Tranche de vie.
Mon chef bien aimé, lors d’un repas improvisé, me lance tout de go : « Tiens au fait, t’as toujours pas fait la chro de l’album solo du chanteur des MISFITS ? »
Moi, sans me démonter : « Bah non, mais je l’ai jamais eu cet album ! »
Lui : « Mais si, la pochette noir et blanc, l’album acoustique ! »

Je réfléchis, dans le vide, l’air hébété, jusqu’à ce qu’il me montre la pochette.
Moi : « Aaaaaah, ça !!! C’est le chanteur des MISFITS ? »
Lui : « Bah oui, si tu avais lu, tu saurais ! »

Ok, on ne doit jamais contredire son chef parce qu’il a toujours raison.
Et effectivement, si j’avais lu, j’aurais su. Et j’ai lu. Et écouté.
Et je dois admettre que même en écoutant, je me suis douté à aucun moment qu’il s’agissait du chanteur des MISFITS, les rois du Punk Psychobilly horrifique, que j’ai eu la chance de voir au Hellfest l’année dernière.
Abandonnez de suite vos idées préconçues si vous écoutez ce Cd dans connaître le bonhomme en solo, parce qu’il faut avoir l’esprit ouvert pour en apprécier la musique, sans faire de références.<ve> Ici, tout est délicat, acoustique, de petites pépites Folk que n’aurait pas reniées DONOVAN, ou même VAN MORRISON parfois, toute mesure gardée.
Michale a une voix extraordinaire, chaude, puissante, et sait, avec juste quelques notes et beaucoup de feeling nous maintenir en haleine pendant plus d’une heure, comme il l’a fait avec le public de ce live.
Il n’est pas question de Metal ici, bien que la majorité des titres dégage une réelle puissance que bien des combos électriques pourraient lui envier, néanmoins, faire l’impasse sur cette sortie sur ce seul prétexte serait de l’inconscience.
Le timbre de Michale se rapproche bien souvent de celui d’un ex frontman du même combo, je veux bien sur parler du body buildé pas toujours très fin Glenn DANZIG, et même si les morceaux se ressemblent parfois, l’ensemble dégage un délicieux parfum, très frais, ce qui reste un comble lorsque l’on connaît la musique que pratique le groupe habituel du bonhomme.
Un titre comme « Frost Bite » se fait le témoin de tout ce que je viens de dire, avec ses accords volontaires, son phrasé chaloupé, et sa mélodie précieuse.
Ce live propose aussi 6 titres en démo, que Michale à composés suite à son expérience de réalisateur avec l’assez bon film Perkins 14, et encore une fois, c’est une franche réussite.

Il est parfois étonnant de découvrir certains musiciens sans leur habit de scène. On est parfois déçu, conforté dans son avis, et parfois surpris, dans le bon sens du terme.
Car sous la provocation et l’esprit série B un peu cheap, se cachent parfois des trésors de délicatesse, qui ne demandent qu’à surgir des ténèbres.
C’est le cas ici, et je remercie personnellement M. Graves de m’avoir fait passer une agréable petite heure en sa compagnie.