LES 100 INDISPENSABLES DU METAL A TELECHARGER (2008)
Auteur : Denis Labbé
Langue : français
Parution : 18 septembre 2008
Maison d'édition : Fetjaine
Nombre de pages : 127
Genre : Mini Encyclopédie
Dimension : 15 x 15 cm
ISBN-13 : 9782354251086
Je lis la petite bio fournie avec ce petit bouquin, Les 100 Indispensables du Metal à Télécharger, et soudain je bondis : « nombres d’artistes n’ont existé que le temps d’une chanson, mais quelles chansons ! » et tout de suite après on nous cite GOLD avec « Plus Près des Etoiles ». Ah ouais, GOLD c’est juste « Plus près des Etoiles » ? Et « Calicoba » alors ? Et « Capitaine Abandonné » ? Et « Ville de Lumière » ? Et « Rio de Janvier » ? Et « Laissez-nous Chanter » ?!!! Quand soudain je réalise mon erreur … Je suis en train de lire la bio du bouquin de Gilles Verlant, Les 100 Plus Grands Tubes des Années 80 à Télécharger … Mais bon c’est le petit garçon fan de GOLD que j’étais, qui s’exprime là. GOLD, 1 seul tube, laissez moi rire …
Alors si ça commence comme ça pour les années 80, qu’est ce que ça va donner pour le Metal ? Fort heureusement, c’est Denis Labbé (et non Gilles Verlant qui lui dirige toute cette collection) qui s’est occupé de cette petite encyclopédie dédiée au Metal lourd. Le garçon a été musicien, critique pour le fanzine Rocktime et le site www.lefantastique.net, c’est lui. Voilà un CV un peu plus en adéquation avec la musique que nous chérissons tant …
On ne s’étendra pas sur le titre volontairement provocateur parce que nous savons tous parfaitement que « télécharger c’est pas bien », mais oh putain baissez nous le prix du CD et on en reparle hein !!! Merde, je m’égare … La forme du bouquin se révèle bien pratique, bien que muni de plus de 100 pages, il est aisément transportable et peut être découvert ou relu dans pas mal de situations (dans le train, sauf quand cette belle inconnue sur la banquette en face vous sourit, et là, difficile de replonger dans sa lecture, mais bon sang je m’égare encore …). Un reproche cependant sur la forme : des petites photos des groupes cités auraient été les bienvenues, même en noir et blanc, ne serait-ce que pour illustrer les combos influents d’une certaine époque.
D’autant que le bouquin rend hommage, enfin un qui fait ça bien, aux précurseurs, à ceux qui ont généré le Metal et tout ce qui a suivi. Denis Labbé nous rappelle dès l’introduction que STEPPENWOLF et son « Born To Be Wild » sont les premiers à utiliser le terme « Heavy Metal ». Que le magnifique Jimi Hendrix, que les chantants BEATLES ou que les Ressources Humaines des YARDBIRDS (qui ont vu passer en leur sein Clapton, Jimmy Page et Jeff Beck, rien que ça) font figure de pionniers et d’influences majeures pour la suite des évènements.
D’entrée pourtant, le malaise s’installe : pas un mot sur les ROLLING STONES, et à titre personnel j’aurais cité le « White Room » ou « Sunshine Of Your Love » de CREAM, mais les goûts et les couleurs … L’auteur le précise bien, d’ailleurs, choisir 100 titre n’est pas chose facile. Et sa discographie personnelle semble avoir joué un rôle important dans ses choix définitifs. Et puis il y a cette phrase qui me gêne, toujours en introduction : « le Metal (…) puise ses ressources dans le Rock et le Blues ». C’est exact pour le Hard Rock, le Heavy Metal, voire le Thrash. Pour les courants plus extrêmes (Black, Gothic) ou décalés (Indus, au hasard), permettez-moi d’émettre des réserves (pourquoi ne parle-t-on jamais de la musique classique ou des musiques de film comme influence évidente ?!!). Mais on va voir par la suite que ces familles font l’objet de moins d’attention dans l’ouvrage …
Alors 100 titres, OK c’est court. Mais pourquoi dans ce cas en attribuer 3 à LED ZEPPELIN ou 3 à DEEP PURPLE (même si la présence de « Burn » avec Coverdale ne peut que satisfaire votre serviteur !) ? Après ça, difficile de laisser beaucoup de place pour les autres … On sait tous que DEEP PURPLE c’est « Smoke On The Water », AC/DC c’est « Highway To Hell » et MOTORHEAD « Ace Of Spades ». Nul besoin de s’étendre sur ces icônes qui ont marqué le Metal de leur empreinte, et dont le répertoire est presque indispensable dans son intégralité. Même si, entre nous, le choix du « For Whom The Bell Tolls » comme unique titre de METALLICA paraît bien discutable … un « Seek And Destroy », un « Creeeping Death », me semblaient plus appropriés. Et peut-être même un « Enter Sandman » dans la catégorie Heavy Metal ! Alors après, quel intérêt de proposer 3 titres d’untel, 2 titres d’un autre, etc … ?
Ensuite, Labbé commet à mon sens une petite erreur. Il se base sur les « courants » pour fractionner de façon thématique sa petite encyclopédie. Et il se retrouve vite pris au piège. Bien sûr, une multitude de courants sont abordés : New Wave Of British Heavy Metal, Thrash Metal, Metal à l’allemande, Rock sudiste, et j’en oublie. Au moins il aborde le thème des B.O. de films, dont le « Eye Of The Tiger » de SURVIVOR qui a fait glisser votre serviteur vers les chemins du Metal lourd. Expliquez moi sinon ce que vient faire le « Nemo » de NIGHTWISH (titre figurant dans le film « The Cave ») dans cette catégorie ? Le Metal à chanteuse ne méritait-il pas meilleur traitement ? Ne parle-t-on pas d’un courant à part entière, avec les EPICA, WITHIN TEMPTATION, AFTER FOREVER (même si c’est fini …), THEATRE OF TRAGEDY, SIRENIA ? Pas un mot pourtant à ce sujet … Et pour revenir à la partie B.O., on y trouve un RAMMSTEIN qui aurait mieux figuré à la page « Indus et Gothic » (mais quel rapport entre les deux putain ?!!!), où se côtoient WITHIN TEMPTATION et MINISTRY par je ne sais quel miracle …
En bon chauvin aussi, la section « et la France ? » ne mettra pas tout le monde d’accord. Parler de TRUST, rien à redire là-dessus. SORTILEGE, certes. Puis on effectue un bon en avant avec le « Samantha » de ETHS, qui, avouons-le, est incontestable en termes de « hit ». Et puis survient le « Fonk Me » de SHAKAPONK et là franchement on nage en plein délire. Et LOUDBLAST ? Et GOJIRA ?!!! Serait-il moins évident de trouver des « indispensables du Metal » quand ça touche à l’extrême ?
Et on y vient … Page 92, section « Black et Death » (section criminelle ?). Je vous le donne en mille : 3 titres … « Black Metal » de VENOM, « Zombie Ritual » de DEATH, « Her Ghost In The Fog » de CRADLE, et pis c’est tout ! Merde ! Et le « Spellbound » de DIMMU BORGIR alors ? Et le « Panzer Division » de MARDUK ? Et CELTIC FROST ? Et le « Blashyrkh » d’IMMORTAL ?!!!! Je n’ai qu’un mot à la bouche pour sanctionner de tels oublis : impardonnable …
C’est quand même incroyable de trouver parmi ces 100 titres un morceau de GODSMACK dont tout le monde se branle, ou le courant « visual kei » ignoré à juste titre, et de voir tant de chefs d’œuvre méprisés. Peut-être le défi de résumer les meilleurs titres de Metal en 100 chansons était-il irréalisable. Histoire de ne pas terminer cette chronique de façon trop négative, je dois admettre que la présence d’un groupe moins évident comme QUEEN (avec « Bohemian Rhapsody ») m’a fait chaud au cœur. Denis Labbé précise d’ailleurs pour chaque titre quels sont les groupes qui l’ont joué à leur sauce les années suivantes, et évoquer QUEEN, aussi bien repris par METALLICA que par BLIND GUARDIAN, témoigne d’une reconnaissance que tout le monde devrait éprouver envers le grand Freddy et ses trois copains.
Ajouté : Mardi 31 Mars 2009 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Fetjaine Website Hits: 56077
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