Oui, j’ai osé ! Je me suis longtemps posé la question de la légitimité d’une chronique d’ATTACK ATTACK ! sur Metal-Impact. Et finalement, après avoir durement gagné la confiance de notre webmaitre adulé, j’ai franchi le cap. Entre les américains et moi, ça n’a pas toujours été l’amour fou. J’en profite d’ailleurs pour remercier mon ami et collègue Folo pour la découverte. Son objectif était de se moquer d’eux. Il aura juste réussi à me faire tomber amoureux. Ça aura duré quelques mois, le temps de me lasser d’un combo dont l’histoire est presque aussi difficile à suivre que de lire un roman de Dan Brown tout en regardant l’intégrale de « Plus belle la vie ». Passons donc, si vous le voulez, sur la biographie de nos petits jeunes (de toute façon, mon petit doigt me dit que vous n’en avez que faire) et intéressons-nous d’un peu plus près à Someday Came Suddenly, un premier opus qui infuse en vous aussi vite qu’une Vodka / Red Bull, cocktail très prisé des clubbers kikoolol, également susceptible d’apprécier ATTACK ATTACK !

Puisqu’il faut bien l’avouer, les ricains sont ce qu’il se fait de plus en vogue dans les soirées Crabcore branchées. Bien que leur Screamo soit quasi-toujours imbibé de nappes de claviers et de samples Dance, on ne peut pas pour autant oser quelconque comparaison avec les meilleurs DJ’s de ce monde. Dans l’art de tourner super vite des petits boutons, le combo a encore beaucoup à apprendre, même s’ils ne se débrouillent pas trop mal (« Interlude »). En plus de ça, ils ont le courage qui accompagne leurs actes. Et que ce soit du Black, du Thrash, du Teckto-Pagan ou dans le cas présent, de l’Electrocore, c’est une qualité que j’apprécie. Je n’ai pas choisi de leur faire de la publicité par le biais de ce papier au hasard. C’est un choix délibéré et intentionnel. Car d’un côté, ils le méritent. D’un point de vue global, Someday Came Suddenly aura du mal à faire bonne figure dans une vraie discothèque de métalleux. Mais dans la mienne, il fait excellent effet. La horde a eu le mérite de concevoir un bébé aux reins solides, qui s’appuie systématiquement sur des couches de synthétiseurs et des voix très claires pour accompagner des guitares lourdes et calibrées. Certaines chansons sentent le réchauffé à plein nez, c’est le cas notamment de « Kickin' Wing, Animal Doctor », médiocre imitation de BRING ME THE HORIZON et d’autres qui sont devenues simplement incontournables dans la longue liste des références Crabcore, telle « Stick Stickly » et son motif Dance inimitable. ATTACK ATTACK !, en plus de s’appuyer sur des coupes de cheveux très en vogue, misait beaucoup sur un trio vocal Carlile / Franck / Shomo, aujourd’hui défunt. Ce dernier faisait ses preuves dans ces compositions complexes, oscillant entre le Lounge et l’orchestral comme « Catfish Soup » ou la plus massive « The People’s Elbow ». Peut-on, en toute objectivité, qualifier ces mecs de mauvais musiciens ? Si c’est le cas, certains feraient mieux de s’acheter un peu de bonne foi. Car on peut être réfractaire aux coupes gélifiées, au Deathcore ou aux samples de dancefloor, une combinaison foutrement inflammable actuellement, mais on ne pourra pas les accuser d’avoir triché, d’autant qu’ils sont loin de se prendre au sérieux.

Je n’ai pas la prétention de dire qu’ils font la meilleure musique du monde, ni même quelque chose de très recherché pour le style, mais cet album est à prendre pour ce qu’il est, sans chercher midi à quatorze heures. Ni plus ni moins qu’un sincère représentant d’une nouvelle génération de musiciens qui n’a pas froid aux yeux et qui ne demande qu’à s’épanouir en paix. Que leur importe finalement votre soutien ? Ils en ont déjà bien assez. ATTACK ATTACK y est allé au culot et à plutôt réussi son coup, tant sur le plan marketing que musical. Et de vous à moi, le Diable s’habille peut-être en Prada, mais il ne porte certainement pas de slims.