Déjà bien remarqués avec leur deux démos Karybda et Skylla, MINDLAG PROJECT nous livre maintenant son premier album éponyme. Et pour ne pas faire les choses comme tout le monde, le groupe se fend de 17 plages pour un peu plus d’une heure de musique. Bon, même si on enlève les trois interludes (mais ce serait une erreur que d’enlever le troisième où violoncelle et violon nous tire les larmes des yeux), cela nous fait quand même 14 titres à nous mettre entre les oreilles pour un moment que l’on pourrait qualifier de tout simplement énorme.
Le passage entre Karybda et Skylla s’était fait en étant toujours plus Thrash et toujours plus Hardcore. Le groupe ne semblant pas destiné à choisir la facilité, il a décidé de faire quelque chose de toujours plus Thrash, mais beaucoup moins Hardcore cette fois. Par contre, le tout gagne en Heavy et surtout en mélodie. Quelle évolution dans les voix ! Toujours aussi maîtrisées, elles gagnent en clarté mais surtout en variations. C’est toujours principalement Hardcore, mais les mélodies sont nombreuses et les sensations qui vont avec aussi. Et quand la musique suit ce chemin, en découle un résultat extrêmement mélodique. Attention cependant, le groupe n’a en rien perdu de sa fureur. Bien au contraire. La mélodie est là pour la souligner, pas pour l’écraser. Au final cela donne une musique transcendée (il suffit d’écouter « Noctambule Problématique » pour s’en rendre compte) et qui est bien loin des débuts.
Techniquement, le groupe saute aussi un palier. Les musiciens étaient déjà bons. Ils sont maintenant excellents et parfaitement dans leur élément. La simplicité ne semble pas être leur crédo, même si la poudre aux yeux non plus. On se retrouve donc devant des plans à l’allure simple, aisés d’accès, mais qui sont en fait beaucoup plus techniques qu’ils n’y paraissent. Ainsi, tout le monde peut s’y retrouver et ne pas se perdre dans des méandres trop nombreux.
Avec Mindlag Project, on pourrait passer des heures à décortiquer les morceaux un par un et même alors, il y aurait encore des choses à dire tellement les morceaux sont riches. Je préfère largement que vous vous fassiez votre propre opinion en sachant simplement que c’est du grand et du bon.
J’ajouterai pour terminer que le groupe s’amuse même à saupoudrer de références et d’allusions à des grands noms du Metal ses morceaux. C’est fait d’une manière subtile et intelligente mais cela rehausse encore le tout si le besoin en était. Une nouvelle fois, je citerai le « Blackened » de METALLICA sur « Noctambule Problématique », sur la partie lente et pesante.
En tous cas, si vous cherchiez à vous prendre un bon aller-retour sans concession, ne cherchez plus, vous l’avez trouvé.