ACCEPT (de) - Stalingrad (2012)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 6 avril 2012
Pays : Allemagne
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 52 Mins
Les classiques jamais ne meurent. On ne donnait pas cher de la peau d’ACCEPT après le décevant Predator de 1996 et les observateurs, d’un côté, avaient raison. Le silence a duré, duré et ce n’est que quatorze ans après son onzième méfait que les allemands ont donné une seconde chance à la chance. Blood Of The Nation, première tentative sans l’emblématique Udo, c’était quitte ou double. Le talent, la classe, la distinction de ces messieurs ont fait le reste, à savoir un retour en grande pompe comme rarement on en fait. Ce disque leur a donné raison et espoir, a tel point qu’un treizième bébé vient de voir le jour, sous le nom de Stalingrad. ACCEPT vient d’entrer dans une nouvelle dimension. Dans l’ère du temps avant le nouveau millénaire, les teutons sont désormais sur un nuage. Ils regardent les petits hommes s’essayer au Heavy et de temps à autre, viennent dispenser une bonne leçon.
Stalingrad, c’est l’élégance du genre, c’est un cours magistral en khâgne. Toujours emmené par les increvables Peter Baltes (basse) et Wolf Hoffmann (guitare), présents depuis 1976, ACCEPT n’a pas pris une ride. Il ne reste plus qu’à être subjugué par les faits, qui montrent un groupe capable de surfer sur l’esprit old-school de leurs vingt ans et d’y coller une production hautement contemporaine, œuvre d’Andy Sneap. L’alchimie entre les deux est saisissante de réalisme. Globalement, on retrouve l’empreinte déjà présente sur Blood Of The Nations, Mark Tornillo étant incontestablement le point de départ de cette seconde vie. Après cette prestation plus que parfaite (cette envolée sur « Hellfire », doux Jésus !), on peut même se demander si le refus d’Udo de reprendre l’aventure n’est pas un mal pour un bien. Tout est très carré, très allemand je dirais mais sans en faire des caisses, vous voyez le genre ? Il y a les hymnes, je pense à « Stalingrad », « Revolution », « Hellfire ». Il y a les balades et les mid-tempos comme « Twist Of Fate » et « The Galley ». Il y a les solos volubiles de Wolf Hoffmann qui racontent toujours une histoire à l’intérieur de l’histoire. Il y a la patte ACCEPT, tout simplement. Et l’erreur serait de croire que ces mecs profitent de leurs derniers moments car au contraire, ils viennent tout juste d’écrire un nouveau chapitre. Stalingrad est un treizième album pêchu, virevoltant, plein de vie et d’envie. Il participe au mouvement perpétuel de la scène Heavy Metal, qui malgré son grand âge, demeure l’une des plus riche et vivace, on l’a constaté récemment avec l’ultime révérence des SCORPIONS et le comeback raté de JUDAS PRIEST. Il est la preuve matérielle que la meilleure relève qui soit pour le style, ce sont encore les vieux briscards eux-mêmes. Moins long que son prédécesseur, légèrement plus dense, légèrement plus refermé sur lui-même, on pourra toujours regretter l’absence d’une chanson qu’on puisse classer parmi les meilleurs de leur répertoire, comme ce fut le cas avec « Teutonic Terror » il y a deux ans. L’effet de surprise, l’attente immense autour de ce retour étaient également des facteurs importants qui ont fait de Blood Of The Nations un succès. On ne les retrouve plus vraiment ici, même si le plaisir est intact et que dans la composition, ACCEPT n’a jamais montré la moindre faiblesse.
Stalingrad est une œuvre rare. Elle est le témoignage d’un passé qui se conjugue au présent et probablement au futur. Inscrit dans une telle dynamique, on n’imagine pas une seule seconde qu’ACCEPT nous laisse orphelins de leur charisme et de leur talent. En vérité, tout le monde peut voir l’avenir avec sérénité et surement que cet opus, s’il ne vous touchera pas musicalement pour X raisons, vous transmettra un peu de sa joie communicative et authentique. Oui, les diamants sont éternels.
Ajouté : Mardi 17 Avril 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Accept Website Hits: 10830
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