ANNEKE VAN GIERSBERGEN (nl) - La Machine à Paris (20/04/12)
Groupes Présents au concert : KILL FERELLI (nl), FRAMES (de), ANNEKE VAN GIERSBERGEN (nl)
Date du Concert : dimanche 20 avril 2012
Lieu du Concert : La Machine Du Moulin Rouge (Paris, France)
La Machine du Moulin Rouge revêt ce soir ses atours de séduction pour attirer un public ne craignant ni la pluie, ni le vent… Avec une affiche faisant la part belle à la féminité, la soirée risque d’être aussi sexy pour les yeux que pour les oreilles, ce dont votre serviteur ne va pas se plaindre !
Une triplette variée pour cette soirée de gala placée sous le signe de l’éclectisme, avec au programme du Rock torride mais velouté, des instrumentaux développés, et une flopée de pop-Rock songs parfaitement interprétées.
Commençons donc le programme avec les Hollandais de KILL FERELLI, qui sont plus que ravis de partager cette tournée avec la belle Anneke. Outre le fait que Ferry Duijsens fait partie des deux groupes, c’est aussi l’occasion de s’exposer au plus grand nombre, et de faire découvrir à un public plus large les tonalités changeantes de leur Rock mélodique haut en couleur.
KILL FERELLI, c’est bien sur une front woman, limite Riot Grrrl, qui de loin ressuscite presque le fantôme d’Amy Winehouse, physiquement s’entend…Mais lorsque Kelly se trouve en pleine lumière, on est aussitôt sous le charme de ses longs cheveux aux mèches décolorées, et lorsqu’elle se décide à pousser du gosier, la musique fait le reste…C’est bien sur vers elle que tous les regards convergent, non seulement à cause de sa plastique avantageuse, mais aussi parce qu’elle assume le poste de guitariste/chanteuse avec un panache indéniable.
Leur set, varié et ondulant ne fut certes pas totalement désagréable, mais loin d’être convaincant. Des mélodies un peu faciles, des titres qui partent parfois en pilote automatique, à peine atténués par une belle énergie des musiciens on stage eurent raison de ma patience, et lorsque le répertoire fut joué in extenso, je ne fut pas vraiment chagriné de les voir partir. Rien de formel bien sur dans ces critiques, juste un manque d’originalité flagrant doublé d’une voix qui part un peu en vrille sur les passages les plus aigus/hurlés.
N’en reste pas moins un enthousiasme communicatif, et certains morceaux plus cool qui méritent quelque peu l’attention.
L’affaire fut tout autre avec le quatuor instrumental d’outre Rhin FRAMES. Je ne connaissais pas ce groupe, et il me faut avouer avoir été conquis par leur dextérité instrumentale mise au service de compositions développées à outrance qui font mouche. Un peu OPETH dans les climats les plus violents, NEUROSIS pour les dissonances, voire un soupçon du Devin TOWNSEND le plus éthéré dans les longues digressions planantes, la bande à Jonas Meyer a su instaurer une réelle atmosphère personnelle, et nous a emmenés loin, très loin dans son univers…
Des mélodies redondantes et hypnotiques, des rythmes se substituant à l’arythmie cardiaque d’une crise de tachycardie, des touches d’ébène et d’ivoire délicates et pertinentes, tout était réuni pour que nous, public, tombions sous l’emprise de cette secte musicale d’un nouveau genre. Lorsque les harmonies se faisaient sobres et basées sur quelques notes, il n’était nullement question de remplissage, mais bien de répétitions à vocation d’envoûtement. Lorsque la saturation reprenait ses droits, le quartette nous balayait d’une bourrasque gigantesque qui emportait au passage nos rêveries. Tout était à sa place, pertinent, justifié et fédérateur. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé, et à réservé à FRAMES un accueil digne et enthousiaste. En étant un peu tatillon, je pourrais souligner quelques thèmes de guitare réutilisés un peu trop fréquemment, mais ce duo à quatre mains sur le clavier m’a tellement emballé par sa délicatesse que je me verrais mal faire preuve d’exigence mal placée. Au revoir les FRAMES, et mon Dieu, que vous avez bien encadré cette soirée…
De l’attente ? Oui, mais dans la bonne humeur, et la petite demi-heure qui nous a séparé de la belle ANNEKE VAN GIERSBERGEN lui aura valu un accueil dithyrambique ! Il faut savoir se faire attendre, surtout lorsqu’on est une musicienne hors pair doublée d’une femme splendide au charme irrésistible ! Le dernier album de la sensuelle Hollandaise, Everything Is Changing, méritait bien son titre, et malgré une indéniable cohérence entre ce nouveau-né et le reste de sa discographie, l’auditeur lambda sentait que l’univers d’Anneke commençait à réellement consolider ses fondations pour nous révéler la vraie nature de la chanteuse.
Que le temps de THE GATHERING sembla lointain ce soir ! Mais qu’elle parut naturelle et pleine d’allant ! Avec la liberté comme drapeau, Anneke a égrené ce soir les morceaux indispensables comme autant de gouttes sur nos fronts de convertis. Commençant très fort avec pas moins de trois titres de son nouvel album (« Feel Alive, « My Boy » et « Take Me Home »), la Hollandaise impose son style avec aisance, et réussit dès le début du concert à susciter une adhésion massive… Il faut dire qu’elle donne de sa voix et de sa personne, et multiplie les harangues et autres signes de séduction massive envers l’auditoire !
Son backing-band est bien sur à son image, solide mais souple, fidèle mais inventif, et lui tisse un tissu sonore sur mesure sur lequel elle n’a plus qu’à apposer sa griffe vocale, comme d’habitude impeccable…
Un petit détour vers le passé et la période AGUA DE ANNIQUE, avec « Beautiful One » qu’on retrouvait sur son premier LP, et « Fury » qui lui était présent sur le Live In Europe en tant qu’inédit. Les morceaux n’ont pas vieilli, et Anneke sait les faire sonner comme jamais. Remarquons d’ailleurs le son assez bien équilibré, puissant mais pas assourdissant, permettant de saisir toutes les nuances proposées par les musiciens.
On revient dare-dare vers l’actualité avec deux nouvelles chansons, « You Want To Be Free » qui colle à la peau de son interprète à la perfection, et un « Circles » tout en circonvolutions. La chaleur des fans fait monter la température, les cris d’encouragements se multiplient, et il faut admettre que ce nouveau répertoire est parfait, et taillé pour la scène…Qu’Anneke se la joue Rock, Pop, acoustique ou intimiste, tous les costumes lui vont à merveille, et l’expansion de son univers devient tout à coup d’une logique lénifiante… Elle avait déjà prouvé par le passé (en solo et/ou avec son ancien groupe) qu’elle était une meneuse naturelle, et elle en donne encore une bien belle preuve ce soir.
Une reprise ? Oui, allons-y pour une doublette avec le « Down So Low » de CHOCOLATE GENIUS, et le passage obligé de « Saturnine » pour satisfaire ses fans de longue date. On sait qu’Anneke se plie à cet exercice plus par obligation que par plaisir, mais ce fut pourtant un des morceaux qui déclencha le plus de réactions épidermiques.
Les quatre dernières chansons du set avant le rappel sont bien sur uniquement extraites d’Everything Is Changing – nous sommes en pleine tournée promo je le rappelle – et le test du live est passé haut la main par cet album décidément bien fédérateur. Mélodies, harmonies, énergie, tout est là pour un moment de folie, et personne ne s’en laisse compter…
Premier départ et les gosiers se déploient pour réclamer le retour de la belle, qui repose ses pieds sur scène pour entamer une nouvelle reprise de… THE GATHERING, décidément, nous sommes gâtés ! « Hope, Pray, Dance, Play » pourrait être le leitmotiv de la soirée tant ces mots semblent parfaitement résumer ce que nous venons de vivre.
Mais n’oublions pas qu’en tant qu’artiste solo, Anneke a prêté sa voix à bien d’autres projets que les siens, notamment ceux du barge de service Devin TOWNSEND, et elle nous le rappelle (hum…) en interprétant un titre du bonhomme que tout le monde connaît, le fabuleux et cosmique « Hyperdrive », extrait du non moins fabuleux et cosmique Addicted, sur lequel la Hollandaise avait posé ses nappes vocales. Ce sera bien sur pour moi le point fort de la soirée, mais à ce niveau là, l’objectivité n’est pas de mise tant je suis fan du Canadien.
C’est fini ? Non, second rappel évidemment ! On ne va pas la laisser partir comme ça, sans un dernier pour la route ! Et ce sera « Witnesses » qui remplira cette fonction, comme si Anneke voulait nous rappeler que nous étions les témoins privilégiés de ses aptitudes sur scène…
Encore un bon moment assuré par notre Hollandaise préférée, il est vrai bien secondée par une seconde première partie de haute volée…Si j’ai bien sur grandement apprécié le répertoire d’Anneke, tout à tour aérien, Pop, Rock ou Metal, je dois admettre que les longues digressions de FRAMES ont été le point fort de ce concert. Et pourtant, Dieu sait que captiver l’attention d’un auditoire avec des instrumentaux est difficile…
Setlist ANNEKE VAN GIERSBERGEN :
• Feel Alive
• My Boy
• Take Me Home
• Beautiful One
• Fury
• You Want To Be Free
• Circles
• Down So Low
• Saturnine
• Stay
• Slow Me Down
• Too Late
• 1000 Miles Away From You
Rappel 1 :
• Even the Spirits Are Afraid
• Hope, Pray, Dance, Play
• Hyperdrive
Rappel 2 :
Witnesses
Ajouté : Mercredi 30 Mai 2012 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Anneke Van Giersbergen website Hits: 13066
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