SPIRITUAL DISSECTION (FRA) – Mors Ultima Ratio (2009)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : février 2009
Pays : France
Genre : Brutal Death Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 40 Mins
Il faut croire que les atrocités commises pendant la Seconde Guerre mondiale traumatisent encore bons nombres d’esprits fragiles. Y’a-t-il encore tant d’importance à lui accorder culturellement, elle qui occupe les pensées d’obscures formations de Black Metal et qui garnit les manuels d’histoire de nos adorables têtes blondes (sans mauvais jeu de mots) ? Pour SPIRITUAL DISSECTION, la réponse est claire : oui. Au point même d’y consacrer un opus entier. C’est donc un concept album qu’illustre cette cover d’un bleu aussi sombre que les idées nationales socialistes. Pour en revenir à quelque chose de plus professionnel, ce Mors Ultima Ratio est le deuxième essai du quartet français qui avait déjà eu loisir de parfaire ses gammes sur The Dark Side Of Mankind. Et à l’évidence, cette formation n’utilise pas la langue de bois pour se faire comprendre, ni la méthode douce pour se faire entendre.
Du bruit, ils en font. Trop ? C’est selon. Personnellement, j’ai préféré de très loin ce Brutal Death à celui de DEVAST, chroniqué quelques heures de cela. La raison du pourquoi, c’est d’abord un coté « j’te rentre dedans pour te faire mal » et pas une parodie de Death à faire pleurer mémé comme quand elle prépare une tarte aux oignons. Le mal est partout et dénoncé sous sa forme la plus atroce. Les musiciens font preuve de beaucoup de technique et surprennent par leur audace. Les quelques solos dépassent la frontière du Death technique pour trouver leurs influences dans le Heavy, comme l’atteste cette montée solitaire surprenante sur « Rise Of Hatred ». SPIRITUAL DISSECTION allie savamment le culot d’un groupe encore tout jeune à la force de frappe d’un vieux routard. NILE, CRYPTOSY mais également DEICIDE dans ces patterns de batterie, les grands noms du Death sont repris en chœur. Faire une analyse purement technique de ce disque est néanmoins sauvagement ardu, ne perdez jamais de vue que nos quatre coqs font dans un Brutal Death massif, homogène, ultra compact et qu’ils en sont fiers. Ils ne nous offrent que rarement de quoi blablater sur tel ou tel point car les morceaux reprennent des structures assez classiques mais diablement efficaces. De plus, les pistes sont souvent rallongées jusqu'à atteindre les cinq minutes sur « Unconditional Surrender ». Les seuls arguments divertissants qu’on pourrait relever se situent dans l’utilisation de samples relatifs encore une fois, à la guerre, comme l’énumération des bourreaux nazis façon « procès de Nuremberg » sur « Trial At Nuremberg » justement ou un discours de Winston Churchill orchestré de manière très grave sur l’outroduction. Mais tout ceci relève de leur concept à eux et je ne suis là que pour évaluer leur musique, d’autant plus que les lyrics abordent un sujet encore parfois tabou en plus d’être politique. Cette avant-dernière ne s’en sort pas trop mal dirons nous. Si la gravité du message devrait suffire à justifier la brutalité des morceaux, on regrette que SPIRITUAL DISSECTION ne prenne pas le temps de nous offrir un entracte. Du coup, nous sommes plongés de force une quarantaine de minutes dans une copie qui ne nous intéresse peut-être pas tous et qui, à ce moment là, n’excuse plus une musique aussi arrêtée. On aurait fortement apprécié ne serait-ce qu’un break dans les cadences infernales proposées. Il m’aura fallu attendre la huitième track, « Betrayers In Right », pour obtenir un minime coup de frein sous forme d’un riff un peu plus groovy que les autres. Alors je ne crache pas dans la soupe, je suis un gros gourmand en matière de Brutal Death et ce combo m’a convaincu de tout son talent.
Mais je reste circonspect. A la vitesse à laquelle évolue le mouvement, avec les quantités de structures déjà explorées, il faudra redoubler d’ingéniosité pour se dépêtrer d’un piège déjà tout amorcé. Et ce ne seront plus les beaux discours et les bonnes intentions qui vous sauveront messieurs, mais votre musique. L’armistice est loin d’être signée.
Ajouté : Vendredi 08 Mai 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Spiritual Dissection Website Hits: 12661
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