CREMATORY, est un groupe allemand qui a su renaître de ses cendres. Il a vu le jour en 1991 pour s’éteindre en 2001, ces dix années étant plus orientées Death/Gothic/Indus. Ils se reformeront finalement deux ans plus tard sous l’impulsion de Nuclear Blast pour enfanter le non-négligeable Revolution. Malgré une tournure plutôt électronique dans leur carrière, ils sortiront en 2010, Infinity qui reprend, malgré l’Indus toujours présent, ses racines d’origines.
« Infinity », titre de l’album, ouvre les réjouissances avec sa mélodie gothique. On y appréciera de nouveau ce double chant armé de grunts signés Félix Stass et de la voix claire de Matthias Hechler (guitare).
L’atmosphère générale est amplifié par les claviers de Jüllich Katrin, mesurés parfois pour transcender l’instant d’après. « Sense Of Time » en est un bien bel exemple, tout comme « Black Celebration ». Ce dernier exposera une rythmique plus soutenue.
« Broken Halo » sera la pause idéale pour parcourir rêveusement la beauté de la pochette exposant ces corps dénudés ornés de gravures moyenâgeuses. Aux premières notes on est happé dans une autre ère, dans la cour d’un château fort au retour d’un grand cavalier. Jolie romance narguée ensuite par « Where Are You Now » et « No One Knows » à l’esprit très Death qui bourrinent sévèrement.
La surprise est de taille, « Auf Der Flucht », titre entamé tel un morceau purement commercial. Il se détachera de l’ensemble des compositions sans pour autant avoir perdu le charme si particulier des mélanges d’instrumentations du groupe. Mais juste ce qu’il faut pour attirer les plus frileux.
On notera la puissance du jeu de Matthias Hechler (guitare) mais aussi l’intensité donnée par la basse de Heine Harald sur des titres tels que « Out Of Mind » ou « Never Look Back ».
On est en droit de penser que Nuclear Blast a eu le nez fin sur ce coup-là et a bien fait de les sortir de leur hibernation. La musicalité des Allemands est comme rajeunie et a pris un tournant plus éclectique. Infinity nous offre un panel varié, ce qui le rend plus abordable pour les amoureux de genres divers. A souhaiter ? Et bien qu’ils n’aient pas de nouveau besoin d’un coup de pied au cul pour nous faire le privilège d’un énième album.