POISONBLACK (fi) - Drive (2011)
Label : Hype Records
Sortie du Scud : 27 avril 2011
Pays : Finlande
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 44 Mins
Drôle de parcours quand même, que celui de POISONBLACK. Alors que le combo devrait profiter à plein tube de la notoriété de son ex-SENTENCED de leader (Ville Laihiala, ex-SENTENCED), il semble qu’au contraire, POISONBLACK tende à retomber dans un certain anonymat. Après avoir passé 10 ans chez Century Media, POISONBLACK se trouve signé sur un label bien plus modeste, Hype Productions (basé en Finlande). Conséquence directe : le nouvel album Drive est passé quasiment inaperçu et n’a même pas été distribué dans la plupart des pays européens.
Par ailleurs, POISONBLACK a du faire face au départ de son second guitariste, Janne Markus. Continuant sous la forme d’un quatuor, le style de POISONBLACK n’est pas vraiment bouleversé et on peut même dire que Ville et consorts persistent et signent dans la voie qu’ils ont tracée depuis Of Rust And Bones. Pour faire court, il ne reste que peu de traces de l’héritage laissé par SENTENCED et par les premiers albums de POISONBLACK. Jusqu’à, disons, A Dead Heavy Day.
Le cru POISONBLACK 2011 sonne encore plus crasseux, avec un Ville Laihiala dont la voix s’éraille album après album. Résultat du cocktail clopes / whisky ? A n’en pas douter. Tant pis pour la santé du gusse, et tant mieux pour nous. Disons que la musique de POISONBLACK jouit aisément de cette particularité vocale, pour appuyer son Hard Rock groovy, cradingue, à la fois old-school et brut de fonderie. Parfois, POISONBLACK évolue à la limite du stoner, quand le riff bien lourd et le solo bluesy de « A Good Day For The Crows » résonnent dans nos petits tympans. Voilà qui contraste avec ce que proposait POISONBLACK il y a quelques années encore …
Le suave « From Now-Here To Nowhere », avec quelques brefs relents d’autrefois, frôle à peine le Gothic Rock mélancolique que les fans de la première heure cherchent désespérément. La nostalgie refait surface sur le mid-tempo « Scars », sorte de ballade Rock munie d’un duel guitare / clavier très mélodique. A ce titre, Marco Sneck a volontairement – ou pas – mis de côté l’orgue Hammond dont il abusait sur Of Rust And Bones. Et se fait bien plus discret. Seule la chanson « Futile Man », avec son refrain proche de des titres de A Dead Heavy Day, et ses dernières mesures très aériennes, semble laisser un peu de place à Marco Sneck mais aussi à la basse d’Antti Remes.
Ville Laihiala, en revanche, déchaîné comme une diable avec sa six-cordes, s’en donne à cœur joie. Certains titres ne semblent avoir été écrits que comme prétexte à un excellent solo, comme la directe mais passe-partout « Driftwood » ou la ballade peu marquante « The Dead-End Stream ». Et puis Ville, la pédale wah-wah, c’est formidable, mais il faudra peut-être éviter, à l’avenir, de nous en faire bouffer à toutes les sauces. Ça fonctionne à coup sûr sur « Sycophant » et sa rythmique Heavy Metal, mais ce n’est pas sûr que ça marche encore pendant 20 ans … Maintenant rendons à César ce qui lui appartient, le garçon place la barre assez haut et fait parler sa guitare comme jamais il ne l’avait fait jusque-là.
Pour le reste, POISONBLACK est toujours capable de proposer du matériel très direct (« Piston Head »), avec de bons gros riffs, des arpèges électrisées savoureuses, et des refrains aptes à botter le cul de n’importe quel single de NICKELBACK (« Mercury Falling », « Maggot Song »). Et dans ces cas là, c’est le pied intégral … La seule réelle déception sur Drive, c’est de ne pouvoir écouter aucun titre proche de « The Last Song », le genre de compo qui démarre en douceur et qui finit en trombes. On l’espérait avec « Futile Man », mais il n’en est rien. Dommage.
Dans la droite lignée de son prédécesseur Of Rust And Bones, Drive constitue un bon album qui mérite un peu plus que l’ignorance totale dont il est victime.
Ajouté : Mardi 31 Janvier 2012 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Poisonblack Website Hits: 13316
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