SADIST (it) - Season In Silence (2010)
Label : Scarlet Records
Sortie du Scud : 19 mars 2010
Pays : Italie
Genre : Techno Death Jazz Progressif
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 46 Mins
Il y a des groupes affiliés à un style extrême que l’on ne peut pas traiter comme du tout venant. Concernant le Death Metal, il y a des noms référence, des outsiders de luxe, et des groupes complètement à part.
On ne peut pas juger la dernière livraison Polonaise qui se contente de photocopier les idées européennes et américaines comme des albums qui se permettent de prendre des libertés avec le genre, avec brio la plupart du temps, mais aussi complètement hors sujet parfois (je précise que le choix de la nationalité polonaise ne s’est faite que par rapport à la production pléthorique de ces dernières années, j’aurais très bien pu évoquer la France ou le Sri Lanka, si tel avait été le cas !).
SADIST est donc un cas à part. Forts de plus de 20 ans de carrière avec un petit break à l’orée des années 2000, les Italiens déversent donc depuis un certain temps leurs effluves de mort, fortement teintées de Jazz et de Thrash iconoclaste.
Après un album éponyme il y a trois ans, le quatuor revient avec ce Season In Silence, produit une fois de plus par Tomy Talamanca, le guitariste/clavier, dans un désir de contrôler totalement leur musique.
On retrouve sur cet opus ce qui fait la force de SADIST depuis si longtemps, à savoir ces structures de morceaux alambiquées, cette emprunte Jazz si prononcée, et cette utilisation fort pertinente d’un clavier qui ne se montre jamais envahissant. A la limite parfois d’un Jazz/Rock passé à la moulinette MORBID ANGEL, ce sont tout de même deux autres noms fameux qui viennent à l’esprit.
ATHEIST pour les cassures permanentes, et NOCTURNUS pour l’utilisation intensive et l’intégration parfaite du synthé, ne peuvent que sauter aux oreilles lorsque l’on écoute des chansons comme « Night Owl », archétype de la compo à tiroir, constamment sur la brèche, mais ne tombant jamais dans la démonstration excessive ni le chaos incompressible.
Mais les Italiens ne crachent pas non plus sur un mid-tempo turbo compresseur que n’aurait pas renié le CREMATORY de la grande époque à l’occasion de l’époustouflant « Ogron ».
Une autre influence majeure se dégage assez rapidement, mais elle est tellement classieuse et révérencieuse qu’on ne peut qu’applaudir à deux mains, il s’agit bien sur du DEATH de The Sound Of Perseverance. Même chant écorché, et parfois même des clins d’œil plutôt directs (en effet, le pattern de batterie en intro de « Season In Silence » semble directement influencé de celui de « To Forgive Is To Suffer »).
La basse fretless Jazzy prend aussi parfois des airs du Steve Di Giorgio de Human, mais comment blâmer des musiciens lorsqu’ils tirent leur inspiration des meilleurs ?
Le fait est que parfois l’excès d’influences aboutit soit à un plagiat éhonté, soit à un brouet indigeste qui ne ressemble à rien. Dans le cas de SADIST, il n’aboutit à rien d’autre que leur propre identité, et ça, c’est un tour de force. En empruntant par ci par là, des petits bouts de DEATH, ATHEIST, NOCTURNUS et même n’hésitons pas, DREAM THEATER, ils arrivent à peindre leur propre toile, avec leur propre palette.
Alors on peut leur reprocher beaucoup de choses sans doute. Les plus exigeants diront que c’est trop technique et pas assez Death, les autres trop Death et pas assez Jazz.
Moi je dirais juste que c’est envoûtant, et qu’à peine l’album fini, ont a envie de le remettre.
Un classique, pour le moins !
Ajouté : Mardi 13 Juillet 2010 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Sadist Website Hits: 10088
|