S’atteler à dépeindre album par album la vaste et riche discographie du plus grand groupe de Rock’n’Roll trashos qu’est MOTORHEAD n’est pas une tache facile. Pourtant, on se devrait toujours de promouvoir tant aux admirateurs qu’aux profanes les bienfaits de la musique de Lemmy, surtout lorsqu’on aborde la période la plus faste de leur discographie, c’est-à-dire leurs cinq premiers albums, devenus avec le temps des incontournables du Rock tout court.
Depuis 1975, le trio anglais n’a eu de cesse de nous matraquer leur Heavy Rock sale, agressif et violent. Archétype même de leur musique, son créateur Lemmy ne s’imaginait sans doute pas que trente cinq ans après, son groupe serait une véritable institution dans le milieu du Metal. Rares sont les groupes ne se réclamant pas ni de près ni de loin de MOTORHEAD. Icône de toute une génération, le combo de la perfide Albion peut compter sur une solide base de fans. Ainsi, ce premier deal sonnait comme les premiers balbutiements de ce qui deviendra la marque de fabrique propre à Lemmy et sa bande version trio «historique» avec Kilmister à la basse et au chant, Clarke à la guitare et Taylor derrières les fûts qui tiendra jusqu'en 1982. MOTORHEAD se démarquait déjà à l’époque des autres formations de par l’utilisation de la basse fortement saturée procurant un son lourd, tout en restant partiellement harmonieux. Le talent d’Eddie Clarke à la six cordes et la précision de minuteur de Philty Taylor faisaient le reste. Si ce n’est probablement pas le meilleur album du combo, MOTORHEAD le prouvera d’ailleurs par la suite, cette première galette de la Tête de Moteur contient tout de même de bons morceaux sur lequel on ne pourra pas faire l’impasse.
Avec entre autres trois reprises de HAWKWIND, ancien groupe du bassiste moustachu «Motorhead», «Lost Johnny» et «The Watcher», on remarque que le groupe se teste encore en proposant ces covers et recherche une identité plus marquée. Les quatre autres morceaux étant des titres originaux, on trouvera déjà les prémices du son MOTORHEAD si caractéristique. L’intro du morceau éponyme et ce raffut de pot d’échappement d’Harley nous montre à quel point les gars de MOTORHEAD avait tout pour être de bons Hell’s Angels ! Toujours est il que l’entrée en matière est excellente avec ce Rock type road movie puant le cambouis et l’huile de moteur. La piste qui suit, «Vibrator», est quant à elle chantée par Larry Wallis, le premier guitariste du groupe juste avant qu’il ne soit débarqué et remplacé par le père Eddie Clarke. Un morceau typique des années 70 avec ce feeling propre à cette époque. Il en est de même avec «Lost Johnny» où Lemmy reprend le mic et propose un Rock Heavy tranquille et posée façon Ouest américain. Convaincant, les compositions des anglais sont agréables à écouter. Cette impression est poursuivie avec «Iron Horse / Born to Lose» et son groove ambiance pub enfumé. MOTORHEAD secoue ensuite le tempo pour administrer deux pistes persuasives comme «Keep Us on the Road» et «The Watcher» dont le tempo est bien plus relevé.
Motorhead constitue ainsi une révolution en 1977 pour le Monde du Metal. Un album avant-gardiste à bien des égards qui fera de MOTORHEAD l’un des fer de lance du mouvement à venir. Et il ne leur faudra peu de temps pour faire leur trou. MOTORHEAD ne ratera pas les occasions et ne laissera pas filer sa chance !


Discographie Complète de MOTÖRHEAD : Motörhead (Album - 1977), Overkill (Album - 1979), Bomber (Album - 1979), On Parole (Album - 1979), Ace of Spades (Album - 1980), Iron Fist (Album - 1998), Another Perfect Day (Album - 1983), Orgasmatron (Album - 1986), Rock'n'Roll (Album - 1987), 1916 (Album - 1991), March Or Die (Album - 1992), Bastards (Album - 1993), Sacrifice (Album - 1995), Overnight Sensation (Album - 1996), Snake Bite Love (Album - 1998), We Are Motorhead (Album - 2000), Hammered (Album - 2002), Inferno (Album - 2004), Stage Fright (DVD - 2005), Kiss Of Death (Album - 2006), Motörizer (Album - 2008), Bad magic (Album - 2015)