Première chronique de l'année 2010, tournée donc vers l'avenir, et qui pourtant me renvoie à ma plus tendre adolescence. Après avoir célébré les éventuels fastes des 365 jours ¼ à venir, et enterré une vilaine 2009 porteuse de malchance, de malheurs et de déconvenues en tous genres, il était temps de se remettre au boulot !
Ce 1er Janvier 2010 donc (et oui, pas de jour férié pour les rock critics !) me renvoie à mes chères études et à mes souvenirs, avec le retour plus qu'inattendu de Mrs Lita FORD. Absente des bacs depuis plus de 15 ans pour cause de pouponnage, la belle et teigneuse ancienne guitariste de RUNAWAYS décide de renfourcher sa guitare et de venir nous prêcher la bonne parole Metal.
Pour tous ceux qui comme moi, ont connu la belle au travers d'albums comme Out For Blood, ou encore Lita, il y a quelque temps de cela (je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître…), la surprise est de taille.
Exit les morceaux Heavy saignants du début de carrière, oubliés les hits Pop-Hard qui avaient fait les beaux jours des radios US et de MTV, Mrs Ford a décidé d'être à l'aise dans ses bottes et dans son époque, et bonjour les rythmes quasi indus, les mélodies sombres, et autres arrangements modernes.
Savoir que Jim Gillette est son mari relève du potin. De l'anecdote même. D'ailleurs, combien d'entre vous sont capables de me dire de quel illustre groupe vient ce charmant monsieur qui a eu la chance d'unir son destin à celui de notre rockeuse préférée ?
Peu sans doute et c'est dommage. Pour les plus férus d'histoire du Hard-Rock, le nom de NITRO ravivera bien des souvenirs…Et lorsque l'on écoute cette livraison, impossible de ne pas se rappeler d'un album comme OFR.
La patte Gillette (calembour de nouvelle année offert !) se sent au détour de chaque note de ce CD, ce qui n'est pas désagréable bien sur, d'autant plus que le côté horriblement démonstratif a disparu…Mais l'affiliation avec le style de prédilection de Lita se fait plus que floue, et l'on se sent un peu déstabilisé de se retrouver face à une collection de titres qui pourraient être interprétés par n'importe quelle nouvelle venue sur le circuit. Alors certes, la nouveauté à du bon, mais les repères ont parfois ce côté rassurant qui nous permet de camper quelques instants sur des bases connues. Ici, point de riff standard, point de refrain fédérateur simpliste, tout est très calculé, pesé, et calibré pour assurer une cohérence avec la modernité d'un marché qui ne supporte pas la nostalgie inutile.
Alors ne vous attendez pas à sautiller sur un « Shot Of Poison » version 2010, ou un « Kiss Me Deadly » nouveau siècle, l'ensemble des morceaux a un aspect homogène qui assure une cohérence totale au projet, se rapprochant à plus d'un moment d'un SHOTGUN MESSIAH époque Violent New Breed, d'une TURA SATANA en moins vicieuse, ou même d'un WHITE ZOMBIE plus commercial et moins déjanté (c‘est d'ailleurs le bassiste de Rob qui assure le graphisme de la pochette).
La chanson la plus emblématique de cette nouvelle orientation est sans conteste le très bon « Bed », avec son rythme plombé, sa ligne de basse fourbe, et ses guitares serpentines.
On se retrouve donc au bout du compte avec un album assez sympathique, mais force est de constater qu'on attendait un peu plus du retour de Lita qu'une simple carte de visite modernisée, qui n'offrira à la princesse qu'une vulgaire calèche de bois en lieu et place du carrosse d'or fin qu'elle méritait.
A voir on stage, pour savoir si ce comeback mérite d'être entériné ou simplement enterré…

PS : Happy New Year aux lecteurs, une année 2010 pleine de décibels et d'albums d'anthologie, de concerts de folie, et de packs de mousseuses bien fraîches !