MALEFICE est sur le chemin du retour ! Vingt-cinq ans soit un quart de siècle qu’on attendait une suite à leur premier album éponyme ! Vous vous rendez compte ? Tous leurs fans qui se sont concoctés une petite salade de pissenlit entre temps ne verront jamais la couleur de Dawn Of Reprisal. C’est un sale coup que leur a fait les parisiens. Mais c’est marrant quand même. Ils auraient pu choisir de nous représenter la dévastation de Paris et de la tour Eiffel plutôt que celle de Londres et du Tower Bridge sur leur cover. En plus, les couleurs et les graphismes rappellent davantage un groupe de Death mélodique que d’Heavy revival. Et puis, ce nouveau logo est bien moche, on dirait presque celui de… MALEFICE ! Mais oui, quel idiot je suis. C’aurait été trop beau de voir une formation de rockers perdus ressurgir ainsi après tant d’années d’errance. D’autant plus que je connaissais le MALEFICE version rosbif Death/Thrash pour avoir fortement apprécié leur Entities il y’a deux ans de cela et connaissant aussi le MALEFICE baguette-camembert, je n’avais rien vu venir.
Enfin si, quand même un peu puisque c’est mon devoir de me renseigner pour mieux vous renseigner. Et les quelques renseignements que je peux vous fournir après l’écoute de ce compact-disc, c’est que les anglais nous sortent probablement une de ces tueries pour adolescents, le genre Death mélodique pathétique mais qui vous donne un bon coup de genou dans les bijoux de familles. « The Effect Midas » porte déjà bien son nom. Cette piste nous accueille dans un univers moderne, lumineux et brillant. Nos cinq musiciens bien portants nous offrent de l’or en barre comme cadeau de bienvenue. Remballez la myrrhe, l’encens ! Je ne nierais pas avoir trouvé dans des compositions plus ambiantes et mélodiques comme « End Of Days » (ou s’incruste un chant clair) et « As I Bleed » un peu du dernier THIS ENDING, qui m’avait déplu de par sa facette « attrape-couillon ». Mais la comparaison n’est qu’artistique et s’arrête d’ailleurs là. MALEFICE est supérieur à tous les niveaux et eux, ne viennent pourtant pas du pays Père du Death mélodique, la Suède. Sur Dawn Of Reprisal, tous les instrumentistes ont une place distincte. Et je commencerais l’énumération par le travail monumental de Craig Thomas à la batterie. Ses frappes résonnent comme des pulsations cardiaques et nous font vivre à 200% la musique du groupe. C’est simple, je n’ai eu d’yeux que pour lui et ses rythmiques qui vous feront perdre le sens des réalités. Il est aidé dans sa tache par une production d’une éblouissante clarté et des collègues en grande forme. Ainsi les guitares et la basse rentrent dans le vif du sujet avec des riffs à la fois techniques et massifs qui lacèrent les tempes. C’est là encore, du très bon boulot effectué par Alex Vuskans et Ben Symons. Seuls les vocaux de Dale Butler ne m’ont pas impressionnés plus que ça car ils ressassent trop de poncifs. Mais lorsqu’ils sont accompagnés d’un chant clair aux allures « vortexiennes » comme sur l’impressionnante « Hatred Justified » (et son intro ultra-technique ébouriffante), il regagne tout crédit.
Le grand bonheur qui nous envahit après la fin du skeud ne vient sûrement pas de sa fin en elle-même, mais plutôt de la connaissance du pied que l’on va prendre à repasser ce disque dans sa platine. Aucune proposition n’est là pour faire du remplissage et toutes ont un rôle primordial dans la réussite de cet opus. Je n’imagine même plus Dawn Of Reprisal sans « Abandon Hope » ou « Sickened ». C’est dire si le travail de composition a été peaufiné a l’extrême. Et c’est tout ce que j’aime. Serait-on en présence d’un nouveau leader ? Il est encore trop tôt pour le dire mais c’est en tout cas bien parti.