Après plus de dix ans d’absence et un album de pur « Cock Rock » en poche cette même année, ANAL CUNT, - ou A.C., ou encore AxCx, quelque soit le sobriquet dont ils préfèrent qu’on les affuble - est de retour en 2011 avec un « nouvel » album, qui a nécessité cinq années de gestation, et on se demande bien pourquoi. Car oui, Wearing Out Our Welcome n’est pas indissociable de Top 40 Hits, 40 More Reasons To Hate Us, ou autres Defenders of the Hate.
Et si vous ressentez une légère ironie teintée de mépris dans ce constat, détrompez-vous. Comment pourrais-je ne pas aimer un groupe qui a interprété des hymnes aussi évidents que « Hitler était un Homme Sensible », « Les Flûtes de Pan, c’est Gay », ou « Tu Viens de Divorcer » ?
Car ANAL CUNT est à la musique ce que les frangins Farrelly furent au cinéma, un poil à gratter corrosif indispensable.
Ils se moquent du bon goût et de la mode comme moi des gens qui portent des espadrilles, et se permettent des débordements verbaux réguliers, sur fond de bon vieux Grind foutoir inécoutable pour le commun des mortels. Et bien sur, cette nouvelle livraison n’échappe pas à la règle.
Musicalement, rien de bien nouveau, toujours une durée qui frise le foutage de gueule (11 titres, 11 minutes, bravo les mecs !), une alternance de morceaux hystériques sous la barre de la minute et deux trois autres plus longs et plus réfléchis, et bien sur, une propension à trouver des titres très, mais alors très cons, qui ne s’est pas asséchée avec le temps.
Nous avons là, et dans l’ordre, « Défoncer la Gueule de Nègres qui Vendent du Crack Pourri », « A Genoux Salope », « Me Refile pas des Drogues de Merde ou je te Botte le Cul », « Plus Rien N’est Offensant », « Perdre du Temps à Composer des Chansons d’Anal Cunt », et bien sur, l’hymne instantané que tout le monde attendait, « S’en Faire Pour Quoi que ce Soit, C’est Gay ».
Alors je ne vais pas prendre de gants, d’autant qu’eux portent des moufles piquées à des lépreux, onze minutes au compteur ne méritent pas deux pages.
ANAL CUNT, c’est ANAL CUNT, on aime ou on déteste, pas d’autre alternative.
Moi, je les aime depuis trop longtemps. Je suis donc Gay, je suppose.