Autre Groupe Présent au concert : LEIDEN (FRA)
Date du Concert : Vendredi 13 février 2004
Lieu du Concert : Nouveau Casino (Paris, France)

Voilà un moment maintenant que j’attendais l’occasion de pouvoir assister à un concert de Psykup. Non pas que ceux-ci se soient fait rares ces derniers temps sur Paris et ses environs, mais les coïncidences malheureuses, vous savez ce que c’est… Mais ce soir, c’est la bonne, et en plus, comble de ma chance, c’est dans la superbe petite salle du Nouveau Casino que se déroule l’événement ! Evidemment, le public de cette scène Hardcore moderne ne crachant jamais sur un bon concert, la salle est très bien remplie ce soir.

La soirée commence sur une sacré surprise, sous la forme du groupe LEIDEN. Surprise d’abord du fait de leur style – Metal Atmosphérique avec chanteuse – parce que ça n’a vraiment aucun rapport avec Psykup et que je ne m’y attendais donc pas du tout. En fait, l’explication est que les deux groupes font partie de la même association, la bien nommée Antistatic. La seconde surprise, c’est que, en dépit de quelques vilains préjugés qui ont honteusement taquiné mes idées au début de leur set, Leiden va se révéler être une excellente découverte pour moi ! Leurs compositions plutôt variées et intelligemment structurées recèlent de bonnes idées, et même parfois de surprises (quelques relents électro de bon goût qui amènent un côté étrange / décalé) ; bien interprétées, elles installent des ambiances pesantes et mélancoliques à souhait, et contiennent aussi souvent des passages plus enlevés et efficaces. Si on en juge par le tout nouveau morceau qu’ils ont joué ce soir, ce côté plus puissant tendrait même à être mis plus en valeur dans le futur. Le chant féminin n’est pas tape à l’œil, la chanteuse restant souvent dans un registre « aérien » qu’elle maîtrise relativement bien, et qui se marie à ravir avec la musique, tandis qu’un des guitaristes assurent les vocaux Death. On remarquera aussi que les musiciens se montrent à l’aise sur scène, même s’ils ont l’art de ne pas trop en faire. Bref, je ne vais peut-être pas crier au miracle, mais j’ai trouvé cette prestation très intéressante et convaincante – au bout des quarante minutes qui leur ont été allouées, j’aurais volontiers repris un ou deux morceaux – et je suis même passé à leur stand pour me procurer leur premier album, c’est vous dire ! (note: 8/10)

La fosse est maintenant bien tassée car c’est au tour de PSYKUP de venir taquiner les planches. Alors le « phénomène Psykup », kézako ? En voilà une question difficile… Mais si je vous dis Rock Hardcore Atmosphérico-Progressif à fortes tendances tordues et délirantes, peut-être alors pourrez-vous vous en faire une petite idée. Leur premier album « Le Temps de la Réflexion » est un joyau d’inventivité et le groupe ne semble avoir peur de rien. D’ailleurs, pour annoncer la couleur, il va commencer son set de manière on ne peut plus forte et déroutante avec « L’Autruche », son morceau le plus long (près d’un quart d’heure) et le plus fou, mélange improbable, hallucinant et jouissif des multiples facettes du groupe : Hardcore décapant (ils n’auront pas mis longtemps pour enflammer la fosse !), Psychédélisme, funk (voir toute une fosse de furieux se mettre à danser, ça vaut le détour, flamenco, harmonies vocales, etc (la liste serait encore longue) Je ne sais pas s’il n’aurait pas été préférable de nous garder ce morceau pour le dessert parce que c’est vrai qu’après une telle avalanche de folie, la suite va nous paraître un tantinet moins tranchante. Enfin, ne me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit, le reste sera d’un tout de même d’un haut niveau. Les musiciens sont bien entendu d’excellents interprètes, avec une mention particulière au batteur qui doit être un surhomme pour maîtriser l’enchaînement de tous ces rythmes de tordus, et au chanteur guitariste qui est de loin le plus présent, surtout par rapport à l’autre chanteur, un peu trop timide sur scène et qui ne sait jamais quoi dire entre les morceaux, ce qui gâche un peu l’ambiance car les temps de pause sont parfois assez longs. Ce sera tout pour les reproches. La set-list est bien fournie puisqu’elle passe en revue tout l’album, à l’exception des deux « Martin X », si je me souviens bien, et nous réserve même une nouvelle composition qui se démarque bien du reste car plus puissante (j’ai pensé à Gojira sur certains passages). Finalement, le groupe reviendra sans surprise pour deux rappels, avec entre autres une reprise complètement ré-arrangée et explosive de Nirvana ! Et donc cette prestation aura été une belle confirmation du talent de Psykup, même si au niveau fun et efficacité, je le place en deçà d’un Empalot par exemple, qui lui pousse vraiment ses délires jusqu’au bout… M’enfin, je vous rassure, Empalot est tout en haut pour moi donc c’est déjà bien que j’ose avancer une comparaison. (note: 9/10)

Une excellente soirée donc, avec deux groupes qui ont fait honneur au collectif Antistatic, dont je ne demande désormais qu’à découvrir les autres membres !