se permettre des jeux de mots vaseux. Bon, et plus sérieusement ? Plus sérieusement, PAGANINI tire son nom de monsieur Marco Paganini, un vocaliste de Rock un peu has-been qui fais passer le vieux Ozzy pour un mec "super chébran" et cette baleine de Malmsteen (remarque, c’est plus facile à écrire que Ygnynwiegwi ») pour un généreux mécène qui utilise pas du tout son fric pour se faire faire des rouleaux de PQ avec des feuilles d’or. Vieux Rockeurs qu’ils disent sur la bio ? Vieux, peut-être. Rockeurs, c’est une autre histoire. Pourtant, bientôt trois décennies de présence pour mister Marco et ses copains, et sixième CD qu’est Medicine Man. Ils ont légèrement fait leur temps j’ai l’impression.
Mais au final, je serais pas un peu en train de les mettre six pieds sous terre, là ? Non, je vais attendre la fin du disque pour le faire (ou pas). Pour bien commencer les choses, je tiens à dire que je trouve le visuel fort réussi. Il parvient à sortir un peu des sentiers battus avec ces graphismes façon « Worms » (vous savez, ce jeu vidéo d’une intelligence rare où des lombrics se lancent des moutons explosifs et des saintes-grenades au visage). Le disque, pour sa part, démarre lentement avec la piste éponyme. Eddy Mitchell, The Eagles, Simon & Garfunkel, George Thorogood ou Ted Nugent, on retrouve un peu tout et n’importe quoi dans cette composition un peu triste, aux limites du Blues pêchu (si, ça existe). « The Secret » bouge davantage. On se sent de retour en 2008 avec un Hard Rock old-school rythmé et entrainant. Y’a rien à dire, Daie Powers (guitariste), Kiki Crétin (faut vraiment l’être pour choisir ce pseudonyme, bassiste) et Diego Rapacchietti (batterie) ont la maîtrise de leurs instruments respectifs. Medicine Man est comme un défouloir pour eux et ça se s’entend plus particulièrement sur certaines plages (« I Don’t Want Your Love », « The Only One » pour ne pas les citer). Par contre, je serais incapable de dire si ça fais trente ans que Marco Paganini chante comme ça, mais c’est en déphase totale avec le reste. On confondrait presque sa voix avec celle d’une demoiselle aux rondeurs prononcée ou avec celle d’un canard enrhumé. A part ça, les compositions sont assez variées, tant au niveau du tempo que des ambiances. On s’arrête dans un motel autoroutier américain sur « Teardrops », une pinte et on repart pour le sex-club le plus proche avec « Easy Come Easy Go » avant de rentrer dans la zone 51 avec en fond musical « Stomping Ground ». Medicine Man nous plonge dans un univers Hard Rock bourré de clichés ; un vieux trip sur une Harley au fin fond de l’Amérique. Mais ce qui ressort surtout du palet, c’est qu’il donne la banane parce que léger, fluet et pas bien sérieux au final. Une légèreté qui ne suffit cependant pas à masquer les carences de PAGANINI à savoir une suffisance certaine dans un style désuet.
Après trente ans de bon et loyaux services, il serait peut être temps de ranger son micro, non ? Les heures de gloires du Hard FM sont bien loin… et ce n’est pas lui rendre service que d’essayer de le réanimer avec ce type d’enregistrement. Nul doute que si l’effet de surprise était encore susceptible de fonctionner à notre époque, PAGANINI aurait pu réussir quelque chose d’intéressant. Au bout du compte, on se demande bien à qui Medicine Man plaira le plus. Pas à moi, c’est sûr.
Je vous offre un panini ?
Ajouté : Vendredi 23 Janvier 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Paganini Website Hits: 10657
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