Malgré toutes les confusions qui sont susceptibles d’entourer leur nom de scène, LES TSARS ne nous arrivent pas tout droit d’un pays de l’ex-URSS. Russie, Bulgarie, Serbie, on oublie ! Car ce combo là, en plus d’être français de corps et d’esprit, n’est même pas une ode à ces puissants souverains qui ont jadis fait régner l’autorité dans leurs pays respectifs. D’ailleurs, d’autorité, les cinq compères n’en ont pour le moment pas beaucoup, ce qui les différencie au final d’un vrai tsar. Le seul moyen pour eux de dominer quoique ce soit serait de faire ses preuves dans une scène Rock tricolore aussi vaste que profonde. C’est néanmoins la dynamique que va essayer d’instaurer Projet Monarch, première démo autoproduite du groupe et dont le nom s’inspire d’une sombre affaire de manipulation mentale impliquant la CIA entre les années 50 et 80.
J’ai le grand plaisir de commencer l’écoute de ce jet par une satisfaction : les lyrics en français. Je ferais remarquer que des paroles en anglais accouplées à cette musique auraient été descendues aussi sec. Car le Rock proposé par nos compatriotes est très peu substantif. Il a tout de même le mérite d’être entrainant et enjoué, à défaut d’être imaginatif et inspiré. Mes oreilles ne sont pas habituées à recevoir ce genre d’offrandes, c’est la raison pour laquelle je suis resté relativement insensible à ce qu’ils avaient à proposer. A force de manger du KYO quand on est jeune et bête, peut-être devient-on dans la force de l’âge (tout est relatif), allergique à tout ce qui évoque de près ou de loin ce qui n’a été qu’un feu de paille il y’a quelques années. Evidement que ces deux n’ont rien à voir et que LES TSARS ne sont surement pas allés pomper dans le maigre répertoire de ce qui fut à une époque, la formation préférée des cours de récrées. Mais il serait suicidaire de ne pas entrevoir la moindre ressemblance. Rien que dans l’exploitation des guitares, on retrouve des sonorités similaires. Les compositions ne sont pas incroyablement riches mais le travail de fond est là. Ce Projet Monarch ne déplaira pas à ceux qui recherchent des traces audibles de musiciens qui défendent la richesse du Rock avec foi et ardeur. Mais en creusant, de nombreuses carences apparaissent à la surface de la galette. Et principalement un manque de percussion criant, qui laisse entrevoir une facette Pop déplaisante pour un revieweur de Metal-Impact. Car comme le nom du zine pour lequel j’écris l’indique, j’aime l’impact et le Metal. LES TSARS, ce n’est ni l’un ni l’autre. Mais encore, LES TSARS c’est une livraison qui manque de sel et une musique pas encore assez affinée pour exister. Pas d’ambigüité, « Voici l’Homme » est très certainement le fruit d’un réel effort. Avec un final atmosphérique et une cadence accrocheuse, il est indéniable que le quintette n’a pas dégoté sa partition dans un œuf Kinder. Idem pour « Saturne Résonne ». Ses notes de piano épurées et son refrain planant pourrait bien faire office de lime pour scier les barreaux de votre quotidien. A condition d’être sur la même longueur d’onde qu’eux.
D’un point de vue tout à fait personnel et en dépit d’une volonté de bien faire que je ne remets pas en cause, LES TSARS, hormis à deux ou trois instants, m’ont plutôt ennuyés avec leur Projet Monarch. Encore à court d’originalité, d’expérience et d’arguments, nos amis devront s’armer de professionnalisme pour mener à bien leur projet de devenir monarques.