DREAMING DEAD (usa) - Within One (2009)
Label : Ibex Moon Records
Sortie du Scud : 20 janvier 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Death Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 42 Mins
Dans la grande famille des groupes à chanteuse qui ont une grosse voix de méchante et en plus manient le manche comme pas deux, je veux : DREAMING DEAD. Originaire de Californie, et fondée en 2006, cette formation s’est vue dotée d’un second souffle à l’arrivée de la belle Elizabeth Schall, non seulement en tant que guitariste (après pas mal de changements de ce côté), mais également comme porte-parole principale. Plutôt rare de trouver une femme à ce poste, surtout dans le milieu du Death Mélodique. Et, en ce début d’année 2009, au travers de son premier album, le duo dévoile un potentiel notable.
Within One est un de ces disques où l’instrumentation prend clairement le dessus sur le chant. En effet, elle s’y montre plus intéressante tandis que, vocalement, sans être mauvais, cela reste assez sommaire et ne retient pas spécialement l’attention. Le disque est assez familier des premières œuvres du Death Mélo de Göteborg, avec une consonance plutôt Black par instants (« Shadows In The Dark »). Les vocaux d’Elizabeth sont majoritairement parlés et haut perchés ; si bien que l’on croirait entendre Dani Filth par moment. Les similitudes avec Angela Gossow apparaissent également sur les phases davantage hurlées, généralement accompagnées de l’enveloppe vrombissante d’un growl inintelligible. Mais, même lorsqu’il est utilisé seul, le chant guttural ne révèle que peu de saveurs. Il faut dire que l’on ne trouve pas, au sein des morceaux, de réel découpage qui mette l’emphase sur les refrains et la prestation de la frontwoman n’affiche guère d’esthétisme, alors que le mix lui consacre pourtant la part belle. La jeune femme préfère laisser sa voix brute et éructée concorder avec l’optique tranchante des guitares.
En effet, les rythmiques sont très Thrash. Ainsi, les riffs se veulent incisif, rugueux, et confèrent cet aspect rude au son du disque. La production est toutefois correcte - la basse parvenant également à se faire entendre, même si généralement dans les schémas de ses consœurs - et permet alors de profiter de riffs de qualité. Elizabeth reprend les airs des sections acoustiques avec véhémence et entrain pour calquer son jeu agressif sur les rythmiques riches et ainsi décupler la puissance qui règne. La guitariste a écrit ses partitions intelligemment, offrant des riffs originaux mais également d’excellents leads (« Cursed ») apportant un brin de fraîcheur dans le genre. Toutefois, les solos sont davantage primaires et se contentent d’être là, sans spécialement relever l’attention (« Perpetual Pretext »). L’autre face du duo, Mike Caffell, jouit de plans percussifs finement développés et variés. Syncopes et blast beats ravageurs pleuvent, sur « Within One » par exemple, donnant lieu à des passages acerbes qui ne se contentent pas d’une violence sur la forme mais parviennent à faire ressentir leur férocité. L’instrument est très bien exploité et cavale sur des rythmiques sans cesse changeantes qui rendent les morceaux plus vivants, et échappent à l’ennui d’un tempo monotone. Sur cet album, les cadences peuvent être lente, bénéfiques pour les ambiances pesantes, pour partir au quart de tour sur des percussions offensives.
Clairement, les morceaux sont réfléchis dans leur écriture, et évitent de s’enfermer dans les carcans habituels. Les structures sont variées, que ce soit dans les mélodies ou le tempo et se déroulent tout à fait logiquement, à l’instar de « War Machine ». Si les deux premières pistes demeurent moindre et semblent toutes basiques, les suivantes ne font que de s’améliorer, surtout grâce à la construction de passages ambiants. Les interludes acoustiques sont contemplatives et se greffent sans anicroche dans l’évolution des titres (« Stairs Into The Vortex »), affichant un fort contraste avec les sections Death rentre-dedans. Cela contribue à créer une certaine atmosphère répercutée sur plusieurs pistes. De l’ambiance apaisante, relaxante, de « Putrid Is The Sky », dans une veine Post-Rock onirique, à « Manslaughter » et son côté CULT OF LUNA, voire MY SLEEPING KARMA, ces phases sont toutes diversifiées, différentes de ce que l’on entend d’habitude dans les sections acoustiques des groupes de Death Mélodique car plus d’éléments entrent ici en jeu, et dessinent une dimension différente. En outre, malgré leur légèreté, ces passages laissent tout de même poindre un aspect oppressant qui permet une bonne transition avec l’instrumentation Metal riche.
Au travers de cette première réalisation, DREAMING DEAD réussit à créer un album solide, voire particulier au milieu de la multitude de formations spécialisées en Death Mélodique. Malgré un départ peu excitant, les compositions ont vite fait de dévoiler les jeux efficaces et parfaitement structurés du duo aux commandes qui alterne sections biens virulentes et ambiances irréelles de choix. Within One est un disque qui n’aura certainement pas une grande notoriété, mais qui rassure quant à la capacité de certains artistes à encore savoir innover musicalement.
Ajouté : Mardi 26 Juin 2012 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Dreaming Dead Website Hits: 7376
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