BLAZE BAYLEY (uk) - Blaze Bayley (Avril-2012)
Dire que le destin de Blaze Bayley est chaotique est un doux euphémisme ! Depuis son départ forcé en 1999 d’un des plus grands groupes de Heavy Metal nommé IRON MAIDEN, Blaze fait preuve d’un courage et d’une ténacité hors du commun. Le personnage force l’admiration. Le bougre a tout vécu : des moments de gloire avec la vierge de fer qui l’ont conduit à se produire sur les plus grandes scènes du monde mais aussi les pires moments de déprime après son éviction et tout au long de ces dernières années ! Rien ne lui a été épargné et ce dès le début de sa carrière solo en 2000 ; pires encore les choses n’ont cessées de se dégrader malgré sa volonté et sa détermination à ne pas baisser les bras. Notre british a du tout affronter ; changement de label, instabilité notoire du combo et ventes en bernes malgré des galettes de grande qualité ! Pourtant sa foi pour défendre sa musique préférée est restée indestructible et ce malgré des drames qui ont failli avoir raison de ses forces et de sa raison ! Pouvoir poursuivre l’aventure est devenu un combat quotidien, une quête où il doit faire face jour après jour à l’adversité ! Son seul objectif a été de tout faire pour essayer de maintenir à flot un vaisseau prenant l’eau de toute part. Un modèle pour de nombreux musiciens qui sont épuisés au bout de quelques jours de tournée. Blaze a repris les choses en main et gère tout de A à Z : création de son propre label, ce qui lui permet de sortir ses albums dans des conditions optimales, merchandising et démarchage des tourneurs afin d’assurer un maximum de concert au quatre coin du globe. De quoi en épater plus d’un ! Et tout ça en assurant les concerts et les enregistrements d’albums. Un travail titanesque qui laisse pantois ! Après le split de son groupe début 2011, on aurait pu croire qu’il allait disparaitre corps et âmes et heureusement c’est exactement l’inverse qui s’est produit. Le bougre, après avoir retrouvé une nouvelle bande de gaillards pour l’accompagner, nous revient en pleine forme avec un nouvel album : King Of Metal. Un hymne en hommage à tous ceux qui ne l’ont jamais lâché. Et comme si cela ne suffisait pas, il en a profité dans la foulée pour reformer son premier groupe WOLFSBANE et enregistrer avec ses acolytes « Wolflsbane Save The World », un opus qui vaut son pesant d’or. Un vrai stakhanoviste du Metal. Le rencontrer est une rude affaire et relève du parcours du combattant non pas que notre Blaze se la joue Rockstar, c’est tout le contraire, mais l’organisation d’une interview est proche du chaos total.
Après de nombreux échanges de mails plus que cordiaux avec sa manageuse pour fixer un rendez-vous, votre serviteur se retrouva seul et ne dû son salut qu’à la rencontre fortuite avec quelques membres de son staff. Sauvé in extremis, la rencontre fut enfin possible. Blaze, comme à son habitude, se montra très cordial et d’une disponibilité totale ! Un grand parmi les grands, le King Of Metal c’est bien lui, pas de doute là dessus !
Line-up : Blaze Bayley (chant), Steve Deleu (guitare), Dave Andrews (guitare), Nick Meganck (basse), Claudio Tirincanti (batterie)
Discographie : Silicon Messiah (Album - 2000), Tenth Dimension (Album - 2002), As Live As It Gets (Live - 2003), Blood And Belief (Album - 2004), The Man Who Would Not Die (Album - 2008), The Night That Will Not Die (Album - 2009), Promise and Terror (Album - 2010), The King Of Metal (Album - 2012)
M-I Interviews du groupe : Blaze Bailey (Mars-2002), Blaze Bailey (Avril-2012)
Metal-Impact. Bienvenue à Paris, comment se passe la tournée Européenne ?
Blaze Bayley. Pas mal du tout, il y a des hauts et des bas mais dans l’ensemble ça va. Ca a été très dur les deux premières semaines car on avait énormément de route, on a fait les pays de l’est et les distances entre les villes sont énormes. Mais la réaction des fans a été extraordinaire et on a joué devant des foules très importantes, ce qui fait toujours plaisir !
On est revenus jouer dans des villes où on était passés auparavant et je me suis aperçu qu’il y avait de plus en plus de monde pour nous voir. J’ai vraiment l’impression qu’il se passe quelque chose en ce moment pour nous. De plus, le nouvel album est très bien accueilli. A chaque fois, je ne m’attends pas à grand-chose et du coup, je suis toujours surpris par les réactions des fans aux concerts, c’est vraiment prenant. Je suis très content de cette tournée et que tout se passe bien.
MI. En octobre et novembre 2011, tu as fait une tournée américaine, pays où tu n’étais pas allé depuis pas mal de temps. Comment ça c’est passé ?
Blaze. C’était très bien à beaucoup de niveaux. Le seul problème c’est que personne ne me connaissait. C’est comme si je recommençais tout au pays de l’oncle Sam. Pour te dire la vérité, on a eu d’énormes problèmes avec les organisateurs de cette tournée et du coup ça ne s’est pas aussi bien passé que cela aurait dû être. Le sentiment que j’ai eu c’est que personne n’avait entendu parler de moi à part quelques fans et certaines personnes qui nous ont connus à travers Facebook ou Internet. Il n’y avait aucune promotion pour la tournée, personne n’avait rien fait et sans cette aide indispensable, il n’y a personne pour venir te voir ! Du coup, j’ai décidé de prendre les choses en main et d’organiser moi-même la prochaine tournée aux Etats-Unis, et crois moi ça va changer. Si tout va bien elle devrait avoir lieu en septembre de cette année pour célébrer la sortie de King Of Metal.
MI. Tu viens de faire une tournée en Russie avec Paul Dianno, j’imagine que cela n’a pas du être triste ?
Blaze. [Rires] ! Oui, ça a été génial. On a pris tous les deux un maximum de plaisir. J’adore ce mec. On avait déjà fait quelques festivals ensemble mais c’était la première fois qu’on se retrouvait tous les deux sur la même affiche pour une tournée ! Ce que je peux te dire c’est qu’on s’est vraiment bien amusés ! On a passé que des bons moments, les salles étaient pleines, les concerts étaient biens et Paul est un type très sympa et très marrant. Il y avait une super ambiance. Deux ex-MAIDEN sur la même affiche, c’est pas mal pour tous ceux qui nous apprécient ! Les deux périodes sont très différentes et c’est ça qui est bien. Les fans étaient aux anges, un maximum de titres de MAIDEN en un seul concert, c’était parfait pour eux. En plus, on est très différents musicalement. Mes morceaux avec IRON MAIDEN sont plus progressifs alors que les titres de Paul sont nettement plus agressifs, il y en avait pour tout le monde et pour tous les gouts. Ca reste un très bon souvenir, je connais Paul depuis très longtemps et ça été un grand moment de pouvoir passer du bon temps avec lui.
MI. Vous avez joué quelques titres ensemble ?
Blaze. Non, c’est arrivé une seule fois. Nous avons jammé sur le morceau « Iron Maiden » à Moscou parce qu’on trouve tous les deux que les paroles sont très drôles ! Tu sais IRON MAIDEN va t’attraper etc [Rires] !!! Du coup, il nous a eu tous les deux ! On a tellement adoré cette tournée qu’on va refaire des dates ensemble certainement cette année.
MI. Le nouvel album King Of Metal est très différent du précédent Promise And Terror ?
Blaze. Oui, c’est ce qu’on voulait. Il est très direct et plus simple au niveau des textes. On voulait que les fans se le prennent en pleine face. Et puis j’ai voulu faire écrire des paroles plus accessibles pour que tout le monde puisse comprendre, en particulier tous ceux qui m’écoutent et qui ne sont pas anglais. J’ai voulu qu’ils puissent bien comprendre le sens de mes chansons. C’est très important pour moi ! J’ai mis beaucoup de moi dans ces textes et la moindre des choses c’est qu’ils puissent saisir le sens profond de mes paroles.
MI. Il y a un morceau « Black Country » qui fait allusion au split du groupe l’année dernière ?
Blaze. Oui, j’ai vécu des moments très difficiles lors de cette période moi, mais aussi ma famille et tous ceux qui m’entourent. J’ai été malade et je suis toujours en thérapie. J’ai même du retravailler à une certaine époque pour pouvoir vivre tout simplement. J’avais des difficultés pour faire des concerts et je n’avais plus d’argent, j’ai donc du me trouver un job pour faire face à tous ces problèmes. J’ai du me battre sans arrêt pour continuer à faire de la musique, ça a été très dur et j’ai beaucoup souffert.
MI. Tu as écris ce morceau « The Rainbow Fades To Black » en hommage à Ronnie James Dio ?
Blaze. Ce n’est pas vraiment un hommage ni un morceau sur lui. Mais je voulais faire un titre qui montre toute l’influence qu’il a eu sur moi. Mon idée c’était d’écrire un morceau dans son style pour qu’on sente combien il a compté pour moi. Je ne voulais pas faire une énième reprise de DIO comme tant de groupes l’on fait. C’est ma manière à moi de le remercier pour tout ce qu’il m’a apporté. Pour moi, c’est un des plus grands chanteurs de tous les temps avec Elvis Presley.
MI. Est-ce que tu le connaissais personnellement ?
Blaze. Oui bien sûr, j’ai eu la chance de le rencontrer plusieurs fois au cours de ma carrière. J’ai fais pas mal de festivals avec lui. Je l’ai vu aussi au moment de l’enregistrement de mon premier album. Et quand il venait a Birmingham, je passais pas mal de temps avec lui. Et puis, il a ouvert pour MAIDEN sur la tournée Virtual XI, ça crée des liens. C’était un type extraordinaire à tous les niveaux que ce soit sur le plan humain ou artistique, un grand Monsieur.
MI. Il y a un titre très émouvant sur King Of Metal qui s’appelle « One More Step »...
Blaze. Oui, c’est un hommage à ma manageuse Eline qui m’a soutenu et aidé pendant les moments très difficiles que j’ai traversé. Je lui dois beaucoup ! C’est un morceau avec juste un piano et ma voix que j’avais écrit il y a très longtemps mais que je n’arrivais pas à terminer. J’ai retravaillé ce titre avec Tony Newton (Ex DIRTY DEEDS et actuel membre de VOODOO SIX) et un matin vers 9 heures j’ai enfin trouvé les bonnes paroles, ça a été comme une révélation. Je savais que c’était un bon morceau très fort émotionnellement.
MI. Le morceau « Fighter » se rapproche énormément de IRON MAIDEN, c’est intentionnel ?
Blaze. Totalement. Il est inspiré par « The Clansman », un morceau que je fais sur scène et que j’adore. J’ai voulu retrouver un peu le feeling qui se dégage de ce titre et que j’aime énormément !
MI. Tu as écrit un morceau en hommage à ta femme « Endless Sleep » qui a disparu en 2008 et qu’on ne peut trouver que sur le DVD The Night That Will Not Die. Pourquoi uniquement sur ce support ?
Blaze. Oui, parce que c’est quelque chose de très spécial que je voulais partager avec mes fans mais je ne voulais pas en faire un argument commercial. Je voulais juste partager ce morceau avec ceux qui me suivent depuis toujours. Je ne voulais pas qu’on trouve ce titre partout, c’est pourquoi je ne le rajouterai pas sur un de mes albums. Je ne veux pas trahir mes amis à qui j’ai offert ce morceau. C’est par respect pour tous ceux qui m’apprécient, je ne veux pas le rajouter en bonus pour obliger les gens à acheter un album rien que pour un titre.
MI. Tu as enregistré une partie de l’album dans le barnyard studio de Steve Harris tu as ressenti quoi ?
Blaze. Oui, on a enregistré et fait le mix là-bas avec Tony Newton, c’était très émouvant cela m’a rappelé énormément de bons souvenirs. J’avais déjà bossé dans ce studio à l’époque de Virtual XI. Tout m’est revenu en mémoire, bien évidemment, mais il y a eu pas mal de changements par rapport au lieu que je connaissais d’avant. C’est le premier album que je produis moi-même et j’ai trouvé l’idée excellente de retravailler dans les studios de Steve. Tony a fait un travail fantastique sur cet album et je l'en remercie.
MI. Qui est le King Of Metal pour toi ?
Blaze. [Rires] En tout cas ce n’est pas moi ! C’est dédié à tous les gens qui écoutent du Heavy Metal et qui soutiennent cette musique depuis toujours. Ils vont aux concerts, achètent les cd, ce sont les fans les plus loyaux que tu puisses avoir. Ils ont une véritable passion pour cette musique et ils ne te lâchent jamais. Souvent en plus, ils sont mal vus par les gens du Business, je parle de ceux qui bossent dans les maisons de disques. Alors qu’ils sont exceptionnels. Tu peux les comparer à ceux qui s’intéressent à d’autres styles comme la Pop et tu verras que ce n’est pas du tout le même état d’esprit. Les Metalleux ne t’abandonnent jamais, je leur dédie cet album car c’est grâce à eux que je peux continuer à avancer, à faire des albums, des concerts je leur dois tout. Ce n’est pas une image, c’est la stricte vérité. Si je suis là ce soir à Paris c’est grâce à eux. Je n’ai plus de label pour me soutenir, je gère tout par moi-même. Chaque fois qu’un fan achète un de mes albums, un tee-shirt ou vient me voir en concert ça me permet de survivre tout bonnement et de continuer l’aventure. C’est dans cette optique que j’ai créé mon propre label. Je ne veux plus que l’argent aille dans les poches de « je ne sais qui », je veux qu’il me permette de pouvoir continuer à créer ma propre musique sans contraintes et à être libre. Je me bats depuis des années pour que mes fans soient respectés. Les gens des maisons de disques n’ont qu’une idée en tête, se faire un maximum d’argent, sortir le plus de produits possibles pour que les fans achètent. Pour eux, ils ne sont bons qu’à ça et c’est comme ça qu’ils utilisent la loyauté des gens qui aiment cette musique. Je ne pense pas ça du tout, c’est tout le contraire dans mon esprit, peut être que je me trompe je ne sais pas mais ce n’est pas respecter la loyauté des fans que d’agir ainsi. Je vais faire 60 concerts en Europe au cours de cette tournée et je peux te certifier que j’essaye de tout faire pour que le prix des places soit le moins cher possible. Je n’ai pas de roadies, nous sommes simplement cinq types qui gérons tout de A à Z. Nous nous occupons de toute l’organisation du show : le merchandising, le matériel, le transport. Je suis à la fois homme de scène, chauffeur et tour manager. Pareil pour les autres membres du groupe. Je ne veux plus d’intermédiaires qui coûtent des fortunes mais une relation directe avec ceux qui m’apprécient. Je veux leur amener ma musique directement, c’est pour ça que je travaille si dur. Personne ne peut plus m’arrêter et m’obliger à faire ce dont je n’ai pas envie. Je décide de tout, personne ne peut choisir à ma place une pochette d’album ou un design ou me dire que mes paroles ne sont pas assez bonnes et que je dois les revoir. Ou bien que je dois retravailler tel ou tel titre parce qu’il n’est pas à leur goût. Pour moi toutes ces pressions, c’est terminé. Tu sais, 90 % des types qui bossent dans les gros labels n’y connaissent rien en musique et encore moins en Metal.
MI. Quel conseil donnerais-tu à un groupe qui débute ?
Blaze. Ne signez pas de contrat ! Pourquoi vouloir signer avec un label qui va vous limiter et réduire à néant vos espoirs. Essayez de trouver une autre solution, ce n’est pas simple mais c’est possible. Quand j’ai débuté, il n’y avait pas Internet, la seule solution pour essayer de percer et de sortir des albums, c’était d’être sur une major. Mais le prix à payer est très cher et peu de groupes au final s’en sortent bien.
MI. Tu as commencé dans les années 90 avec WOLFSBANE qu’est ce qui a le plus changé en 22 ans ?
Blaze. L’arrivée d’Internet ! Ca a été une vraie révolution qui a fait exploser toutes les structures et modifié le Business à jamais. C’est un outil fantastique mais ce n’est pas forcément bien pour tous ceux qui débutent. J’ai la chance d’avoir fait partie d’IRON MAIDEN, les gens me connaissent pour ça. Demande à n’importe qui, qui est Blaze Bayley et la première chose qu’on te répondra : "c’est l’ancien chanteur d’IRON MAIDEN". C’est comme ça, tu ne peux rien y faire. Je resterai à vie l’ancien chanteur de MAIDEN tout comme Paul Dianno. Mais c’est ce qui me permet de continuer et de pouvoir faire des disques. Mais quand tu débutes comme pour moi avec WOLFSBANE, c’est très difficile de se faire connaître et c’est valable pour n’importe quel groupe. D’un autre coté et c’est seulement mon opinion, si tu veux jouer dans un groupe, ne le fait pas pour être célèbre mais fais le par amour de la musique et pour être sur scène. Fais le pour les bonnes raisons, celle qui sont nobles. Et surtout ne te compromet pas en essayant de jouer un style de musique qui est à la mode ou populaire ! Joue la musique que tu ressens vraiment, qui te fais vibrer, ça doit sortir des tripes. Il ne faut pas être calculateur. Et fais attention aussi aux autres membres du groupe. Il faut qu’ils aient les mêmes motivations que toi, c’est important. La musique et rien d’autre. N’oublie jamais que tu vas passer énormément de temps avec eux en tournée, en studio. Quand tu as réuni tous ces éléments, compose, laisse toi porter par l’écriture et vois ce qu’il en ressort. Il ne faut surtout pas se dire : « bon on aime METALLICA, faisons du METALLICA » ou « on adore tous les albums de MAIDEN, faisons du IRON MAIDEN ». Pour moi ce qui est fondamental, c’est de ne pas penser à ce que tu aimes mais de composer et de voir quel type de musique ça va donner. Un musicien peut écouter du rock ou du Metal et être influencé par cette musique, c’est normal, mais il ne faut jamais essayer de reproduire ce que l’on aime, il faut créer, inventer son propre style. C’est ta propre créativité qui te fait avancer pas celle des autres.
MI. Tu as beaucoup d’actualité puisque parallèlement à ton nouvel album, il y a le nouveau WOLFSBANE qui vient de sortir. Ce qui m’a surpris le plus c’est ta façon de chanter très différente sur Wolfsbane Save The World comparé à King Of Metal !
Blaze. Oui, parce que l’approche n’est pas du tout la même. J’ai essayé de retrouver l’esprit des premiers albums. Ca a un côté très nostalgique de chanter avec WOLFSBANE. J’ai tenté de retrouver ce feeling qu’on avait ensemble quand on a débuté. En solo mes morceaux sont beaucoup plus sombres, dramatiques parfois mélancoliques et très Heavy alors qu’avec WOLFSBANE c’est plus fun. C’est un autre aspect de ma personnalité que je développe avec mon propre gang. WOLSBANE c’est un groupe festif et plus joyeux.
MI. Quelles ont été tes sensations quand tu t’es retrouvé avec les autres musiciens de WOLFSBANE ?
Blaze. La même chose qu’il y a 20 ans, rien n’avait changé. C’est comme si on ne s’était jamais quittés. J’ai retrouvé les mêmes problèmes et les mêmes joies qu’au tout début. A part l’odeur qui n’était pas la même !!! [Rires] Ce que j’espère c’est que cette année ou l’année prochaine, on aura l’opportunité de faire une petite tournée européenne qui passera par la France, la Belgique … Et j’aimerais aussi faire quelques grands Festivals !!! J’adorerais tournée avec mes vieux compères.
MI. Après tout ce que tu as vécu ces dernières années, est-ce que ta vision de la vie à changée ?
Blaze. Oui totalement. Je n’ai plus du tout le même état d’esprit que lorsque j’ai débuté dans la musique. Aujourd’hui je n’attends plus grand-chose de tout ce cirque. Ma philosophie c’est « fais les choses et vois ce qui arrive après ». Je n’ai plus de rêves. Si quelque chose de bien t’arrive, apprécie-le mais n’espères pas que les choses aillent bien, n’attends rien d’extraordinaire. Ne rêve pas à la gloire et tout ce que l’on veut te faire croire. Si tout va bien, profites-en au maximum même si ce ne sont que quelques moments car ces instants sont précieux. Si ça va mal, fais face car il y a toujours des moments difficiles dans la vie.
MI. Tu pratiques la méthode Carpe Diem ?
Blaze. Je n’irais pas aussi loin, je dirai plutôt essaye et vis. Essaye d’être une bonne personne et d’être un être humain digne de ce nom, de faire le bien pour toi et pour les gens que tu aimes c’est tout.
MI. Tu n’as plus de vrai groupe maintenant et tu changes de musicien en fonction des pays dans lesquels tu tournes, qu’est ce ça t’apporte ?
Blaze. Mon groupe en Europe est le même que ce soir à Paris et c’est aussi celui avec qui j’ai enregistré King Of Metal. Ca se passe très bien entre nous, on a un très bon feeling et ce sont de très bons musiciens qui ne cessent de s’améliorer. Ils seront encore meilleurs pour le prochain album. Mais ce n’est pas un combo permanent. Si j’avais essayé de créer encore une fois un vrai groupe, je crois que cela m’aurait tué ! Il y a vraiment trop de stress.
MI. Quelle est la différence entre gérer des musiciens et être dans un groupe ?
Blaze. C’est le stress parce que tu dois vivre et payer tes factures. Il faut que tout le monde soit entretenu en permanence même dans les périodes calmes du coup tu dois travailler énormément pour simplement survivre. Si tu veux vivre de ta musique, tu ne peux pas jouer du Heavy Metal dans des petits clubs underground. Si tu n’a pas assez de ventes d’albums, c’est complètement impossible de t’en sortir avec un groupe. Il faut manger et tu ne peux pas tout partager. J’ai rêvé d’avoir un vrai gang bien à moi mais ce rêve est mort. Ce n’est plus possible pour moi. C’est valable pour ceux qui débutent et qui sont jeunes mais pas pour moi qui ai de l’expérience et un petit nom. Je ne veux plus vivre 24H/24H avec les mêmes types tout au long de l’année ! Je veux avoir ma propre maison, ma femme à mes cotés, mes enfants et mon chien !!! [Rires] !!! J’ai besoin d’intimité et d’avoir une vraie vie privée. Pas de passer tout mon temps avec des musiciens à longueur de journée. A la fin de cette tournée, je vais leur dire merci pour tout, bon retour et on se voit pour la prochaine tournée. Chacun reprend le cours de sa vie et va faire ce qu’il a envie. Tout le monde va être payé et va partir se ressourcer pour revenir plein d’énergie. Si j’avais un vrai groupe qui m’accompagne en permanence, je n’aurais pas pu faire d’album et enregistrer quoi que ce soit tout simplement par manque d’argent. Je n’existerais plus à l’heure actuelle ! Je ne serais plus un artiste. Dans ce milieu, il faut être réaliste et avoir les pieds sur terre sinon c’est la catastrophe. Je ne suis pas une rockstar avec tous les clichés qui vont avec mais simplement un musicien qui essaye jour après jour de perdurer et faire ce qu’il aime.
MI. Qu’aimerais-tu dire à tes fans Français ?
Blaze. Merci beaucoup ! (ndi: en français dans le texte). Merci pour votre aide, la France est un pays que j’adore. C’est un de mes pays préféré et j’aimerais faire plus de concerts sur votre territoire. Si il y a des fans qui ont envie de me voir jouer dans leur ville et qui sont prêts à m’aider, s’il vous plait contactez-moi directement sur Facebook ou sur mon site web et je viendrai, c’est promis !
MI. Merci beaucoup Blaze.
Blaze. Merci à toi pour ton aide.
Ajouté : Mardi 22 Mai 2012 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Blaze Bayley Website Hits: 20716
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