Projet du japonais Oshima Yuichi, guitariste virtuose seul à bord du vaisseau, KADENZZA embarque dans son arche des influences provenant bien sûr du Metal (EMPEROR, MY DYING BRIDE, CELTIC FROST, DREAM THEATER) mais également du Rock Progressif (KING CRIMSON, EMERSON LAKE & PALMER, THAI PHONG) pour un Metal extrême qui étonne par sa fraîcheur et son originalité. En effet, éviter le Metal classique est une manière de se démarquer de la branche traditionnelle, mais dès qu’il s’agit de mélanger l’impétuosité du Metal extrême européen et la naïveté expérimentale du Rock Progressif des années 70 dans une création ostentatoire, le kamikaze fait preuve d’un indéniable talent.

Mais là où il s’avère le plus talentueux, c’est dans son jeu de guitare. Il exécute des solos qui révèlent une précocité certaine, et il développe toute une palette de sons propres à compléter son chant passionné. Avec des arpèges appliqués, une armada de claviers à la sauce japonaise tout à fait incroyables et des expérimentations tous azimuts par effets sonores, tout va très vite et dans tous les sens. Cette brutalité extrême, digne d’un Dark Black Metal, permet d’obtenir des breaks très forts car quelques gouttes de finesse dans un monde de brutes suffisent au paradeur du pays du soleil levant pour assouvir le confesseur. Violent, symphonique, technique et composé de six titres, dont quatre sous-parties pour « Endless Labyrinth – Suite Opus 5 » et six sous-parties pour « War Phantasma – Suite Opus 4 », « Into The Oriental Phantasma » possède pas mal d’atouts : une énergie convaincante, un sens mélodique aigu, des variations rythmiques ébouriffantes et par-dessus tout une précision d’horloger quant à la superposition de tous ces éléments.

Inventif tout en puisant dans un répertoire européen et révolutionnaire au sein du cercle musical japonais, KADENZZA témoigne de la fougue sonique de Oshima Yuichi, de sa propension à mélanger les cultures et à enchevêtrer des improvisations stupéfiantes.