Sacré triptyque à la Janus que nous offre ces deniers mois TROUBLE, le passé avec Unplugged pour le 25ème anniversaire du combo, le présent avec ce Live In Los Angeles pour introduire le nouveau front man et lead singer Kory Clarke, le futur avec The Dark Riff pour installer le nouveau line-up. TROUBLE est ainsi conjugué à tous les temps. Espérons que ces turbulences ne lui seront pas néfastes, qu’un vent de folie ne frappera pas le groupe et ne fera pas claquer le dernier volet du triptyque dans la figure de Kory Clarke, faudrait pas qu’il y perde ses dents comme son compagnon de route Bobby Liebling de PENTAGRAM.
J’entends d’ici les inconditionnels d’Eric Wagner qui nous font des déclarations aussi définitives que TROUBLE sans Eric c’est comme MOTÖRHEAD sans Lemmy.
Nombreux sont les groupes qui sont passés par là et que l’on n’a pas enterrés pour autant, heureusement…. regardez IRON MAIDEN, ICED EARTH (pour le front man qui fait un petit tour et s’en revient)…et pour les autres, la liste est trop longue, qui ont profité d’un split pour rebondir et réorienter leur carrière, ouvrir leur horizon musical… Pour finir, écoutons avant de condamner.
Certains doomsters veinards ont pu vivre en live au Glaz’art le 4 octobre 2009 la prestation valant baptême pour Kory Clarke que vous connaissez peut être comme étant le leader de WARRIOR SOUL. Les deux groupes et la tessiture de Kory Clarke et d’Eric Wagner ne sont pas dans le même registre. La curiosité et les interrogations des fans de la première heure sont donc bien compréhensibles.
Le concert donné à Paris, avec une scène partagée avec THE DEVIL’S BLOOD, SYRACH, et PENTAGRAM, reprenait dans sa setlist six titres de cet album Live In Los Angeles dont l’incontournable « R.I.P » joué en rappel.
A l’écoute de cet album live, force est de constater que le public ne sera pas la sixième personne du combo. Le mixage gomme sa participation, comme il mettra en léger retrait les parties vocales de Kory Clarke.
L’enregistrement fait la part belle et confirme l’ossature originelle du groupe avec le tandem guitares, Rick Wartell et Bruce Franklin. La force et la dynamique de ce binôme doit rassurer les fans dans la mouvance actuelle du line-up, d’autant plus que Jeff Olson, batteur historique du groupe et à l’origine, pour TROUBLE, de l’appellation White Metal dans les 80s’, est également parti, peut-être a-t-il, à nouveau, répondu à l’appel du sacerdoce… Il faut rappeler que cet album a été enregistré en juin 2008, juste après le départ de Wagner et la toute nouvelle arrivée de Kory Clarke, sacré défi, quand même !
A l’écoute de l’intro et des premiers titres, dans mon sonotone, ça sonne un peu comme le Live & Loud d’OZZY OSBOURNE, très marqué 70s’.
L’album, globalement, et par le choix des titres interprétés, sonne plutôt Heavy que Doom, la voix de Kory Clarke se prête plus à ce répertoire.
Des titres comme « The Sleeper », « Simple Mind Condition » confirment cette orientation. Sur « Touch The Sky » Chuck Robinson, basse, se fait plus présent avec une complicité évidente avec le duo guitares Franklin/Wartell , agrémenté de petits soli.
« Plastic Green Head » se démarque avec son intro de guitares bien râpeuses, avec une rythmique toujours aussi appuyée, aussi lourde. « The Eye » est également introduit par un riff entêtant mid tempo. Pour un morceau au rythme plus langoureux, je vous invite à écouter « Mr. White » avec ses guitares qui se font plus plaintives.
Sur « End Time », titre instrumental, on se met à penser : et si Eric Wagner n’avait pas trouvé de remplaçant ? Et si l’option prise par le combo avait été celle de KARMA TO BURN ? Ainsi sonnerait le nouveau TROUBLE.
On termine avec « Trouble Maker », et « End Of My Daze », des morceaux qui nous trottent dans la tête et qui, à mon avis, caractérisent bien la signature et les compositions du combo.
En résumé, un album live, qui nous rassure avec une orientation Heavy, faisant office de carte de visite assez feutrée pour le nouveau front man, et une belle confirmation du duo guitares Franklin/Wartell qui sont les fondations béton armé du groupe.
A eux de lancer les dés maintenant en leur souhaitant de faire un double six avec The Dark Riff, sans repasser par la case départ.