Un groupe qui ne manque pas d’idées, en ce début de mois de février 2009, ça vous tente ? J’ai justement dans ma musette de quoi rassasier votre intarissable soif de nouveautés excitantes, et sans recommandé à signer s’il vous plait !
LYR DROWNING, jeune quintette parisien nous narre ses vues sur l’underground extrême toujours florissant quelque soient les époques, et il faut reconnaître que leur avis vaut son pesant d’or.
Le style en lui-même posera une épineuse problématique à tous les historiens du Metal encore valides, tant on oscille en permanence entre diverses eaux, ce qui constitue sans le doute l’essentiel du charme du combo.
Mais pas que ! Car derrière cet assemblage hétérogène se cache une homogénéité de tous les instants, qui permet aux musiciens d’affirmer une réelle identité. Alors les ingrédients sont connus certes, mais leur osmose totale offre une sorte de révérence à leurs illustres aînés, sans toutefois piller leur héritage.
On évoquera le spectre d’un OPETH, dans ses nuances les plus douces, et pour l’alternance entre passage acoustiques et graves cavalcades Heavy, CREMATORY, dans les moments les plus costauds, et même pourquoi pas, un NIGHTFALL bridé de ses instincts les plus sauvages pour l’inventivité.
A l’occasion, le nom de NOCTURNUS peut même ressurgir, pour ce plaisir malsain qui consiste à superposer des lignes de clavier doucereuses et un chant d’outre tombe. La comparaison avec le groupe de Mike BROWNING n’est pas si bête, tant les deux ensembles ont un don particulier pour créer des climats incertains, en mettant l’auditeur en porte à faux.
Mais ou le parallèle devient plus flatteur pour les Français, c’est que la monotonie ne s’installe à aucun moment, que ce soit dans les morceaux les plus « conventionnels » (si tant est qu’on puisse leur apposer cet épithète !), qui constituent la première moitié de l’album, ou bien les titres les plus expérimentaux, comme le superbe diptyque « Man In Decline », qui parvient même à flirter avec les cimes que CYNIC gravit de temps à autres.
« Next Helpless Days » est assurément une autre grande réussite de Blind From Birth, et prouve s’il le fallait que l’utilisation de guitares acoustiques peut être un atout lorsque la mélodie est travaillée, et pas seulement un gimmick quasi nécessaire. Le côté épique de ces onze minutes est aux limites du mystique, et l’imagination se prend à voguer le long des baies embrumées d’un pays imaginaire. On côtoie tous les styles, Death, Heavy, Progressif, le tout avec un brio que bien des formations dites « confirmées » pourraient leur envier !
Au niveau de la prod, on peut regretter un son de batterie un peu fluet, mais c’est bien là le seul reproche que je puisse faire. Le choix du chant mixé légèrement en arrière est une réussite, et contribue largement à développer l’aura des compos.
Si je rajoute que les musiciens sont tout sauf manchots, et qu’ils font bien souvent preuve d’une réelle dextérité, au service de la musique je vous prie, l’addition devient salée.
Et si la perfection n’existe pas, reconnaissons à LYR DROWNING le talent de la côtoyer de près !