PREY FOR NOTHING (il) - Violence Divine (2008)
Label : Rusty Cage Records
Sortie du Scud : 15 septembre 2008
Pays : Israël
Genre : Death Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 53 Mins
Le Metal israélien c’est : beaucoup de Black, pas mal de Thrash et de Doom, et puis un peu du reste éparpillé aux alentours… sauf du Death Metal Mélodique qui ne semble pas déchaîner les envies puisqu’il n’avoisine que 5% de la scène locale. Et pourtant, j’ai justement l’honneur de posséder un album de cette minorité entre mes mains. Formé des cendres du groupe de Metal Progressif DAMNNATION, en 2005, PREY FOR NOTHING est parvenu à s’assurer une bonne fan base, notamment grâce à ces ouvertures pour FINNTROLL et PARADISE LOST, avant d’entrer finalement en studio et enregistrer Violence Divine.
Au vu de la pochette réfléchie, incitant à la polémique, et du patronyme aussi satirique, PREY FOR NOTHING apparaît comme un groupe sûr de ses convictions et qui sait comment les exprimer. On remarque d’ailleurs que les compositions sont plutôt longues, permettant ainsi d’être suffisamment développées. Pourtant, cet album me laisse perplexe ; non pas qu’il est mauvais, bien au contraire, mais plutôt parce qu’il est déroutant.
On est, dans un premier temps, marqué par la dextérité des guitaristes qui rendent hommage aux groupes phares du genre, tels que DEATH et AT THE GATES, en faisant étalage d’excellents leads mélodiques résolument old school (« Violence Divine ») et de riffs incisifs. Ils affichent une grande virtuosité dans l’exécution des solos qui s’enchaînent avec une fluidité déconcertante (« Tearing The Fabric »). De plus, en tant que groupe de Death Metal Mélodique, les guitares acoustiques sont inévitables et apparaissent tantôt en intro (« Overture Of The Dust », qui possède également un break cristallin) avant d’être détrônées par la batterie déferlante, en outro (« The Deadliest Rain »), ou bien s’accaparent des titres à part entière, comme les deux instrumentales que sont « Summoning Sickness » et « Blend Into The Darkness ». Si la première se veut plus développée, en mêlant la guitare aux claviers, sur fond d’intempéries, en une mélodie surnaturelle, la seconde n’en reste pas moins correcte avec ses accords électriques clairs et prolongés rythmés par l’acoustique. Toutefois, il arrive que les guitaristes partent un peu dans tous les sens, à l’exemple du passage technique de « Breach » ou bien du riff ultra-mélodique directement influencé du côté Power de MERCENARY, dont on retrouvera d’ailleurs l’équivalent vocal en chant hurlé doublé de clair sur « Bestowed Upon The Void ».
Au chant, c’est Yotam Avni qui fait des prouesses, notamment sur les refrains finement amenés et d’une grande puissance grâce à son growl bestial et le soutien des riffs mélodiques percutants. Sur des morceaux tels que « Tearing The Fabric », « Averting Our Eyes » ou « Violence Divine », pour ne citer que les plus réussis, ils doivent sans conteste leur charme aux vocaux gutturaux et dantesques de l’Israélien et, parfois, la présence d’harmonies. Il réalise également quelques hurlements sauvages appuyés de percussions vives et agressives. Cependant, le frontman utilise, sur les couplets, une voix beuglée à la limite du growl et du shriek qui n’est pas spécialement agréable, mais à laquelle on finit par s’habituer, ou plutôt négliger, du fait de l’efficacité instrumentale.
Une intensité que l’on doit à la section rythmique qui dévoile une force remarquable. En effet, le batteur maîtrise son instrument et assiège les compositions de brutalité, tout en gardant un tempo entraînant, et ne se prive pas de placer des blast beats et accélérations énergiques et bien sentis. Et la basse, bien audible, dû à la qualité de production du Hansen Studios, soutient convenablement les guitares. Néanmoins, à l’image des guitares, la rythmique emprunte parfois d’étranges sentiers Progressifs au travers du nombre incalculable de ponts et de breaks déstructurés présentant des variations de tempos et démonstrations techniques, à l’instar de « Cowardice », « The Maw », et surtout « The Deadliest Rain », modulé au possible. La bassiste s’autorise même quelques écarts en exécutant des accords plaintifs distinctifs (« Overture Of The Dust »).
Au final, c’est comme si le groupe ne savait pas vraiment où aller et expérimentait différentes combinaisons sur une trame commune. Et, peut-être à cause de cela, tous les morceaux ne marquent pas de la même façon. Ainsi, bien que la technique et la maîtrise instrumentales et vocales soient présentes, il est difficile de ne pas se lasser lorsque les titres s’enchaînent puisque certains semblent plus monotones et homogènes.
Avec Violence Divine, les Israéliens se montrent ingénieux et non dépourvus de talent. Les compositions sont efficaces et intelligemment construites mais affichent également des disparités. Ce premier album fait donc de sa qualité motrice un frein possible à un succès dithyrambique, c’est-à-dire que sa lecture complexe entre les différents éléments que le groupe a voulu intégrer, pour se démarquer des standards, peinera à être appréciée par tous les amateurs du genre.
Ajouté : Lundi 26 Juillet 2010 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Prey For Nothing Website Hits: 9936
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