ANDRE MATOS (br) - The Turn Of The Lights (2012)
Label : Azul Music
Sortie du Scud : 22 août 2012
Pays : Brésil
Genre : Power Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 52 Mins
Alors que sa carrière solo semblait tenir la route depuis son départ de SHAAMAN, notamment grâce à deux albums de bon niveau (voire de très haut niveau pour le premier, Time To Be Free), le chanteur brésilien Andre Matos s’est lancé en 2010 dans la bien curieuse aventure SYMFONIA avec Timo Tolkki (ancien guitariste et songwriter de STRATOVARIUS), mais aussi le batteur Uli Kusch (ex-HELLOWEEN) ou le bassiste Jari Kainulainen (ex-…STRATOVARIUS). Deux ans après, qui se souvient de leur album commun, In Paradisium ? C’est simple, personne.
SYMFONIA s’est sabordé tout seul, et Timo en a profité pour déclarer qu’il arrêtait (encore une fois) la musique. Entre temps, Andre a perdu son batteur, le prodigieux Eloy Casagrande qui a rejoint les rangs de ses compatriotes de SEPULTURA. Luis Mariutti, son fidèle bassiste, a également mis les voiles … De là à dire que ça sent le sapin pour l’ancien frontman d’ANGRA, il y a un pas que nous franchirons avec résignation, surtout après écoute de ce The Turn Of The Lights.
Preuve que le vent a tourné et ne risque plus de lui être favorable, The Turn Of The Lights ne sort qu’au Japon et au Brésil. La promotion de l’album annonce même : « les autres pays suivront bientôt … ». Est-ce vraiment une bonne idée ? On ne peut nier que ce nouvel opus, paru quand même en Août dernier, sort dans l’indifférence générale. Voilà qui contraste bien fort avec l’hystérie collective qui précédait chaque livraison d’ANGRA à la fin des années 90.
Et pour cause : on observe dans un premier temps l’absence préjudiciable de Sascha Paeth derrière la console. Même si le duo Brendan Duffey / Adriano Daga n’a rien à se reprocher en termes de rendu sonore : la prestation de chaque musicien est agréablement mise en valeur, et en particulier le bassiste Bruno Ladislau (« White Summit » pour parfait exemple), fait suffisamment rare sur un disque Metal pour être signalé. Le nouveau batteur, Rodigo Silveira, n’a rien à envier à son prédécesseur, en témoigne son impressionnante habileté sur « Light-Years ». Un titre où se déchaînent d’ailleurs les guitaristes Hugo Mariutti et Andre « Zaza » Hernandez. En voilà deux qui parviennent à sortir la tête de l’eau et nous régalent à plusieurs instants, comme avec ces soli bluesy sur « Course Of Life » et « Gaza ».
Mais en ce qui concerne l’orientation musicale, on sent très vite qu’il a manqué à Matos un appui important et une oreille d’expert pour rendre la chose plus séduisante. En fait, on constate avec tristesse que le chanteur brésilien n’a pas plus de chose à dire que son récent acolyte (et pas alcoolique, hum) finlandais Timo …
Et puis, où sont passées ces influences du folklore brésilien qui fleurissaient chaque chanson d’Andre Matos ? Difficile de les apprécier lorsqu’elles sont noyées dans le confus « Unreplaceable », au milieu de riffs agressifs, de breaks au piano, de twin guitares à la MAIDEN, bref dans un bordel sans nom qui n’a aucune ligne directrice. A choisir, faut-il préférer à « Unreplaceable » ce tas de morceaux sans âme (« Liberty », le speedé « Course Of Life ») ? Un « Gaza » prend une tournure plus engagée, mais ces airs de cérémonie militaire ne sauveront pas une ballade soporifique et peu inspirée. Faites de la musique avant de faire de la politique Messieurs ! A la limite, le travail collectif semble porter ses fruits, il suffit d’écouter le titre éponyme pour s’en convaincre, puisque les envolées vocales de Matos réveillent en nous le fan d’ANGRA Mark I qui sommeille. Même un « Oversoul » produira son petit effet sur scène avec ses rythmiques incisives, en espérant qu’Andre fera preuve d’un peu plus de puissance, un comble quand même !
Alors bien sûr, les mélodies de « On Your Own » ou « White Summit » parviendront sans peine à procurer du plaisir aux auditeurs les plus déçus. Et la douce « Sometimes » démontre à chacun qu’Andre Matos n’a rien perdu de ses talents de songwriter classieux. Disons qu’il faudrait peut être s’en servir un peu mieux, auquel cas tout le monde s’arrêtera sur la cinquième piste de The Turn Of The Lights : « Stop ! ».
Ajouté : Lundi 08 Octobre 2012 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Andre Matos Website Hits: 9152
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