IRONWOOD (au) - :Fire:Water:Ash: (2009)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 28 janvier 2009
Pays : Australie
Genre : Folk Metal progressif
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 71 Mins
Du Folk / Pagan Metal progressif australien, enfin de la nouveauté dans ce monde aseptisé. Déboulant tout droit de Sydney, les mecs d’IRONWOOD ont la ferme intention de prouver que les Nord-Européens n’ont pas le monopole du Metal folklorique. Avec un premier album du nom de :Fire:Water:Ash: (les deux-points sont d’origine), ils vont très certainement vous faire changer d’avis sur cette musique considérée par beaucoup comme idéaliste voire ringarde. Loin des codes établis par de petits trolls en jupettes, loin de l’utilisation primaire et exagérée d’instruments moyenâgeux, loin de véhiculer l’image d’un groupe complètement illuminé (n’est pas FINNTROLL qui veut), les Australiens concentreront tous les efforts de leur debut-album sur l’essence même du Folk Metal. Une musique profonde, mystérieuse, prenante, authentique et spirituelle. A tel point que cet opus revêt parfois un caractère étrangement religieux, tant dans les vocaux que dans les mélodies hautement dévotes.
Je vais être clair d’entrée de jeu. Si vous voulez comprendre cet album, il vous faudra facilement lui consacrer trois ou quatre heures de votre temps. Déjà parce qu’il est long, 70 minutes. Ensuite parce qu’il est consistant. Que la multitude de chants exploités ne s’assimile pas d’une traite. Parce que l’infinie richesse des structures Folk et des passages Black Metal nous offre la possibilité de cogiter. Combien de disques s’avalent aujourd’hui aussi vite qu’une cannette de soda ? IRONWOOD vous donne avec :Fire:Water:Ash: la possibilité de prendre le temps. Vous lui devez bien ça. Car cette œuvre est une réussite dans ses grandes largeurs. Les gros blasts de la mort qui tue sont aux abonnés absents. Tout est mis dans la sensibilité des vocaux de Matt Raymond. Si son timbre est assez inquiétant et ne sonne pas toujours d’une grande justesse, on peut ressentir toute son implication au fil de l’opus. Sa narration se fait parfois ringarde, comme en début de « The Oncoming Storm » où l’on jurerait entendre Christopher Lee. Mais cette drôle de sensation d’amateurisme ne dure jamais bien longtemps. Pour la simple et bonne raison qu’IRONWOOD est un groupe prenant, qui donne la parole à une guitare sèche pour l’interrompre brusquement avec des riffs percutants, planants et épiques. Nous sommes surpris à de nombreuses reprises par le changement brutal de température. Mais pour être franc avec vous, je trouve les parties progressives et ambiantes beaucoup plus réussies que les parties Metal. Quand les Australiens cherchent à donner de l’intensité à leur disque, ça ne sonne pas très naturel, c’est même plutôt brouillon. A ce titre, on passera volontiers sur le côté Blackened Pagan Metal pour ne garder que les superbes mélodies qui garnissent « Tide Of Memory » ou « Eihwaz Descending ». :Fire:Water:Ash: est une œuvre vraiment relaxante, très travaillée, très intense sans pour autant en avoir l’air. Certains diront que c’est trop long, que les incantations longues de cinq minutes, c’est bon pour RHAPSODY OF FIRE. Mais c’est justement ce qui fait la puissance de la galette. Pas une puissance de feu, mais un vent tranquille qui vous caresse, vous fait rêver, vous emporte dans une paisible clairière. Pas pour vous violer et bruler votre dépouille, mais pour contempler la beauté naturelle de cette Terre. IRONWOOD nous accompagne pour un retour aux sources, et ça fait du bien.
Alors si je pense qu’on est encore très loin du disque parfait que nous décrivent les webzines australiens, on se rapproche néanmoins d’une forme de quiétude et d’intelligence musicale bienvenue à l’heure où les disques se consomment comme de la nourriture. :Fire:Water:Ash: est une remise en question inattendue, qui vous offrira toutes les réponses aux questions que vous vous posez. La seule condition, c’est de lui accorder le temps qu’il mérite pour l’appréhender. Après ça, vous planerez haut, très haut.
Ajouté : Mercredi 12 Septembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Ironwood Website Hits: 7038
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