Bon alors on va mettre les choses au point tout de suite : Rob Halford fut, est et demeurera à jamais l’une des grandes idoles de votre serviteur, au même titre qu’un David Coverdale, un James Hetfield ou une Doro Pesch. Mais on n’a beau être chroniqueur, à toujours tenter d’écrire avec une objectivité maximale, certaines chroniques mettent votre fidélité et vos convictions à rude épreuve. Parfois, c’en est même insupportable. Alors pour faire court, voilà, j’avoue : ce Winter Songs, je n’ai pas pu l’écouter en entier …
D’abord qu’est ce que c’est que cette idée de nous sortir des chansons de Noël ? Que je sache, le surnom de Rob Halford, c’est bien le « Metal God » non ? C’est pas Tino Rossi ?!!!! On essaye de passer outre, et puis non en fait, on ne peut pas. Je ne sais pas pour vous, mais finalement je ne suis plus sûr d’aimer beaucoup Noël. On ne sait jamais trop ce que Papa Noël va nous offrir, pour qui n’aime point les surprises, voilà un évènement bien fâcheux. D’autant que tous les cadeaux reçus – offerts – ressemblent assez rapidement à un bordel sans nom, où le dernier CD de KATATONIA côtoie le Nespresso si cher à George, tandis que la nappe à carreaux avec ses serviettes assorties enlace tendrement le dernier iPhone tout beau tout neuf, qui bientôt servira à alimenter un profil Facebook en news insignifiantes …
Donc voilà, Winter Songs, c’est un peu le bordel sans nom offert par Petit Papa Halford, sans grande motivation et surtout avec un manque d’unité assez flagrant. Bien évidemment, c’est le musclé « Get Into The Spirit » qui joue le rôle de titre d’ouverture et de single. Jusque là, le piège est parfait. Après, tandis que Rob chante de sa jolie voix de tonton idéal sur le canapé au milieu des enfants qui attendent d’ouvrir leurs cadeaux avec des yeux émerveillés, nous, on déchante … Summum de la grosse merde bien collante et soporifique à souhait, « Light Of The World », comme une chanson des Enfoirés, sans âme, sans émotion, aussi froide que les dernières températures à Brétigny Sur Orge. « Christmas For Everyone », pas mal dans le genre aussi, se revendique de la plus mauvaise tradition du Rock anglais des 60/70’s, comme si les Beatles avaient décidé de boire subitement, et de se taper un bon délire en échangeant leurs instruments … On trouve de tout et n’importe quoi dans Winter Songs, qui n’a que l’hiver et Noël comme fils conducteurs, ce qui fait bien peu pour justifier un tel désastre.
J’arrête là, de toute façon je vous ai prévenus, je n’ai pas écouté ce supplice en entier, car bordel de merde on parle du Metal God quand même. Ce Winter Songs risque de finir dans les bas d’occasion de Gibert Joseph, voire même à la poubelle. Et après on s’étonne que les mecs téléchargent ! Mais voilà le genre d’album qui donne envie de ne plus se faire baiser … Après un Resurrection très JUDAS PRIEST, un Crucible beaucoup plus agressif, HALFORD et son chauve de leader viennent de nous servir un troisième chapitre bien étrange. Si après ça, Andre Matos (toujours sous la gouverne de Roy Z) nous sort un concept album sur le festival de Rio, moi je me flingue hein …