ATTACK VERTICAL nous revient 5 ans après Human Race, mais les Suisses ne reprennent pas là où ils nous avaient laissés (même si « The Tree Of Life » évoque par certaines mélodies de manière sympathique « Speeder »). Exit le chant français – et le chanteur Valentin Chatagny par la même occasion – pour faire place à l’anglais et Henrique Freitas (salakisss, au bon lait de brebisss) derrière le micro. Exit aussi le Metal Punk et bonjour au Deathcore mélodique. Une musique certes plus sombre, à l’image de la cover, qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler furieusement celle de Rise Of The Tyrant (hasard ou coïncidence ?, ATTACK VERTICAL ayant partagé la scène avec ARCH ENEMY), mais aussi moins écorchée : le nouveau chant est d’ailleurs pour beaucoup dans cette nouvelle appréhension des compos. La production se révèle également plus massive : Human Race transpirait encore la fraîcheur et la spontanéité ; This Glorious World sonne plus professionnel. Et paradoxalement, là où le groupe a gagné en maturité, on se demande s’il n’a pas perdu en personnalité.
La maîtrise musicale est là et mise en valeur, en particulier au niveau de la section rythmique, du fait des nombreuses ruptures de rythmes, typées Core, à la limite parfois du Beat Down. Le sens du riff aussi, même si l’ensemble se révèle parfois répétitif. On regrettera toutefois que cela se fasse au détriment des soli, réduits en peau de chagrin et au goût d’inachevé (« Feed The Graveyard »). Cette sensation de manque, on la retrouve d’ailleurs au fil de l’écoute de This Glorious World, et pas seulement au niveau des guitares. Le groupe nous chauffe, nous allume, mais le feu ne prend pas toujours : les Fribourgeois ne soufflent pas assez sur les braises. Après des intros qui vous font monter la salive comme sur « Icon », qui me rappelle leurs compatriotes de YOUR OWN DECAY, le soufflé retombe. Pourtant, l’auditeur était prêt à en découdre. ATTACK VERTICAL donne le sentiment de naviguer entre deux eaux : un Deathcore, auquel il manquerait la brutalité d'un JOB FOR A COWBOY ou la violence d'un SUICIDE SILENCE (à l’intérêt musical somme toute limité), et un Death mélodique, auquel il manquerait la technicité d'un ARCH ENEMY ou d'un DARK TRANQUILLITY. Cet aspect mi-cuit donne parfois de très bons résultats en pâtisserie et peut-être était-ce l’effet recherché par le groupe, mais pour ma part, moi qui avais été marqué par leur précédent effort, ce sera un avertissement en guise d’encouragement.