AESTHESIA (FRA) - Shattered Idols (2010)
Label : Shotgun Generation Records
Sortie du Scud : 18 septembre 2010
Pays : France
Genre : Glam / Hard Rock
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 51 Mins
Madame Stef n’était pas très emballée quand je lui ai dit que j’allais chroniquer cet album. Et encore moins à l’idée que je puisse lui mettre une bonne note. Je pense que la pochette lui a fait peur. Pourtant, à l’heure où la mode est aux culs (demandez à STEEL PANTHER ou UNHERZ), voir une poitrine à peine développée sur une jaquette est aussi inoffensif qu’un hanneton devant un tas de feuilles tendres. AESTHESIA, ce sont cinq rockeurs français qui ont la bonne idée de faire revivre un tant soit peu les GUNS N’ ROSES de la période Appetite For Destruction. Et ça, c’est une vache de bonne résolution quand on voit l’incroyable bibendum camé qu’est devenu Axl Rose. Shattered Idols, second album de la troupe paru en septembre 2010 est un rafraichissement plaisant, complètement barré, Rock N’ Roll jusqu’à la moelle. Et même si porter une veste en cuir sans rien dessous est un choix que même Iggy Pop ne ferait pas, on leur pardonnera tout à l’écoute de ce bien bel album.
Je ne suis pas du genre à m’emballer facilement. C’est d’autant plus vrai quand il ne s’agit pas d’un disque de Metal à proprement parler. A force d’écouter du dur, on trouve peut-être tout ce qui ne l’est pas génial et bien écrit. Quoiqu’il en soit, je ne pense pas que mon jugement soit faussé, parce que Shattered Idols véhicule une énergie, une bonne humeur, un entrain reconnaissable entre mille. Ces mecs ne sont peut-être pas aptes à écrire des tubes comme « Welcome To The Jungle », « Sweet Child O’ Mine », « November Pain » ou « Paradise City », mais ils ont l’implication nécessaire pour réussir leur entreprise. Loin d’un Hollywood Hard Rock à tendance Glam comme celui des RAYGUN REBELS, la musique d’AESTHESIA est vaporeuse, sucrée, alcoolisée. Les vocaux de Nico Marlyn m’évoquent parfois ceux de Jacoby Shaddix (PAPA ROACH), éraillés mais avec un groove terriblement Rock N’ Roll. Il y a également du Hendrix dans les guitares et on le remarque tout particulièrement sur une composition comme « Hoodoo Queen », à la fois efficace et en totale roue libre. Les Français se font plaisir, nous font plaisir et exécutent un Hard Rock ma foi assez ingénieux et rentre-dedans. C’est d’autant plus remarquable que la plupart des groupes de ce calibre connaissent un temps faible dans leurs albums en perdant le fil de leurs idées à vouloir démarrer en trombe. Ici, c’est « Gone », balade longue de huit minutes qui se charge de remettre de l’ordre dans la boutique avant que ça ne parte en sucette. Stratégie payante, puisque « Tales Of Underground » aux rythmiques un peu plus poussées fait redécoller l’opus. Il se stabilisera ensuite durant sa phase d’atterrissage. Avec « Mary Green » ou « Daydream », c’est tout en douceur. Cette dernière fera d’ailleurs craquer les jeunes filles en fleur avec son refrain de pur loveur façon « si tu étais une larme, je ne pleurerais pas de peur de te perdre ». C’est tellement beau. C’est tellement gay.
Cet opus s’adressera donc aux vieux de la vieille, à ceux qui idolâtraient Axl Rose quand son IMC n’excédait pas encore les 30 et que son visage rubicond ne laissait pas entrevoir la possibilité d’une crise d’asthme en plein show. Les temps ont bien changé et heureusement, certains groupes comme AESTHESIA font encore de la musique par plaisir et passion. Shattered Idols est donc une sortie honorable et même plus encore ; recommandable. Il mérite son 7/10. Et rien à voir avec le 90B de la pochette.
Ajouté : Mercredi 19 Septembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Aesthesia Website Hits: 8692
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