Blancheur immaculée et paysage cristallin, voilà de quoi est composé Snowfall On Judgment Day. REDEMPTION, groupe de Metal Progressif américain fondé en 2001 nous dévoile, après trois albums déjà complexes, une nouvelle idylle entre la technicité et la virtuosité.
L’heure du jugement dernier sonne déjà aux premiers riffs sévères et battements rapides de « Peel ». Chaque morceau offre ses séquences variées et toutes dotées d’une dextérité étonnante. Il serait délicat et dénué d’intérêt de découper chaque titre pour en faire leur analyse, tant les mélodies se vivent et se respirent.
« Walls » ne sera que la complainte de Ray Alder (chant), le tout amplifié par le jeu de ses acolytes.
« Leviathan Rising » aurait, en ce qui le concerne, pu être le théâtre abritant une prestation de Warrel Dane (chanteur de NEVERMORE), tant le chant en est proche à s’y confondre.
L’amplitude des chansons laisse libre coure à l’agilité de chaque membre du combo, et cela se vérifie tout au long des écoutes. Chacun d’entre eux panachent l’ensemble du chef d’œuvre d’ambiances différentes. C’est ainsi que « What Will You Say » retentit comme un bon vieux Glam Metal alors qu’il sera suivit de « Fistful Of Sand » à l’esprit plus fauve, plus braqué.
Le côté mélodique ne sera pas laissé sur le bas côté non plus. Preuve en est, « Black And White World », poème de cet album qui démarre comme un récital de Chopin pour se poursuivre sur une sérénade désespérée, au solo de piano somptueux quand enfin la gratte et la voix de Ray s’en mêlent. Puis viendra le bouquet final, « Love Kill Us All / Life In One Day », onze minutes d’une chute exquise qui mettra fin à ce recueil musical. Chaque éléments y entrent en scène les uns après les autres de manière harmonieuse et explosent pour libérer toutes leurs saveurs.
Progressif, il l’est cet album. Aussi bien dans le style que dans la manière de s’en imprégner. Impossible d’en humer tous les arômes à la première écoute, à chaque fois on découvre une nouvelle senteur. Je n’irais pas jusqu’à les comparer au très grand DREAM THEATER, mais il faut bien avouer que le travail exécuté s’en approche fortement. Reste à savoir à présent s’ils vont pouvoir tenir dans la durée.