Après moult péripéties quant à son line-up et une série de bouleversements quant à son orientation musicale (des débuts Heavy / Death Metal), dorénavant signé chez NAPALM RECORDS, DRACONIAN a su trouver le bon chemin qui mène de l’anonymat à la lumière du grand jour.

Sombre, lent et lourd, son véritable premier album détient quelques huit épitaphes exceptionnelles appartenant sans ambages à la veine Doom Metal. Par d’obscures et enchanteresses harmonies entre mouvement Gothique et tendance romantique, ces suédois stigmatisent les maux les plus redoutables de l’existence et nous permettent de discerner à ces signes ineffables la sincérité désespérée que l’on sent vibrer tout au long de leurs confessions. Avec un tempo ralenti comme il se doit, le titre introducteur « The Cry Of Silence » de plus de douze minutes annonce immédiatement la couleur par cette grâce et cette mélancolie qui accompagneront l’auditeur jusqu’au dernier souffle de l’album. En effet, « Where Lovers Mourn » nous gratifie de compositions résolument fortes d’émotions et pleines d’angoisses maladives et de sensations voluptueuses d’abandon. Chaque titre monte en puissance jusqu’à nous écorcher la colonne vertébrale de pétillants frissons. Homogène dans la qualité, les lignes vocales assurées par une voix masculine d’outre-tombe et une voix féminine somptueusement triste réussissent à faire mouche. On croit vraiment à leur chagrin et on s’enfonce à tâtons dans leur univers déliquescent. On a beau résister, l’envie est plus forte. C’est difficile de citer un morceau en particulier mais prenons le phénoménal « It Grieves My Heart » sans omettre le stupéfiant « Akherousiu » à guitare acoustique, le tout mâtiné avec parcimonie de violons. Il faut souligner que sept membres tout de même composent DRACONIAN, et ça fait du beau monde tout ça.

Parfait remède contre la bonne humeur galopante et contagieuse, ce disque propose un équilibre serein entre espoir impossible et complète déchéance sans que jamais on ne s’ennuie. Dans son style, « Where Lovers Mourn » a tout simplement un parfum de chef-d’œuvre.

DRACONIAN propose avec « Where Lovers Mourn » quelques huit épitaphes exceptionnelles appartenant sans ambages à la veine Doom Metal à tendance romantique.