L’avantage avec des guitaristes de la trempe de Steve MORSE, c’est qu’il y a rarement tromperie sur la marchandise. Ce qui n’est pas toujours le cas avec d’autres guitaristes de la même envergure.
Ayant depuis très longtemps montré toute l’étendue de son talent avec les DIXIE DREGS ou les dinosaures de DEEP PURPLE, il n’a plus grand-chose à prouver. Avec le coup de fouet qu’il a collé à la musique de Ian PAICE et consort, les sauvant par la même du naufrage total, on peut légitimement attendre d’un de ses albums solo tout le jus indispensable à une écoute vivifiante.
Et c’est bien sur le cas avec ce sympathique Out Standing In Their Field. Car à l’inverse de bon nombre de ses confrères, Steve ne cherche pas à nous prouver par A+B qu’il est le plus grand guitariste de la planète (de toute façon, ses fans en sont déjà convaincus !), mais tout simplement à nous offrir une bonne dose de musique de qualité.
Il nous entraîne dans son monde, ou se côtoient et se télescopent bon nombre de courants différents, aussi complémentaires qu’indissociables.
Pas de bavardage Jazz-Rock intempestif, bien que cette influence soit présente tout au long de l’album, mais diluée et épurée de toute scorie étouffante. Le classique a bien évidemment sa place, comme en témoignent les très plaisants « Baroque’n Dream » et « Flight Of The Osprey », bien que ce dernier s’achève dans le Hard Rock le plus échevelé.
Steve aime aussi s’amuser, et n’hésite pas de ce fait à se livrer à quelques facéties Country du meilleur cru (« John Deere Letter », musicalement hilarant, qui tendrait à le rapprocher d’un Zappa !).
L’émotion et la nostalgie ne sont pas en reste grâce à des titres comme « Here And Now And Then » ou encore « Unnamed Sources », qui prouvent que quelques notes simples suffisent la plupart du temps à procurer un maximum de plaisir.
Mais n’oublions pas pour autant que l’homme est foncièrement Rock, et de petits brûlots viennent régulièrement nous le rappeler (« Name Dropping », plombé, « Brink Of The Edge » groovy, « Relentless Encroachment », léger et « Time Junction » primesautier, avec ses chorus de basse hallucinants).
Alors oui, c’est un album de guitare instrumentale. Et oui, le marché a déjà été saturé de nombreuses années par de sous produits balancés à la hâte. Mais la n’est pas le propos.
Out Standing In Their Field ne viendra pas faire la nique à Surfing With The Alien, Passion And Warfare ou Yngwie J Malmsteen’s Rising Force.
Mais là n’était pas le but de Steve MORSE.
Il cherche juste à se faire plaisir, parce qu’il n’y a que la musique qui compte après tout. Et la sienne donne le sourire et la pêche.
Une bouffée d’oxygène contre quelques euros, le marché vous semble excessif ?