PHILIP SAYCE (ca) - Steamroller (2012)
Label : Provogue Records
Sortie du Scud : 5 mars 2012
Pays : Canada
Genre : Heavy Blues Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 35 Mins
Vous voyez, genre, vous vous levez le dimanche après une nuit difficile, la tête en vrac, avec la désagréable sensation que la journée va être vaseuse, improductive, que vous allez traîner vos guêtres entre le PC et le canapé, sans rien glander…
Le dimanche par excellence, journée qui ne sert à rien, sinon, à filer le Blues en attendant le lendemain.
Et bien parfois, quand on a le Blues comme ça, on s’assied, on prend un CD à chroniquer au pif dans la pile, en se disant qu’au pire on va découvrir quelque chose de nouveau, et puis là, le miracle opère… Et le pire, c’est qu’il opère… grâce au Blues justement !!!
Philip Sayce, le Blues bien velu, c’est son truc. Pas moi. La jonction des deux devait aboutir à une catastrophe, et pourtant il se trouve que c’est exactement l’album que j’avais envie d’écouter à ce moment précis. Pourquoi ? Parce que ça a la pêche, parce que ça déménage, et parce que le bonhomme a retenu l’essence même de cette musique, le feeling, et l’énergie.
Car Steamroller ça n’est pas QUE du Blues. C’est aussi un sacré Heavy Rock suintant qui déménage plus vite que les Bretons, sans pour autant négliger de changer de ton lorsque l’ambiance s’y prête.
Et dès le morceau introductif, les jeux sont faits. Philip sauvera vos dimanche, et les autres jours de la semaine aussi.
On sent l’entrée en matière diaboliquement bien choisie, avec cette batterie qui écrase les prix, ce chant roublard du vieux routard qui sait exactement ce qu’il fait, et surtout, des guitares mon Dieu, des guitares !!! On pourrait presque parler de Stoner light, à influence plus Blues que Heavy, mais le bonhomme marie les deux avec tant de bonheur que peu importe la catégorie. Cette chanson est l’archétype même de morceau qui vous colle le frisson, et en poussant un peu le son, on s’y croirait même…Dans une de ces salles moites ou la communion est en boite, ou la sueur récompense toutes ces heures passées sur la route à gagner sa croûte. Un title track rusé, futé, et qui arrive à conquérir sans trop forcer !
Et le comble, c’est que de morceaux de cette trempe, l’album en est bourré.
Allez, imaginez un Lenny Kravitz fin défoncé qui tout à coup se sent des velléités Metal bien trempé. Voix de fausset, accords rageurs, c’est exactement ça, « Stung By A Woman », que même un Eric Gales téméraire n’aurait pas osé. Et nous n’en sommes qu’au second morceau ! Je rêve… J’aime le dimanche !!!
Les cinq minutes de « Marigold » assurent la partie veloutée, avec toujours cette voix de tête très juste, et ce climat feutré qui tempère un peu les ardeurs. Il faut dire que Philip est à l’aise dans tous les registres, car il nous assène juste après un « Black Train » furieux de chez furieux, que les BLACK CROWES auraient pu nous livrer s’ils avaient un peu plus forcé sur la Tequila.
C’est une fois de plus une véritable leçon de savoir pas vivre, durant laquelle Philip revêt ses habits de bad boy et nous entraîne dans son sillage.
Sans vous parler de chaque titre, je me dois de mentionner le bien nommé « The Bull » qui écrase tout sur son passage dans une sarabande quasi Stoner sans les excès de pilules, avec un Riff dissonant posé sur un chant éructé vraiment puissant, le très Hendrixien « Holding On », avec ses douces nappes de guitare contrôlées et étouffées, et bien sur le final « Aberstwyth », instrumental délicat qui revient aux racines du Blues, avec ses soli précieux et ciselés, sur lequel le Dieu Clapton aurait pu lui-même intervenir.
Voilà, là, je pense que vous avez compris… Philip Sayce, ou comment faire parler la poudre pour mieux nous réveiller, avec une musique simple, éternelle, mais jouée avec le cœur, les tripes, sans réfléchir, mais sans non plus passer pour un bouseux rétrograde. Philip Sayce, ou l’art d’accommoder un plat mille fois préparé, en lui ajoutant une sauce perso bien épicée, qui racle la gorge et vous laisse le palais brûlé, mais avec classe…
Bon, et bien, du coup, je sens que je vais l’aimer ce dimanche, et que je vais replonger encore et encore dans ce bain de jouvence et d’électricité qu’est Steamroller. Et vous feriez bien d’en faire de même. Car c’est le genre d’album qui vous emmène jusqu’au lundi sans que l’on s’en rende compte !!
Ajouté : Mercredi 18 Juillet 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Philip Sayce Website Hits: 7522
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