WINDS OF PLAGUE (usa) - The Great Stone War (2009)
Label : Century Media Records
Sortie du Scud : 24 août 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore Symphonique
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 37 Mins
Si tout comme moi vous passez vos après-soirées sur le PC, nonobstant vos yeux gonflés et le filet de bave qui coule le long de votre cavité buccale, à la recherche d’un divertissement idiot, vous n’avez pas pu contourner cette magnifique parodie du métalleux signée MTV qui a fait un petit buzz de part sa qualité. Cette dernière, qui met en scène des marionnettes à la manière d’un Muppet Show joue un peu le rôle d’un « Le Metal Pour Les Nuls ». Il y’a un passage d’ailleurs très drôle où l’animateur nous présente divers styles de Metal parmi lesquels il vous faudra choisir si vous décider un jour de fonder un groupe. Parmi ces derniers : le Metal Industriel, le Nu Scandinavian Metal, le Grindcore Progressif Végétarien (CATTLE DECAPITATION ?), le Black Metal, le SuperBlack Metal et… le Lounge. Alors au fond, quand on y pense, cette partie de la parodie tape dans le mille, tant il est de nos jours faciles de créer un style loufoque, résultat d’une improbable combinaison entre les multiples styles existant. Le rapport avec le dernier WINDS OF PLAGUE ? Cette ineptie des américains, qui se sont fait connaître il y’a un an avec leur second album, Decimate The Weak. Cette ineptie qui consista à mélanger du Deathcore avec de longes et belles pièces symphoniques, créant par la même occasion un style encore inexploré : le Deathcore Symphonique.
La grande question, pour ce troisième album était bien sûr de savoir si oui ou non, ils allaient aller encore plus loin dans leur délire. La réponse est oui ! Néanmoins, le résultat est en-dessous des attentes. Toute la difficulté était pour les américains d’approfondir leurs idées, tout en sachant que l’effet de surprise ne jouerait plus sur The Great Stone War. C’est à partir de cette donne que l’on peut s’estimer un peu déçu de leur prestation. La grande guerre de pierre s’ouvre avec une introduction en hommage à la Terre, logiquement nommée « Earth ». Quelques violons, une ambiance médiévale et mystique, une voix mais rien de transcendant. Anecdotique ! C’est « Forged In Fire » qui se charge de révéler ou non une partie de la réponse à notre question. On semble gagner en vitesse mais perdre en inspiration. En effet si cette entrée en matière va très vite, on ne décèle aucune forme de composition intelligente comme c’était le cas dans le passé. Les claviers de la belle Kristen Randall, principaux attraits du groupe se font discrets. « Soldiers Of Doomsay » restaure péniblement un équilibre et une logique avec des guitares plus marquées et tranchantes. Cependant, la voix de Johnny Plague reste trafiquée et déçoit de son ton trop redondant. Il y’a du mieux au fil des minutes, notamment l’introduction très hollywoodienne sur « Chest And Horns », le très bon jeu de cordes (violons comme guitares) sur « Our Requiem » ou encore l’éponyme qui est sans doute la plus grandiloquente et la plus martiale des propositions. Il est néanmoins navrant qu’au très bon succède le moins bon. Des pistes qui s’oublient vite comme « Battle Scars » ou « Creed Of Tyrants », en dépit d’une bonne volonté évidente, sont la marque d’un essoufflement certain. WINDS OF PLAGUE n’a pas fait l’erreur de rester sur ses acquis, c’est une certitude. Le sextet va encore plus loin dans ses agissements, ses partitions symphoniques, ses breaks mélodiques, ses idées, tout simplement. Oui mais voilà, si prise de risque il y’a, elle apparaît parfois comme disproportionnée. Au point d’avoir le sentiment qu’ils en font parfois trop.
Je n’oserais pas cacher que j’attendais cet album avec beaucoup d’impatience et que, à l’instar de SUICIDE SILENCE récemment, mes ardeurs sont douchées par un égo trop important. Une nouvelle fois, c’est l’humilité de l’artiste qui s’en trouve heurtée, bien plus que son répertoire musical. Navrant que cette attitude déteigne un peu trop sur un style qui était novateur au début, usant à la fin. Navrant que leur point fort puisse devenir un jour leur point faible. Navrant d’arriver à tous ces constats. Heureusement, ce combo à encore de l’avenir. Le jour où l’on mettra cette dernière phrase à l’imparfait, ce sera une autre affaire…
Ajouté : Mercredi 12 Août 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Winds Of Plague Website Hits: 10447
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