Marche ou Crève ou March or Die dans sa version originale ! Le ton est donnée avec ce onzième album et ce malgré le cafouillage qui régna lors des sessions d’enregistrement de l’album qui ne fut pas une mince affaire. Les dissensions et le bordel font leur grand retour ! La preuve par trois : en effet, pas moins de trois batteurs ont été nécessaires à l’enregistrement de March or Die.
Maintenant, après son come back en 1987, Philthy est définitivement viré de MOTORHEAD, l’animal n’ayant pas appris ses partitions ! L’aventure se termine pour lui tandis que Tommy Aldridge le remplace pour enregistrer la plupart des autres titres de l’album…Bonjour l’ambiance et ce malgré la présence outrageusement nombreuse d’invités de marque sur cette onzième rondelle des britanniques : le chevelue Slash (GUNS N ROSES, VELVET REVOLVER), le déjanté Ozzy Osbourne ou encore Mr Moustache Ted Nugent sont venus prêtés main forte sur quelques pistes.
La touche sonore made in USA est pour quelque chose pour le son de l’opus. Nous sommes au début des années 90 et le son s’en ressent. Une production nette et efficace conférant aux titres une certaine lourdeur comme sur les mid-tempi que sont «Cat Scratch Fever», une cover de Ted Nugent plutôt réussie, l’efficace «Bad Religion», la fiévreuse et Rock’n’Roll «You Better Run», la véloce «Name in Vain» démontrant un certain regain pour la vitesse et les accélérations rythmiques comme on les aime chez le combo anglais.
Seulement, une chose est sûre : ce n’est pas ce que MOTORHEAD a fait de mieux, mais bon, n’étant plus d’une grande exigence envers le combo qui se livre à des enregistrements de facture correcte mais pas non plus ultra-persuasifs, MOTORHEAD, en proie à ses vieux démons et à un line up instable ces dernière années, n’a visiblement pas retrouvée la formule efficace qui lui permette de renouer avec les succès d’antan. Ramolli et parfois moue du genou avec «Jack The Ripper» et sombrant dans la facilité, MOTORHEAD s’adonne à un Hard Rock US moins énergique comme en témoignent des pistes telles que «I Ain’t No Nice Guy» avec Ozzy. En parlant du Prince Of Darkness, voici venu le morceau «Hellraiser» enregistré pour la BO du film fantastique du même nom. Nota Bene : première apparition du percussionniste Mikkey Dee (KING DIAMOND, DOKKEN) sur ce titre coécrit par Lemmy et son pote le croqueur de têtes d’hirondelle. Un titre d’une banalité confondante…tout comme sur le morceau de Hard typé US «Too Good to Be True» et un «March or Die» énigmatique et à l’ambiance glaciale et plombée rappelant un certain «1916».
Il ressort de ce March or Die un certain maléfice et un attrait désuet des années 90 qui peut nous faire esquisser un léger rictus. MOTORHEAD n’est pas mort, mais il agonise sévère. La conquête du marché Américain est certes bien engagée, mais à quel prix ? Réponse sur l’acte suivant.


Discographie Complète de MOTÖRHEAD : Motörhead (Album - 1977), Overkill (Album - 1979), Bomber (Album - 1979), On Parole (Album - 1979), Ace of Spades (Album - 1980), Iron Fist (Album - 1998), Another Perfect Day (Album - 1983), Orgasmatron (Album - 1986), Rock'n'Roll (Album - 1987), 1916 (Album - 1991), March Or Die (Album - 1992), Bastards (Album - 1993), Sacrifice (Album - 1995), Overnight Sensation (Album - 1996), Snake Bite Love (Album - 1998), We Are Motorhead (Album - 2000), Hammered (Album - 2002), Inferno (Album - 2004), Stage Fright (DVD - 2005), Kiss Of Death (Album - 2006), Motörizer (Album - 2008), Bad magic (Album - 2015)