CELTIC FROST (ch) - Parched With Thirst Am I And Dying (1992)
Label : Noise Records
Sortie du Scud : 1992
Pays : Suisse
Genre : Heavy Metal
Type : Best-Of
Playtime : 18 Titres - 73 Mins
Au moment d’agiter les mouchoirs pleins de sang pour saluer la carrière surréaliste d’un des groupes de Metal extrême les plus novateur de cette fin de 20ème siècle, le public se voit offrir un bien étrange testament, sous la forme d’un faux Best off en trompe l’œil, emblématique d’un homme qui n’aura eu de cesse de leurrer ses fans en multipliant les fausses pistes.
Avec son titre à rallonge, emprunté à une prière gréco-romaine du 4ème siècle, Parched With Thirst Am I And Dying synthétise le parcours du FROST d’une façon détournée, en ne proposant pratiquement que des inédits, des titres réenregistrés, et quelques morceaux originaux disséminés de ça et là. Celle-ci s’ouvre donc et se ferme au son de deux nouveaux morceaux, « Idols Of Chagrin » et « Under Apollyon's Sun », qui auraient du à l’époque, être les signes avant coureurs d’un Lp à venir, mais qui ne vit jamais le jour. Et personne ne pouvait se douter qu’il allait falloir attendre presque quinze ans avant de pouvoir l’écouter, sous une forme très différente…
Alors bien sur, avec le recul des années, il est évident que ces deux morceaux, d’une très grande qualité d’ailleurs, n’ont plus grand-chose à voir avec le grand retour du FROST, mais en 1992, ils laissaient s’ouvrir une large fenêtre d’espoir pour les fans du groupe. Car ne le nions pas, ils sont le principal intérêt de cette compilation, avec, Ô surprise, les chansons de Cold Lake remaniées par le groupe, et qui donnent enfin le sentiment de faire partie intégrante du répertoire des Suisses, et plus seulement d’erreurs de parcours regrettables.
Même l’immonde « Downtown Hanoï » semble échappé de bandes de travail d’Into The Pandemonium, bien loin de sa version originale qui donnait la chair de poule. Quant à « Cherry Orchards », pour laquelle je n’avais pas plus de pitié, son riff redondant soudain épaissi et porté par une basse vrombissante prend toute son ampleur, et en devient, avec ses chœurs féminins, une quasi réussite.
La reprise de Dean Martin, « In The Chapel In The Moonlight », les studio jam versions de « Return To The Eve » et « Mexican Radio » étaient déjà bien connues, mais ce format permet de toutes les regrouper et de ne plus avoir à traquer tous les maxis et les extended versions des albums studio. Leur portée est variable, allant de l’anecdotique pur au témoignage historique indispensable.
Les vrais inédits, « The Inevitable Factor », de la période post Into The Pandemonium, et « Journey Into Fear » oublié de l’EP Emperor’s Return, remplissent à merveille leur rôle de surprise, et sont profondément enracinés dans le son qui animait les sorties dont ils auraient du faire partie. L’aspect extrêmement sauvage et agressif de ce dernier permet d’ailleurs d’oublier l’omission totale de titres de Morbid Tales, tant son ambiance glauque nous ramène aux heures les plus sombres de 1984.
Les titres de Vanity/Nemesis n’ont rien de plus à offrir, puisque ce sont les mêmes versions qui figuraient sur l’album du même nom. Et même s’ils ont été remis au goût du jour, « The Usurper » et « Circle Of The Tyrants » n’ont rien perdu de leur impact initial, deux titres cultes de la période bénie du FROST pour bon nombre de musiciens de Black Metal.
Alors, qu’est ce qui cloche ici ?
Au niveau du contenu, rien bien sur tant Parched With Thirst Am I And Dying restitue la vérité, et la réalité concrète d’un groupe qui n’a jamais pris de gants pour imposer ses vues. L’assemblage aléatoire des morceaux sans tenir compte de l’ordre chronologique permet d’apprécier toute la malice de CELTIC FROST qui aura passé son temps à jongler entre les styles, et le choix même d’imposer un quota supérieur d’inédits et de morceaux plus ou moins trouvables restitue aussi cette ambiance de chasse au trésor que représentait chaque sortie des Suisses.
Les regrets viennent surtout des deux véritables nouveaux inédits, qui laissaient à penser que le groupe avait encore bien des choses à dire… Qu’aurait il pu se passer si Tom avait réussi à trouver un line-up stable, s’il n’avait pas eu de démêlés avec sa maison de disque, et si il avait été, disons, un peu moins puriste et exigeant par rapport à ses collaborations ? S’il n’avait pas sorti Cold Lake sous cette forme, mais en l’adaptant au son du FROST et ainsi, créer un album incroyable ?
Autant de questions qui allaient rester sans réponses, tout du moins jusqu’à un beau jour de Mai 2006…
Mais laissons le chapitre final clôturer cette saga comme elle le mérite…
Discographie Complète de Celtic Frost :
Morbid Tales / Emperor's Return (Album - 1984),
To Mega Therion (Album - 1985),
Into The Pandemonium (Album - 1987),
Cold Lake (Album - 1988),
Vanity/Nemesis (Album - 1990),
Parched With Thirst Am I And Dying (Best-Of - 1992),
Monotheist (Album - 2006)
Metal Impact Bonus :
HELLHAMMER (ch) - Apocalyptic Raids (EP - 1984),
HELLHAMMER (ch) - Demon Entrails (Best-Of - 2008),
Order of The Tyrants (Tribute - 2003)
Ajouté : Mercredi 04 Mai 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Celtic Frost Website Hits: 12712
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