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INCRY (FRA) - Kourros et Tristan "Noug" (Jan-2013)


INCRY fait partie de la nouvelle génération des combos Made In France qui sévissent dans l’hexagone. Si nos Frenchies n’ont que deux albums à leur actif, ils existent pourtant depuis 2001 et ont déjà derrière eux un long parcours qui n’a pas toujours été simple, faire du Rock dans notre beau pays n’est pas une chose aisée. Mais à force d’abnégation et de persévérance, les lascars ont su au fils des années s’imposer comme un sérieux espoir de la scène Métallique française. Le combo nous vient directement du sud Seine et Marne et n’a pas ménagé ses efforts, bien au contraire. L’inactivité est un mot qui n’existe pas chez nos franciliens. Leur particularité c’est de posséder une volonté et une détermination d’acier qui leur a permis de poursuivre l’aventure malgré les nombreux obstacles qu’ils ont rencontré lors de ces onze années dédiées à notre musique préférée. Tous ces efforts ont d’ailleurs fini par payer, 2012 restera pour eux une année décisive. Nos camarades ayant enfin trouvé les supports parfaits pour disséminer leur venin à travers toute l’Europe. Avec une distribution chez MVS accompagnée d’une signature chez Replica Promotion, l’avenir s’avère radieux pour nos Rockers. Après avoir sorti quelques EP et même un LP six titres qui sont restés très confidentiels, nos amis ont écumés toutes les scènes de l’hexagone de la plus petite à la plus grande sans oublier la capitale où les bougres ont foulé les planches des plus belles salles parisiennes comme le Gibus, la Cigale ou encore la Machine. Petit à petit, les lascars se sont taillé une excellente réputation qui leur a permis au final d’ouvrir pour GOTTHARD ou bien d’assurer la première partie de VULCAIN sur de nombreuses dates. A force d’obstination, ils ont même réussi cet exploit de fouler les planches du Sonisphère aux cotés de légendes comme FAITH NO MORE, MARYLIN MANSON ou encore MACHINE HEAD. Il faut dire que nos lascars se situent un peu hors norme, une singularité dont ils ont su profiter. En effet, ils délivrent un Metal très diversifié sur lequel il n’est pas aisé de mettre une étiquette tant le style peut changer d’un morceau à un autre et parfois décontenancer un public non averti ! Le choix assumé d’écrire des textes en français n’est pas non plus un avantage probant dans notre doux pays où l’anglais semble être indispensable quand on fait du Rock. Que nenni, INCRY sait ce qu’il veut et le fait savoir sans équivoque, ils s’imposent comme de vrais dissidents prêts à tout pour prêcher la bonne parole. Après un premier méfait Face Au Mur paru en 2008 qui leur a permis de se faire remarquer, nos amis reviennent en force avec Rock.fr, une belle réussite qui leur permet d’atteindre un nouveau palier qui va certainement les propulser vers des horizons meilleurs. Ecoutez la galette et vous comprendrez tout de suite ! Les bad boys ont su développer un univers bien à eux grâce à des textes forts et non dénués de sens qui dans la langue de Molière font mouches à tous les coups. Par moment, on a l’impression de voir planer l’ombre du TRUST des années 80, celui qui faisait vibrer la France à l’unisson. C’est à l’occasion de la sortie de leur nouveau boulet Rock.Fr que Metal Impact s’est entretenu avec les sympathiques Noug et Kourros respectivement guitariste et chanteur du gang tous deux très heureux de pouvoir assurer la promotion de leur petit dernier ! Un entretien qui confirme tout le bien que l’on pensait d’eux ! C’est à vous les garçons !

Line-up
: Kourros (chant), Tristan "Noug" (Guitare), Did (Basse), Chris Splatter (Batterie)

Discographie : Face Au Mur (Album - 2008), Rock.fr (Album - 2012)



Metal-Impact. Bonjour et bienvenue à tous les deux !
Kourros. Salut.
Tristan "Noug". Salut, c’est INCRY pour Metal Impact.

MI. Tout a débuté en 2001 pour INCRY ?
Kourros. Oui, à l’école de musique ATLA qui est située à Paris. C’est une institution qui existe depuis pas mal d’années maintenant mais à l’époque c’était un concept qui était assez nouveau. Il y avait des cours de Metal, on apprenait à maîtriser la guitare saturée, c’est quelque chose qu’on apprécie énormément. Ce qui était intéressant, c’est que tous les styles étaient représentés, elle était surnommée l’école de toutes les musiques et c’était justifié. C’était passionnant de voir tous ces univers musicaux qui se côtoyaient, c’était un lieu où tu rencontrais uniquement des musiciens. C’est tombé à un moment où on devait effectuer notre service militaire et on a pu y échapper grâce à ça. Moi je travaillais déjà et Tristan on ne savait pas trop ! [Rires] On s’est tous les deux lancés dans une formation musicale et comme on faisait 16 heures de musiques par semaine, on a réussi à se faire exempter et ne pas faire l’armée. On était à fond dans la musique, faire partie de ATLA et passer un diplôme nous à permis de rebondir et nous voulions faire quelque chose qui avait un rapport avec nos études. Pour moi, à partir de cet instant c’était une évidence, je savais que j’allais devenir musicien.

MI. Cette école vous a-t-elle permis de découvrir plusieurs facettes du monde musical ?
Kourros. Oui, tu en sors avec un diplôme qui te permet d’enseigner la musique, tu peux être professeur si tu le désires. Ce n’est pas un diplôme d’état mais il est reconnu dans le monde des musiciens. C’est un peu particulier parce qu’a part des cours de musicologie, il n’y a pas grand chose sur le marché qui te permet d’acquérir une telle formation.

MI. C’est à ce moment que INCRY est né ?
Kourros. Oui, moi je connaissais Tristan ou plutôt Noug, c’est un surnom qu’il affectionne tout particulièrement, [Rires] depuis pas mal de temps. On avait joué ensemble dans pas mal de combos. Ensuite, on a eu envie de jouer des morceaux un peu plus calmes qu’auparavant. On voulait que notre musique soit plus accessible, qu’elle touche un public plus large. On voulait quelque chose de moins extrême et aussi avoir un chant en français.
Noug. Oui, nous avons été en quelque sorte le noyau dur. Ensuite, on a rencontré le batteur au même endroit. Le bassiste, quand à lui, venait d’un autre groupe dans lequel on avait aussi sévis. On a répété intensivement pendant trois ans, on se cherchait pas mal et petit à petit on a trouvé notre identité. Il fallait que le style plaise à tous les musiciens, c’était le but. Au final, on a enregistré notre première galette Face Au Mur en 2008. C’est un amoncellement de morceaux qui ont été écrits au fil de toutes ces années.
Kourros. Oui, car tout au départ on a sorti un EP quatre titres, l’année suivant la création du gang, je crois que c’était fin 2002, début 2003. Ensuite, nous avons enregistré un LP six titres, Loin Du Vent et on a enchaîné sur un single avec trois compositions. C’est ce qui nous a permis de nous faire un nom. Ce qui est important, c’est qu’on s’est rendu compte qu’il fallait un peu taper du pied pour se faire entendre dans ce milieu très fermé. C’est ensuite qu’a germé l’idée de faire le cd Face Au mur qui est sorti seulement en 2008 mais on avait commencé à travaillé dessus à partir de 2006.

MI. Le EP et le LP sont collectors ?
Kourros. Complètement, je peux t’assurer qu’ils sont très difficiles à trouver. Ils ont été autoproduits mais on tout de même bénéficié d’un pressage classique. Ils sont très rares maintenant.
Noug. On a mis beaucoup de temps à trouver une véritable identité ce qui explique que Face Au Mur ne soit sorti qu’en 2008.

MI. D’où vient ce nom INCRY ?
Kourros. Ca a été un beau merdier pour trouver un nom qui sonne bien et qui veuille dire quelque chose. On cherchait et on a été séduit par la signification de INCRY qui veut dire "en pleurs" si tu traduis littéralement. Tu peux aussi faire un parallèle avec "en cri" et ça nous a tout de suite accroché, on l’a adopté fin 2001.

MI. Est-ce que l’on retrouve sur Face Au Mur tous les titres que vous avez composés antérieurement ?
Kourros. Pas tous, uniquement nos morceaux préférés, ceux qui nous collaient vraiment à la peau. Et puis il fallait qu’ils ne s’éloignent pas trop d’une certaine ligne directrice même si on partait encore un peu dans tous les sens à l’époque de Face Au Mur. On a gardé les titres les plus efficaces et aussi ceux qui avaient un impact puissant en concert. C’était un critère important pour nous, il fallait que les morceaux passent bien en live. Parfois, tu as des chansons qui sont excellentes en studio et qui le font moins sur scène, la sélection s’est aussi faite à ce niveau.

MI. Face Au Mur c’est un peu ce que l’on ressent quand on fait du Metal en France ?
Kourros. Oui, d’une certaine manière ! On est face au mur en permanence parce qu’on joue de la musique qui évolue dans un style pas porteur du tout. Tu ajoutes le fait qu’on chante en français et tu peux aisément comprendre que ce n’est pas facile tous les jours. On s’est pris plein de portes dans la gueule. Le mur était le symbole qui convenait le mieux pour présenter la situation dans laquelle on évoluait à cette époque. On était au bas de la montagne !

MI. Qu’est ce qui vous a poussé à chanter dans la langue de Molière ?
Noug. C’était notre concept de départ, on a choisi un nom anglais pour chanter en français, alors que beaucoup de formations font l’inverse. [Rires] On aime bien faire de la provocation !
Kourros. Oui, c’est un peu l’esprit qui règne au sein de INCRY, on aime bien ce genre d’attitude. C’est comme pour Face Au Mur, tu peux rentrer dedans ou bien passer par-dessus. On adore tous ces symboles. Avant, dans nos groupes précédents, on chantait en anglais, on a essayé le français et on a trouvé que c’était plus ou moins concluant. Et puis tu te bats pour écrire des paroles qui aient un sens, tu as envie qu’elle soit comprises par une majorité de personnes. Au départ, je n’avais pas la vocation pour me lancer dans l’écriture de textes. Et au final tu prends conscience que tu t’adresses à un public, que tu ne parles pas dans le vide. Tu as envie de faire passer des choses à travers tes écrits car même si tout n’est pas compris c’est quand même un minimum je pense d’essayer de faire passer des idées. Malheureusement le problème avec l’anglais et je le dis haut et fort, c’est que très souvent les gens s’en foutent complètement de ce que tu racontes.
Noug. On a envie de faire passer des messages et le français c’est notre langue, c’est beaucoup plus facile pour nous de nous exprimer avec la langue de notre pays qu’en anglais.

MI. Justement, quels sont les thèmes que vous abordez dans Rock.Fr ?
Kourros. On parle essentiellement de sentiments et de relations humaines, c'est-à-dire de notre réaction face à ce qui peut arriver dans la vie. On parle de choses concrètes qu’on a besoin d’exprimer en réaction à tel ou tel événement. Ça peut être une injustice qui nous fait réagir ou bien un fait qui nous dépasse et qui nous pousse à nous interroger. On peut aussi parler d’amour ou de haine. C’est un ressenti face à des situations et qui doit absolument sortir. C’est impossible de garder ça en soi.

MI. Vous avez mis quatre ans pour sortir Rock.Fr, c’est difficile dans l’hexagone ?
Kourros. Oui, c’est compliqué. On a eu quelques soucis lorsque notre premier batteur est parti à la sortie de Face Au Mur, il a fallu presque tout recommencer à zéro et ça nous a pris du temps. Mais on est des acharnés !

MI. C’est difficile de trouver le batteur adéquat ?
Noug. Ce n’est pas évident.

MI. Quels sont les qualités qu’il faut avoir pour faire partie de INCRY ?
Noug. Il faut être sur motivé, je dirais même sur-dynamité et pas chiant ! [Rires]
Kourros. Oui, je rajouterais disponible, humain et positif. On est inattaquables tant que l’on est en bonne santé, là, personne ne peut nous arrêter. La détermination c’est primordial quand tu joues du Metal en France.

MI. Vous venez de fêter vos dix ans sur scène à Valencienne et Paris, c’est un bon souvenir ?
Kourros. Oui, on a fait ces deux soirées avec nos amis de VULCAIN. Ca a été un sacré anniversaire et c’est surtout pour nous une récompense qui n’a pas de prix. Pouvoir fêter ces dix ans en leur compagnie c’est génial, ils sont super sympa et ont le cœur sur la main !

MI. Vous avez énormément tourné avec VULCAIN, comment avez-vous eu cette opportunité ?
Noug. C’est grâce à notre manager Frédéric Giertner qui est un vrai possédé [Rires] … C’est un obsédé du travail, il n’arrête jamais, il a réussi à nous organiser toutes ces dates, ce qu’il a fait c’est grandiose. On a passé des moments magiques avec eux. C’est des super mecs !

MI. La troisième mi-temps ca devait être sympa ?
Noug. Avec eux c’est des mi-temps en permanence tu veux dire [Rires] … C’est des after qui ne s’arrêtent jamais.
Kourros. C’est des vrais rockers. Quand tu es avec eux, t’as l’impression d’être dans un film. Tu te retrouves avec Lemmy, avec des entités dans cet esprit, tu vis des trucs incroyables, tu voyages avec eux. Ils sont là depuis tellement longtemps, ils ont fait tellement de choses incroyables ! Quand j’ai commencé à lire des fanzines, ils existaient depuis déjà de nombreuses années et je les considérais comme des héros. Quand tu es sur la route avec eux, tu vois tout de suite qu’ils ne trichent pas, ils sont là pour faire du Rock. Ils savent très bien que le contexte musical ne joue pas en leur faveur et pourtant ils n’en n’ont rien à foutre, ils s’éclatent et ils font leur truc jusqu’au bout.

MI. C’est un exemple pour vous ?
Kourros. Oui bien sur. D’une certaine manière tu vois tout de suite qu’ils sont épanouis dans ce qu’ils font. Il y a une finalité là dedans. Ils ont certainement vécu des hauts et des bas dans leur carrière et pourtant ils sont encore là, toujours debout malgré tout ça.

MI. Vous appréciez toute cette génération des années 1980, WARNING, SORTILEGE, SATAN JOKERS, H BOMB, VULCAIN ?
Kourros. Oui, ce sont des exemples pour nous. Ils ne nous ont pas vraiment influencés musicalement car on est arrivés bien plus tard. On a commencé à s’intéresser au Rock dans les années 90. A cette époque, toute cette vague avait disparu. Au niveau compositions, ils ne nous ont pas apporté grand chose, on n’a pas baigné dans cette mouvance là. Mais à titre personnel ce sont des héros, ils ont été intègres et ont le mérite d’avoir ouvert la route pour tous les autres qui sont arrivés après.

MI. Vous venez d’ouvrir pour GOTTHARD, l’année 2012 a été très fructueuse !
Kourros. Oui, c’est des rencontres sympathiques. Plus tu te bats et plus tu progresses car c’est souvent la loi du plus fort qui règne dans ce business. Il faut être tenace, ne jamais rien lâcher, il faut toujours garder la tête haute même si on te tire dessus.

MI. C’est un bon souvenir ?
Noug. Oui, en plus ils parlent français, du coup ça facilite le dialogue ! [Rires] … Au départ on n’osait pas les aborder, on était un peu penots face à un groupe de cette ampleur. Pour nous, c’est un peu des icones malgré tout.
Kourros. En fait, ils sont super sympa ! On a noué le contact un peu tardivement dans la soirée mais ca reste une super expérience. Ils ont donné un show de malade.

MI. Je suppose que de jouer au Sonisphère reste un grand moment pour vous ?
Noug. Pour nous, c’est une récompense. On a joué sur la même scène que FAITH NO MORE, MARYLIN MANSON, MACHINE HEAD, et en plus on a pu les approcher un peu, c’était carrément génial ! On était en plein dans un rêve. C’est un cadeau énorme après tant d’années d’efforts. On est fiers d’avoir fait ça, c’est clair.

MI. Le fait d’avoir tourné autant a-t-il eu une influence sur l’écriture de Rock.fr ?
Noug. Oui, complètement. Sur le premier album on se cherchait comme je te disais tout à l’heure. Notre idée c’était de transmettre sur cd toute l’énergie qu’on dégage sur scène. Ce n’est pas évident à faire mais on est plutôt satisfaits du résultat. On a enregistré live en studio notamment les parties de batterie. Nous voulions être le plus efficace possible et donner le meilleur de nous même.

MI. Comment s’est passée la phase d’enregistrement ?
Noug. A la base on a tout composé nous même et en studio on a travaillé avec Olivier Marot, c’est un ingénieur du son et aussi un musicien très doué qui vient d’Angoulême. C’est un grand ami à nous et un vrai sorcier du son qui est très compétent.

MI. Vous avez enregistré un peu comme dans les Eighties ?
Kourros. Oui, complètement live, d’ailleurs Olivier nous avait déjà sauvé pour Face Au Mur, c’est lui qui s’est occupé du mastering et aussi mixé l’opus.
Noug. Si tu veux, pour ce premier disque on était seuls, j’ai passé un an et demi dans ma cave à bûcher comme un malade. Ensuite il a fallu passer à la dernière étape, le travail sur le son. On a rencontré Olivier qui était à l’époque sur la région parisienne, on a écouté ce qu’il faisait et on a été ébahis, il avait un son US. On s’est dit : « mais qu’est ce que c’est que ce truc ?». On lui a demandé de travailler avec nous et il a accepté. Il a une méthode bien à lui qui passe par le mastering et aussi par le mixage. Du coup il a repris tout ce que j’avais fait sur Face Au Mur, j’avais travaillé en autodidacte et fait le mix des voix et du reste moi même. Il a réussi à bien nous réarranger le son et on a été totalement convaincus par le résultat. C’est ce qui nous a motivés à retenter l’aventure avec lui. Maintenant j’ai compris que le producteur a un rôle primordial, il a la capacité de forger et de concrétiser les idées que l’on peut avoir pour qu’elles finissent sur un album. Il est essentiel à la construction des morceaux et c’est ce qu’il nous a apporté avec cette formule qui consiste à enregistrer en live. On a joué ensemble tous les titres et on a sélectionné les meilleures prises, ce n’est pas plus compliqué que cela.

MI. L’écriture des titres a duré combien de temps ?
Noug. On a composé la globalité des morceaux en un an et demi a peu près, le premier titre qu’on a écrit c’est « le Meilleur ».
Kourros. On a écrit beaucoup de titres mais on n’a pas tout finalisé, certains ont été abandonnés en cours de route. On a mis sur Rock.Fr tous ceux qu’on avait terminés.

MI. Vous venez de changer de label ?
Noug. Oui, maintenant on est chez MVS distribution et on est très satisfaits de la manière dont les choses évoluent.
Kourros. Pour Face Au Mur, on était inexpérimentés et cela aurait certainement pu être mieux mais on a rebondit. Au final l’expérience chez Mosaïc a été très positive.

MI. Vous vous sentez plus soutenus chez MVS ?
Kourros. Oui, mais ça fait pas tout. Il y a certaines choses qui sont bien mieux traitées. En France on adore mettre des étiquettes partout, c’est comme le bon Bordeaux. Une fois que t’es étiqueté ça passe beaucoup mieux. C’est sur que cela nous a donné accès à certains lieux auxquels on n’avait pas accès auparavant.

MI. Vous avez quel type de retour de la part des médias ?
Kourros. En général, je suis assez satisfait parce que je me rends compte en lisant les chroniques que les journalistes prennent le temps d’écouter ce que l’on fait et c’est un point positif. Très souvent, ce qui se passe avec INCRY c’est qu’au départ il y a une sorte de réticence. Ca vient du fait qu’avec nous les codes sont un peu bousculés et que l’on n’est pas si facilement classables. Surtout au niveau du chant. Il faut un temps d’adaptation et moi ce que j’adore observer dans les articles c’est l’étonnement. Au début, les chroniqueurs se disent : « Mais qu’est ce que c’est que ce truc là » [Rires] … Moi, je me souviens que la première fois que j’ai découvert RAMMSTEIN je me suis dis : « Mais qu’est ce que c’est que cette horreur » [Rires] … Et maintenant je suis devenu fan. Je pense qu’au premier abord, le fait que je m’exprime en français et la façon dont je chante ça surprend. Mais le coté professionnel est toujours présent chez les chroniqueurs. Du coup, ils persévèrent pour bien assimiler le skeud et au final ils trouvent ce que l’on fait vraiment bien et nous félicitent dans leurs écrits. Une phrase qui revient souvent c’est : « Prenez le temps d’écouter parce que ça en vaut le détour » !
Noug. Les trois quarts des chroniques sont positives, c’est très enrichissant et ça nous motive encore plus !

MI. Quels sont les formations qui vous ont donné envie de devenir musiciens ?
Noug. On est assez partagés la dessus. Kourros et moi, on est assez proches au niveau des goûts musicaux, on aime bien METALLICA, RAMMSTEIN, LINKIN’ PARK. Mais on est assez ouverts, on écoute toutes sorte de tendances, ça va de TOTO, SANTANA, PINK FLOYD jusqu'à SEPULTURA, PANTERA.
Kourros. Oui, et on s’intéresse aussi au Grunge. Après Didier (Basse) et Chris (Batterie) sont un peu plus Metal que nous. Au final on est très éclectiques.

MI. C’est un peu ce que l’on ressent à l’écoute de Rock.Fr !
Noug. Oui, c’est vrai on ne peut pas tricher. On aime la puissance alliée à de belles mélodies.
Kourros. En fait, que ce soit dans la musique ou dans les textes tout vient du cœur, c’est ce qui nous fait vibrer, ce qui nous parle et ce qu’on a envie de transmettre.

MI. Vous avez tout de même enregistré un titre en anglais sur Rock.Fr : « On And On » ?
Kourros. Oui, si tu veux, on a une méthode un peu spéciale et là je vais te livrer un secret ! Remarque, on s’en fout. En gros, le truc c’est qu’on travaille à l’américaine c’est à dire que le chant vient après la musique. On traite la voix comme un instrument. Au départ, quand on a un morceau, on crée une ligne de chant qui vient juste compléter les guitares sur le plan mélodique. Après on fait les textes autour de la mélodie vocale. Il arrive aussi souvent que l’on fonctionne par phonétisme et instinctivement ce sont nos influences Anglo-Saxonnes qui ressortent. Même si on aime et on respecte tous les combos français, notre culture musicale est basée sur tout ce qui vient d’Angleterre ou des Etats Unis. Notre méthode de fonctionnement vient de ces pays. Ce qui s’est passé pour « On And On », c’est que j’étais sur des vocalises qui sonnaient typiquement anglaises dans leurs significations et dans leur forme, du coup on a décidé de la chanter dans la langue de Shakespeare.

MI. Pourquoi avoir choisi comme titre Rock.Fr ?
Noug. On n’aime pas trop qu’on essaye de nous caser dans une boite bien ficelée et que l’on range dans un coin. Nous on fait de la musique avant tout, on balance du Rock et voilà, ce n’est pas plus compliqué que cela. On fait du INCRY et du Rock.Fr.
Kourros. C’est pour faire chier le monde [Rires] ! Ce n’est pas facile de qualifier notre musique, certains disent qu’on fait du Rock, d’autres du Metal ou bien du Heavy ou encore du Hard Rock. Il y en a qui pensent qu’on fait de la variété. Si tu veux, nous on a la sensation de faire du Rock avant tout. C’est une étiquette qui nous convient parce qu’on trouve que c’est assez vaste tout comme le sont nos influences.

MI. Qu’avez-vous pensé de la participation de BLACKRAIN à l’émission de TV réalité La France à un incroyable talent ?
Kourros. Je trouve ça génial. Si tu veux ce qui s’est passé m’a surpris un peu, ils sont tout de même arrivés en finale mais quand je réfléchis, pas tant que ça. Quand tu pars en tournée, même si tu joues devant un public restreint, tu te rends compte que les gens veulent que ça envoie. Ils ont besoin de cette énergie, ça leur plait beaucoup. Il y a encore énormément de choses qui sont fermées sur le plan culturel en France. Au bout du compte, le public a un manque et ce qui c’est passé avec BLACKRAIN en est la preuve. On est face à des artistes qui viennent de tous les horizons, que ce soit du cirque ou de la chanson et une partie de l’audimat adhère à ce qu’ils font et nous on respecte ça car ce genre de musique attire une partie du public et c’est très bien. Ils envoient sévère et sont tout de même arrivés en finale.
Noug. C’est une porte qui s’ouvre en France et il était temps que cela arrive. C’est très positif, les choses commencent à évoluer sur les chaines du petit écran.

MI. Donc on vous retrouve l’année prochaine sur M6 ?
Kourros. Cela ne nous dérangerait pas. Mais on est conscient que BLACKRAIN a des atouts visuels que nous n’avons pas. On ne peut pas se comparer à eux. Par contre au niveau musical, on n’a qu’une chose à dire : bravo les gars ! Ca nous fait que du bien de voir ce style évoluer en prime time.

MI. Est-ce qu’il existe une certaine fraternité au niveau de la scène française actuelle ?
Noug. Nous on l’a en tout cas. On est super contents pour eux, c’est fabuleux. C’est un grand pas pour le pays, je pense.

MI. Vous avez aussi ouvert pour ADAM BOMB au Pacific Rock ??
Noug. Oui, c’est vrai, c’était il n’y a pas longtemps et on est aussi super fan du bonhomme. C’est énorme, des grands moments, tout ça, on avait encore l’impression d’être dans Wayne’s World. Il y a des reportages qui se sont perdus du coup ! [Rires] On a quand même mis des vidéos sur YouTube mais on n’a pas pu tout mettre. Il y a des trucs qu’on garde pour nous, on pratique un minimum de censure. Ce sont des moments que l’on garde pour nous.

MI. Vous seriez tentés par la réalisation d’un Dvd ?
Kourros. Oui, ça serait super fun mais quand tu vois le temps que ça prend, ce n’est pas évident. Pour Rock.Fr, on a tourné cinq clips en trois jours mais on n’a pas eu le temps de les finaliser. On a les rushes et tout est terminé au niveau tournage mais on n’a pas pu les monter pour l’instant, c’est considérable comme travail. Même si tu as un label, du monde autour de toi, tu te rends compte que c’est le groupe qui est à la base de tout et que si tu ne te bouges pas le cul rien ne se passe.
Noug. Tu sais, on fait tout de A à Z, c’est un travail gigantesque. Il faut écrire le scénario, s’organiser et décider qui va travailler avec nous ça prend énormément de temps. Ce qui est important pour nous c’est que tout est basé sur l’amitié c’est quelque chose d’indispensable.

MI. Quand on voit la pochette de Rock. Fr vous avez décidé de tirer sur la France ?
Noug. C’est comme pour notre nom on aime bien la provoc ! Après chacun peut avoir se propre interprétation tout le monde pense différemment et c’est ça qui est intéressant. Même nous au sein de INCRY, on a tous une explication différente. J’ai envie de dire que notre objectif c’est de réussir dans notre pays, on vise la France c’est pour ça qu’elle est au milieu de la cible. On veut tout faire pour que le Rock déchire tout en France !
Kourros. Idem ! [Rires]

MI. Un dernier mot avant de se quitter ?
Noug. On a un message d’espoir à transmettre, on a envie de dire à tous les groupes de France et de Navarre et même ceux d’autres pays : « Battez vous, c’est en s’acharnant qu’on y arrive ». La preuve c’est qu’aujourd’hui je suis là face à toi et à toute la presse à parler de Rock.Fr. Cette journée de promotion c’est une récompense incroyable. Pareil, on va jouer au Divan du monde le 2 février 2013 et on va faire le même discours à tous ceux que l’on va croiser. Il faudra nous abattre pour qu’on s’arrête ! [Rires]

MI. Merci à tous les deux !
Noug. Merci à toi, à bientôt !
Kourros. Merci beaucoup à Metal Impact !


Ajouté :  Mardi 02 Avril 2013
Intervieweur :  The Veteran Outlaw
Lien en relation:  Incry Website
Hits: 13398
  
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