EDENSANDS (FRA) - Living Kills (2008)
Label : Brennus Music
Sortie du Scud : 2008
Pays : France
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 40 Mins
L’érotisme dégradant qui se dégage de cette pochette mériterait bien d’être à la hauteur de la prestation musicale d’EDENSANDS. Si vous n’avez jamais entendu parler d’eux, rien de plus normal. Cet album est sorti en 2008 et fête en cette année 2012 son quatrième anniversaire. Un triste anniversaire puisque nos français n’ont plus donné un signe de vie discographique depuis trop longtemps, ce qui suggère qu’ils seront probablement à jamais portés disparus. Dire que leur musique manque cruellement au Heavy Metal français serait un peu exagéré, d’autant plus que ce dernier revit depuis la vague de reformations récentes qui touche le style. Les vieux de la vieille ont un visage rayonnant depuis que les héros de leur jeunesse sont sur le retour. EDENSANDS n’est pas de ceux-là, mais pourrait quand même prétendre à porter à bout de bras la flamme tricolore du Heavy Metal. Pour peu que leurs pénibles débuts avec ce Living Kills aient connu une suite plus glorieuse.
Un petit tour et puis s’en va. C’est exactement le chemin emprunté par cette galette. Elle est entrée par une oreille et sortie par l’autre. Entre les deux, il y a eu très peu d’émotions. Je conçois parfaitement ne pas être l’auditeur le plus connaisseur en matière de Heavy Metal sur lequel ils aient pu tomber. Mais je n’y suis pas insensible et encore moins hermétique. Et je pense que les Français de DREAMCATCHER en ont fait récemment la bonne expérience. Pour EDENSANDS, le verdict va être un peu plus tranchant, pour la bonne raison que leur disque sonne quand même relativement creux. Pour commencer par les points positifs, on peut noter le songwriting qui est de grande qualité. Les hardos français ont souvent un peu de mal à exister devant la vista et la rigueur de nos voisins allemands. Mais les EDENSANDS peuvent se vanter de leur tenir la dragée haute. Ce qui pêche, c’est l’exécution. Ces mecs n’ont pas cette fougue, cette pétillance qu’on adore retrouver dans le Heavy traditionnel. Un peu flegmatique sur les bords, Living Kills ne semble pas prendre très à cœur le sérieux du projet dans lequel il s’est embarqué. Le Heavy Metal est une musique qui se vit et qui s’apparente souvent à un reflet de l’âme. Que doit-on en conclure ? Que ces Français sont dans le genre petite frappe parce que leur Metal est inoffensif ? Ce serait sévère. Par contre, il convient de bien prendre conscience que cet opus, même s’il a quatre ans dans les pattes, n’était probablement pas plus appréciable et engageant à l’époque. Je n’écoute personnellement qu’une dizaine d’albums de pur Heavy Metal par année, une quantité ridiculement faible. Ce n’est pas comme si les choses avaient pu évoluer en si peu de temps. On retrouve en 2012 des albums qui ont exactement le même acabit. Et à l’heure où la mode va aux produits allégés, à teneur réduite en sucre et en matières grasses, Living Kills semble s’inscrire dans cette logique de substitution. Les guitares sentent un peu le réchauffé et, un comble pour le style, les solos, pour peu que vous tombiez dessus (« Scream »), ne rivalisent pas de créativité. Seules les rythmiques effrénées (« Run », « Taste Of Hope ») donnent un peu de tonus à cette rondelle. S’il fallait compter sur Stefan Tudela et son chant platonique et terriblement rétro pour faire décoller le bousin, on pouvait encore attendre longtemps. Et je ne parle pas de la balade « From Dark To Light » qui est à des années-lumière de ce que doit être une balade Heavy Metal. Le résultat est là. Un petit tour et puis s’en va.
Point d’érotisme donc, comme je l’avais pourtant espéré. Je réécoute une dernière fois la seule chanson de ce disque qui m’ait bien plu, « You’ll Sink » avec le chant féminin de Sylvie Camus. Vous savez, j’étais y a pas si longtemps au Hellfest et je me souviens du show des allemands d’EDGUY comme si c’était hier. Et cette chanson m’y fait un peu penser. Du coup, la seule envie que j’ai éprouvé à l’issue de cette approximative et interminable écoute était dans me replonger dans l’œuvre de Sammet. C’est maintenant à EDENSANDS de prendre ça comme un reproche ou un compliment. Moi, je n’arrive pas à me décider.
Ajouté : Mercredi 03 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Edensands Website Hits: 7408
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