BLACK BOMB A (FRA) – Enemies Of The State (2012)
Label : At(h)ome / Wagram
Sortie du Scud : 30 janvier 2012
Pays : France
Genre : Thrashcore / Crossover
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 43 Mins
La fameuse histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein… Avec BLACK BOMB A, ça devient un peu récurrent. Du haut de leur cinquième et nouvel album, Enemies Of The State, les franciliens relancent le célèbre débat du « c’était mieux avant ? ». On l’avait déjà compris sur le médiocre From Chaos, l’époque Human Bomb est révolue. Toujours poisseux quand il s’agit de travailler sur la durée avec ses membres, le combo se présente aujourd’hui à nous avec un petit nouveau dans ses rangs, l’ami Shaun Davidson qui vient épauler l’incontournable Poun au micro et palier, numériquement pour commencer, le départ de Djag. Qualitativement, on verra plus tard. Il n’empêche qu’eux, font partie intégrante de la sphère Metal française. Et même si leur musique n’a jamais rien eu de révolutionnaire, elle a toujours eu le mérite de secouer certains principes, même maladroitement.
On ne change pas une équipe qui gagne. Nul doute que BLACK BOMB A aurait aimé appliquer avec plus de régularité cette maxime. Alors à défaut de stabilité, on garde les fondations et on bricole autour. Les français ont toujours envie. Envie de se battre, envie de se défendre, envie de tout faire péter. On pourra leur reprocher beaucoup de choses, mais jamais de ne pas être communicatif. Cet album bondit, virevolte, s’entortille et zigzague en passant différents stades énergétiques et degrés d’intensité. Entre les hymnes bondissants aux rythmiques façons « parpaings-dans-ton-crâne » et les créations qui oscillent entre un Hardcore ricain et un Punk des familles, ces gars savent toujours s’y prendre pour vous faire un plaquage cathédrale. Malgré tout, c’est toujours un peu la même rengaine. BLACK BOMB A est souvent à deux doigts de faire basculer son Metal / Crossover dans le génial, sans jamais y parvenir. La faute à certaines imprécisions et approximations. Le choix d’un chant clair sur l’éponyme est vraiment discutable, car il rend assez mal. De même, la complémentarité entre Shaun et Poun est totalement imperceptible, non seulement car ces deux évoluent pour la première fois côte à côte sur full-lenght, mais aussi parce que leurs chants respectifs s’assimilent l’un et l’autre dans une cohue perturbante. Ce combo arrivait vraiment bien dans le passé à renvoyer un team-spirit qui s’approchait parfois de la transcendance. Là, on est plutôt confronté à une concordance pas franchement convaincante. En ce qui concerne certains faits de jeux, il convient de relever une excellente prestation de la section rythmique, dont la basse qui s’autorise même quelques coups de projecteurs, notamment sur « No Way ». Aussi, entre « Come On Down », « Fear » et « Pedal To The Metal », paye ta ration de purs tubes ! Le souci, c’est qu’entre ces trois, c’est un peu le désert de Gobi. Le reste de l’opus n’accroche pas spécialement l’oreille, car il répète grosso-modo les mêmes schémas que sur From Chaos. A mi-parcours entre la spontanéité d’une pelote de nerfs et l’imprévisibilité d’un hyperactif asthmatique, Enemies Of The State dégage beaucoup de kilojoules au cœur même de compositions qui tournent en rond.
Alors en prenant un peu de recul sur le chemin parcouru par nos amis depuis 1995 (rendez-vous compte !), sur les hauts et les bas qui ont émaillé leur carrière, sur les précédents efforts assez sinistres, on peut trouver mille façons de positiver et de leur laisser le verre à moitié plein. Avec cet effort, BLACK BOMB A vient d’effectuer un timide redressement, que les nostalgiques de la première période n’arriveront pas à percevoir. Pour les autres, se laisser tenter n’a jamais tué personne.
Ajouté : Lundi 12 Mars 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Black Bomb A Website Hits: 13394
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