Depuis 2006 et la sortie du très réussi OM, la carrière des roumains de NEGURA BUGNET a connu de nombreux bouleversements et rebondissements. Alors que les roumains aspiraient enfin à un début de reconnaissance très légitime, durant l'année 2009 et suite à de nombreux désaccords, le groupe connaît un gros remaniement de son line-up où Negru est resté seul maître à bord. Ses deux compères Hupogrammos et Sol Faur ayant décidé de former un nouveau groupe DORDEDUH dont le premier album devrait également sortir dans les prochaines semaines.
Il faut attendre donc ce début d'année 2010 pour avoir des nouvelles rassurantes du combo des Carpates, et cela devrait combler les fans avec deux disques coup sur coup qui se retrouvent dans les bacs. Déjà Maiestrit, qui est en fait un ré-enregistrement de Maiastru Sfetnic sorti initialement en 2000 et qui inclue en bonus deux titres acoustiques et donc ce nouvel opus qui nous intéresse ici : Vîrstele Pamîntului.
Bien que totalement remanié, NEGURA BUNGET continue son chemin dans la voie qu’il s’est tracé et renforce son coté Black Metal aérien, atmosphérique avec de long passages reposant. Les mélodies de guitares sont jouées alternativement de manière saturée ou acoustique, souvent accompagné de synthé ou d’autres instruments atypiques, elles obtiennent un effet envoûtant. De nombreux passages sont très atmosphériques comme en témoigne la longue intro à la flûte ou le titre « Dacia Hiperboreanã ».
Sur Virstele Pãmîntului, NEGURA BUNGET utilise toutes les forces qui ont fait sa renommé et ressert les éléments qui ont forgé sa réputation : le jeu des instruments, les compos riches, répétitives, envoûtantes et mélancoliques sans toujours être tourné véritablement Metal... et c’est la que le groupe démontre sa force dans la progression des morceaux !
Les mélodies sont vraiment très belles, l’alternance des différents types de chant y contribue beaucoup, bien que les chants clairs semblent un peu moins nombreux que sur les précédents opus, ils sont tout simplement pertinent comme sur la perle de l’album, le titre : « Arborele Lumii ». Certains titres sont plus « rentre-dedans » comme « Chei de Rouã » ou « Tara de Dincolo de Negurã » qui rappel au bon souvenir des débuts du groupe.
La clarté du son est surprenant, mais magnifique : au fils des écoutes on se rend compte de plus en plus que l’on tient là un album monstrueux, majestueux, apaisant et tout simplement magnifique. Cet album fait voyager l’auditeur dans des mondes inexplorés, dans un univers musical riche, ou son pire ennemi est d’essayer de faire oublier OM.