KEEP OF KALESSIN (no) - Reptilian (2010)
Label : Indie Recordings
Sortie du Scud : 10 mai 2010
Pays : Norvège
Genre : Black Metal épique
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 57 Mins
Après avoir connu la gloire avec les fabuleux LORDI en 2006 et s’être un peu tapé la honte avec TERÄSBETONI en 2008, la Finlande fut un des premiers pays à se faire représenter par des groupes de Metal au concours de l’Eurovision. Surfant sur cette vague qui ne manque pas de créer des polémiques au sein de notre belle communauté, la Norvège a failli à son tour, jouer la carte des mectons en cuir pour se distinguer des blondasses siliconées et des boys-bands un peu efféminés. Ainsi, KEEP OF KALESSIN a échoué cette année aux portes de la finale avec son « Dragontower » dont je ferais l’éloge par ailleurs. C’était donc l’occasion rêvée pour introduire Reptilian, le tout nouvel effort d’Obsidian et de ses copains qui évoluaient jusqu’alors dans un registre Black Metal, encore bien brutal sous Armada.
Avec cette galette toute fraîche, on leur reprochera probablement de s’être diversifiés, d’avoir élargi leurs horizons musicaux. Ça ne s’entend pas encore sur « Dragon Iconography », car Obsidian n’a rien perdu de son jeu de guitare reconnaissable entre milles. Après une introduction un peu ennuyante il est vrai, le bonhomme se rattrape en nous sortant les meilleurs extraits de sa riffothèque. Appuyé par un Vyl toujours très adroit avec ses baguettes bien qu’un peu mono-expressif, cette entrée en matière n’a rien de bien surprenant, mais reste dans la veine du KEEP OF KALESSIN que je chérissais du temps où « Into The Fire » tournait sur ma playlist. « The Awakening » avec ses petits airs de « The House Of The Rising Sun » dans le refrain et ses chœurs de chorale gothiques est un souffle de basilic brulant dans vos bronches. Mais la grande énigme de ce Reptilian reste clairement « The Dragontower » qui leur a servi à concourir pour l’Eurovision. Il est clair que pour avoir une chance de passer auprès du grand public, il fallait une composition assez easy-listening. Avec sa ritournelle entêtante et sa rythmique martiale, ce titre à tout du chef d’accusation pour haute-trahison. Son côté Black & Roll à la SATYRICON, son intro ravageuse et son esprit perfide font de cette création, et un peu malgré elle, une des plus réussie et une de mes favorites de cet opus. Et dans le genre, je-te-colle-une-autre-compo-qui-va-faire-jaser, KEEP OF KALESSIN s’en sort bien avec son « Dark As Moonless Night ». Cette piste possède, quant à elle, une cadence écrasante, « doomesque » ! Et il faut bien dire que si le refrain épique fait terriblement cliché, il n’en demeure pas moins exaltant. Toujours très attachée à ses atmosphères mystiques et à sa force de frappe dantesque, la formation se paye le luxe de combiner les deux dans un « The Divine Land » du feu de Dieu ! Définitivement, on pourra qualifier Reptilian d’opportuniste mais certainement pas de conquérant. Les norvégiens se sont mis en chasse sur des terrains minés. Il fallait en avoir une bonne paire pour oser le pari audacieux de combiner Black brutal et Rock & Roll avec du Heavy, du Power et des orchestrations chevaleresques digne des batailles les plus épiques de l’Histoire. Les quatorze minutes de « Reptilian Majesty » sont le couronnement d’une lutte qui s’était pourtant timidement initiée.
Le quartet, emmené par l’excellent Thebon au chant est monté en puissance au fil du temps, au point de livrer ici son album le plus diversifié, mais surtout le plus abouti. Le Metal est un combat de tous les instants et KEEP OF KALESSIN a su dompter la bête à écailles qui sommeillait en lui pour en extraire la quintessence et la rage nécessaire pour détruire tous ses ennemis sans jamais baisser le pied… Car celui qui vit par l’épée périra par l’épée.
Ajouté : Mardi 20 Juillet 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Keep Of Kalessin Website Hits: 9916
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