SUICIDE OF DEMONS (be) - A New Beginning (2011)
Label : M & O Music
Sortie du Scud : 1er octobre 2011
Pays : Belgique
Genre : Death / Thrash Metal moderne
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 51 Mins
L’autre soir, je regardais tranquillement ce bon vieux « From Dusk Till Dawn » du truculent Robert Rodriguez. J’ai trouvé ça assez comique de revoir George Clooney dans d’autres décors qu’une boutique Nespresso et Danny Trejo arborer une coupe à la Mireille Mathieu. Mais ce qui m’a le plus frappé dans ce long-métrage, c’est qu’il a vraisemblablement été une source d’inspiration formidable pour le monde de la Musique. Le rappeur Seth Gueko s’est inspiré du nom du personnage joué par Clooney par exemple. Je sais, on s’en branle. Plus intéressant donc, RAMMSTEIN s’est directement inspiré de la scène de la danse de Salma Hayek pour la revisiter dans le clip d’« Engel ». Puis pour l’anecdote, « From Dusk Till Dawn » est également un nom de chanson chez GOTHMINISTER, AGONY, SILENT DECAY, ELDRITCH… Un étrange mélange de faits et de coïncidences relient donc film et musique. Le rapport avec SUICIDE OF DEMONS ? Quelle ne fut pas ma surprise de voir que le second album des belges débute par une intro du nom de « From Dusk… » et s’achève par l’outro « … Till Dawn ». Mais revenons à des présentations plus conventionnelles si vous le voulez. SUICIDE OF DEMONS, après un Before Our Eyes foutrement bien brossé sorti en 2008 s’est payé le luxe de venir chatouiller les orteils des indétrônables CHANNEL ZERO qui jusqu’à présent, dominaient la scène Moderno-Thrashcore-Politico-Polyrythmico-Heavy Metal.
En substance, ce genre de mixture compliquée et peu ragoutante, c’est également ce que propose SUICIDE OF DEMONS, en plus abrupt encore. Comparativement à Before Our Eyes, c’est d’une logique implacable mais les belges ont eu le temps d’affiner leur jeu, de trouver un son qui soit beaucoup plus personnel et qui fasse plus pro. La diversité qui dominait l’entame du précédent opus avec du mid-tempo sur « Hurt To Kill » et du Thrash protéiné sur l’éponyme s’est envolée. « Invisible Wings » et « Your Best Nightmare » se dirigent droit vers un Thrash / Death mélodique moderne qui vous balance pêle-mêle des solos explosifs brodés sur une guitare rythmique névralgique et une basse qui s’offre le luxe de se faire entendre au cœur d’« A New Beginning ». Beaucoup de choses ont changé depuis 2008, à commencer par une production racée qui élève le jeu des cordes et le chant parfois « Hetfieldien » de Chris au rang de cas d’école. Loin d’être un simple attroupement de références qui naviguent du Metal très U.S de TRIVIUM ou MACHINE HEAD à des choses plus scandinaves, cette musique est un brillant dégrippant. Un beau duel vocal fait rage à l’intérieur de « My Only Sacrifice » entre un chant clair masculin et un autre féminin, ce qui vient ouvrir le panel d’influences jusqu’au Gothic Metal, c’est dire ! Mieux encore, après un « Evil-You » qui s’impose comme la meilleure compo jusqu’à l’heure avec ses breaks coupe-gorges et un solo final digne d’Alexi Laiho, SUICIDE OF DEMONS débarque avec « Save Me », un pamphlet satirique de Punk et d’Hardcore, mariage improbable entre un OFFSPRING dans les couplets et un SICK OF IT ALL dans le refrain ! La ritournelle stellaire de « Revived Enemy » doublée d’un délire Country péquenaud achèvera de vous convaincre que ce A New Beginning ne suit aucune convention, aucune règle et chie avec allégresse à la gueule du Metal austère et pisse-vinaigre. Rayon négatif, on pourra certes regretter une trop grande complexité dans les structures qui vont parfois plus vite de la musique, mais c’est jouer au critique gastronomique lors d’un repas des Restos du Cœur. Egalement, l’outro « … Till Dawn » à laquelle je faisais référence plus haut s’étale sur onze minutes… Onze minutes de voyeurisme qui nous font regarder par un trou de serrure Batio et Malmsteen se branler mutuellement. Révérencieux mais dispensable.
Deux ou trois accrocs qui n’enlèveront rien au carton que mériterait de faire ce second album. Je suis très heureux du chemin qui a été pris par SUICIDE OF DEMONS. Pour une fois, je ne m’étais pas trompé quand je leur avais prédis jadis un avenir radieux. Maturité dans la composition, maturité dans la technique pure, parfois étalée avec un brin d’arrogance, les belges avec cet effort ont placé la barre très haut. J’espère simplement que leur goût prononcé pour le m’as-tu-vu, néanmoins légitime quand on a dans ses rangs des musiciens de ce calibre, n’aura pas raison de leurs ambitions sans fin.
Ajouté : Lundi 13 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Suicide Of Demons Website Hits: 8614
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