Soyons honnête, il est bien connu que les plus belles perles du Metal nous arrivent tout droit de pays nordiques tels que la Finlande et la Norvège pour ne pas en faire une pénible énumération. Difficile, donc, pour des français, de faire leurs preuves surtout quand il s’agit d’un exercice stylistique aussi fastidieux qu’est le Doom/Death/Gothic.
C’est en effet un genre peu emprunté par les métalleux de l’hexagone, à tort peut être, quand on se penche sur Elements Of Disorder de WEDDING IN HADES, premier album de nos frenchies, sans excès de zèle et en toute modestie.
Une carrière qui démarre en 2006 à St-Brieuc, tout comme l’intro « Sacrifice », en plantant tout de suite le décor. Tendez l’oreille, on entend presque leurs voix crier dans une certaine brume gothique : on fait du sombre, du lourd (au sens noble du terme), du guttural, du mélo. Ces deux minutes auraient pu teinter d’angoisse un bon film d’épouvante. Force est de constater qu’ils sont près à se mesurer aux pointures du genre, MY DYING BRIDE, NOX AUREA, etc.
Gardant l’excellente recette de l’obscur, « Safety » s’engage avec une cadence Black Metal, nous proposant ensuite une pesanteur menaçante grâce au jeu de Damien Simon alias Sorgen (guitare), enveloppant juste comme il faut le chant possédé de Stéphane Toutain (chant-basse).
Olivier Raoult (claviers) porte magnifiquement certaines intros : « Sacrifice », « As You Die », morceau soutenu en milieu de composition par la batterie féroce de Vincent Lahaye, et « A Dark Sea ».
« Widow » dont les premiers arpèges auraient put être calqué sur le fameux « Come As You Are » de NIRVANA, déverse une mélodie plus éthérée mais retenue comme contenant une certaine rage.
Cette dernière finit par nous péter à la tronche avec le fastueux « A Dark Sea » qui résonne comme une croisade. Tout y est parfaitement dominé, installant immédiatement une ambiance épique et héroïque.
Les héros dans cette histoire c’est bien eux, WEEDING IN HADES, jeunes français ayant créés de leurs petites mains novices, une bien belle première œuvre, qui dans son ensemble transpire l’habileté et la technicité. Tout ça sans compter sur les nombreuses péripéties qui auraient pût les contraindre à ne jamais donner naissance à ce bébé. Même si cela risquait de choquer l’opinion publique, je suis pour une fois fière d’être française, et de pouvoir brandir le drapeau tricolore au nez de toutes ces pointures arctiques, aussi douées soient-elles.