NEUROMA (uk) - Extremophile (2011)
Label : GrindScene Records
Sortie du Scud : septembre 2011
Pays : Angleterre
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 49 Mins
Liverpool, Anfield Road et son inoxydable « you’ll never walk alone ». N’importe quel amateur de ballon rond serait comblé dans cette ville qui respire football, mais quid des aficionados de bon Metal grassouillet ? Eh bien, sans pour autant dire que cette ville soit un vivier pour les groupes de Death, elle devrait au moins être un lieu de pèlerinage pour avoir vu naître les BEATLES, qui ont eu l’influence qu’on leur connaît sur le Rock actuel. Du coup, les furieux de NEUROMA n’ont pas vraiment besoin de justifier leur filiation à la Musique avec un grand M, puisqu’il semblerait que ça soit héréditaire dans le Merseyside. Bien évidement, ces petits anglais sont un cheveu moins romantiques que leurs ainés, même si on peut trouver beaucoup de convergence entre les deux dans cette manière de vouloir rompre les codes et de frapper fort. Avec Extremophile, un premier album sorti sous la houlette de GrindScene Records, NEUROMA risque bien de repousser les « extrêmophobes » qui gravitent dans leur sillage.
Ce Death Metal bombe le torse et il a de quoi. Les épaules solides et les pectoraux gonflés, ces cinq minots marchent sur les pas d’un TRIGGER THE BLOODSHED, l’ingéniosité en plus. Leurs compositions ne sont pas seulement bêtes et méchantes, elles sont arrogantes, effrontées et bornées. Entre la technique irréprochable des guitares et le débit impressionnant de Gregg au micro, Extremophile fait preuve d’un culot monstrueux. En tutoyant le Brutal Death voire même le Grind sur certains schémas, cet opus ouvre certaines portes pendant qu’il en ferme d’autres. Dans cette optique, il porte à merveille son nom. Le premier répit intervient sur « Semi Skinned Milf » qui est la cinquième piste, quand Paul et Matt, nos deux gratteux, s’autorisent un mid-tempo. Auparavant, NEUROMA aura pris soin d’anéantir toute forme de son concentration, en lâchant dans nos pauvres oreilles son Death pur jus très robuste. Une présence musicale constante qui n’est pas sans rappeler la prestance que dégage un groupe comme IMMOLATION. Les changements de rythmes sont fréquents pour ne pas dire perpétuels et c’est une des grandes forces de cet album ; son imprévisibilité. La production aux petits oignons met en valeur le jeu supersonique et varié d’Harry derrière ses fûts mais aussi la voix cadavérique de Gregg qui manie à la perfection les grunts, le tout doublé d’un flow assez hallucinant (« Chicken Poodle Soup » ou « Columbine Harvester » et son riffing Thrash). Du côté des défauts, on notera que NEUROMA joue encore mieux quand il se décide à groover son Death, comme c’est le cas sur « Killed To Bits » et que ces moments de relaxation sont trop rares. Egalement, la basse se retrouve empêtrée entre les autres musiciens et c’est plutôt dommage car quand on fait un Death qui se veut un peu technique, mettre en avant sa basse est un filon intéressant à exploiter. Sans vouloir remettre en cause son importance pour la section rythmique, on peut quand même remarquer que c’est le brave Joe qui tient ici la chandelle pendant que ses potes instrumentistes se fistent joyeusement.
Pour autant, ce n’est pas ce détail minime qui m’enlèvera de la bouche que NEUROMA, pour son premier disque, vient de pondre quelque chose de très propre et très intéressant. Sans trop se démarquer du Death classique, Extremophile possède néanmoins sa propre griffe qui fait de ces jeunes anglais une formation prometteuse et travailleuse, bien au-delà d’un vieux CTRL+C - CTRL+V à deux balles.
Ajouté : Vendredi 10 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Neuroma Website Hits: 13136
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