Groupe de la région parisienne, KOB en est déjà à son troisième album et leur foi fait plaisir à voir. Il est très difficile de définir la musique qui anime les pistes de ce Close To Dawn, tant les compositions sont denses et versatiles.
L’inspiration n’est certes pas moderne ni avant-gardiste, mais les influences sont tellement digérées qu’il devient très ardu d’essayer de les identifier. Impression renforcée par un son tout à fait inhabituel, sourd mais clair à la fois, avec des guitares épaisses comme un nuage d’orage d’été, et une rythmique compacte qui sait se faire virevoltante quand le tempo s’accélère.
Il en résulte un album fort attachant, qui détonne sérieusement dans la production actuelle, un peu comme si un groupe des 70’s avait du attendre 30 ans pour enfin voir ses chansons produites. On retrouve selon moi dans les ingrédients présents une grosse louche de LED ZEPPELIN, passée au mixer SOUNDGARDEN (ce qui n’a rien d’étonnant, au vu de la fascination de la bande à Cornell pour le combo de Plant & Page), mais aussi parfois un brin de BLACK SABBATH, et sa tension palpable.
Les musiciens font tous honneur à leur instrument, même si je dois reconnaître que le chanteur mérite une attention toute particulière pour sa puissance vocale matinée de variations bluesy de fort bon aloi. Un coffre qui le rapproche d’illustres prédécesseurs comme Paul RODGERS de Free, ou même pour rester dans les limites de notre beau pays, d’un Joe LEB des Variations.
Au niveau de la structure de l’album, la part belle est faite à la diversité, et les morceaux oscillent entre le bon vieux Rock Heavy aux dissonances alléchantes (« Fame And Glory » et sa basse scotchante, « Who Am I » et ses relents NWOBHM, l’excellent « Get Out Of My Way » qui rappelle autant la vague Hard US de 88/89 que CACTUS, « Come Into My World » qui aurait pu figurer sur un album de MOTORHEAD, époque Brian ROBERTSON…), et le Blues plombé (« Changes » très Long Cold Winter de CINDERELLA, le plus léger « Thank You » qui aurait très bien pu figurer sur Led Zep II…), sans pour autant oublier les riffs bétons (« The Riot », « Too Young To Die »), et les incartades syncopées (« One For One » qui fleure bon le BADLANDS du premier album).
Non décidemment, je ne saurais pas à quelle locomotive raccrocher les wagons qui composent ce Close To Dawn, tant les chansons de KOB sont particulières et possèdent un cachet très personnel. Certains pourront trouver ça très daté, voire passéiste, d’autres y verront un style unique pratiqué par des musiciens qui ne font aucune concession aux modes en vigueur.
Et il est bon parfois de voir que des groupes restent fidèles à une éthique de jeu et ne cèdent pas à la pression chimérique d’une gloriole facile mais d’autant plus dispensable. Un album à découvrir et redécouvrir au gré des écoutes, et qui s’incruste dans votre esprit d’une manière indélébile.
Du feeling à revendre, il y a des acheteurs ?