Relapse a toujours eu le don de dénicher des groupes hors normes, qui agitent nos esgourdes comme Tracy Lords agitait nos c......, euh, nos sens il y a quelques années.
Brooklyn (NY), a toujours eu le don de mettre à jour des formations dont le seul but était de transcender les barrières et d'exploser les conventions. Qu'il s'agisse de TYPE O'NEGATIVE ou de LIFE OF AGONY (sans compter la kyrielle de groupes de Hardcore, BIOHAZARD en tête !), cette zone New-yorkaise (dans tous les sens du terme) influence depuis des générations des musiciens avides de ne pas se cloisonner dans un style musical bien précis, mais les affecte d'une touche de froideur et de violence tangible, qui a le don d'effrayer les plus timorés des auditeurs.<br< Alors, lorsque ces deux composantes s'allient, on aboutit à un résultat impeccable, et à un album dont les influences sont tellement nombreuses et disparates qu'il devient quasiment impossible de les déceler.
TOMBS, avec Winter Hours ne s'embarrasse pas de principes, et joue une musique glaciale, hermétique, et pourtant si organique. Le son de l'album, énorme comme il se doit, ne vient pourtant pas dénaturer l'optique choisie par les musiciens, et apporte une touche sombre indispensable au développement des morceaux, qui n'ont qu'un seul dénominateur commun, la puissance.
L'incroyable capacité du groupe à surfer sur des styles aussi variés que difficilement compatibles rend l'entreprise passionnante de bout en bout, et s'il n'y avait cette sale habitude des labels de couper l'album en 99 pistes, j'affirmerais que nous tenons la le produit parfait.
Tout est passé en revue, du Stoner gras au Doom pesant, en passant par l'Emo (attention, le bon, celui de SUGAR, ou RITES OF SPRING), le Black Metal, ou encore le Sludge lancinant. Impossible de se fixer sur un genre en particulier, et le tour de force de réunir toutes ces sources d'inspiration en un seul album homogène force l'admiration, et multiplie les écoutes pour ne rien manquer.<br< Là où certains combos auraient manqué la cible, et proposé un album aux airs de fausse compil, TOMBS captive, dérange, obsède, et se pose comme le digne héritier d'une longue lignée de teigneux n'ayant de limites que celles imposées par leur propre imagination.
Ecoutez pour exemple "Old Dominion", le dernier titre de l'album, au parfum plus DARKTHRONE que les vrais, et vous comprendrez où je veux en venir.
Alors, je dois concéder que Winter Hours ne s'adresse pas à tout le monde, et qu'il faut quand même être rompu à l'exercice de l'extrême quel qu'il soit pour en apprécier tous les méandres.
Mais si vos pierres angulaires s'appellent ISIS, NEUROSIS, DARKTHRONE, EXPLOSIONS IN THE SKY, et autres combos sans peur et sans reproche, alors jetez vous sur cet album sous peine de passer à coté de quelque chose de sacré.
La surprise du mois, rien de moins !