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DARKNESS BY OATH (sp) - Confidential World Of Lies (2006)






Label : Indar Productions
Sortie du Scud : 2006
Pays : Espagne
Genre : Death Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 38 Mins





À quoi d’autre pouvait-on s’attendre de la part d’un groupe qui, lors de son premier enregistrement studio professionnel, réalise une reprise de « The Swarm », pour l’album Slaughterous Souls - A Tribute to AT THE GATES (sorti à l’automne 2004) ? En effet, DARKNESS BY OATH est très influencé par la scène de Göteborg, ses premiers jours surtout. Et ils ne se retiennent guère pour en faire l’apologie, comme le démontre Confidential World Of Lies, leur premier brûlot.

Ça commence avec « The Seclusion », l’intro acoustique aux arpèges harmonisés, typiquement suédois, et puis la stupéfaction. L’arrivée des guitares crée une bouillie sonore, lâchant des riffs grésillants dans un marasme évident. La production est tout simplement horrible, donnant un son étouffé peu aguicheur - peut-être pour sonner comme aux vieux jours, que sais-je ? C’est le début du calvaire sonore qui passe d’abord par le rendu de la batterie. Les toms semblent claqués par un paraplégique, et les chevauchées de double pédale sont sourdes comme la mort. Aucune offensive ne se dégage du jeu d’Asier Bilbao, malgré des blast beats à répétition, et usants. Par ailleurs, l’instrument se retrouve en avant dans le mix, ce qui fait que, malgré des accélérations rythmiques au niveau des guitares, les percussions demeurent dans des mid-tempos soporifiques qui annihilent toute tentative d’entrain, à l’instar de « A Handful Of Grief ». Par contre, la basse, elle, tire son épingle du jeu et est étonnamment bien audible. Dommage que Rubén se contente de coller le train à son collègue amorphe. Ses cordes vibrent dans le vide, alors que l’occasion aurait pu permettre de placer nombre de schémas groovy, pour une fois que l’instrument n’était pas éclipsé.

Néanmoins, la cinq cordes ressort tellement qu’elle se retrouve souvent à bouffer les guitares. Déjà que, côté mélodies, les jeux du duo Álex et Ángel García se révèlent pauvres, sans jamais proposer une ligne mémorable, ni briller de par leur audibilité. L’accordage est grave, et l’harmonie totalement absente du son des guitares. Il y a, parfois, un solo qui traîne ; impossible, toutefois, de lui trouver un quelconque intérêt. Ayant déjà bien du mal à déchaîner les foules du fait de leur condition dans le mix, la formation ibérique nous présente des riffs classiques, qui taillent dans le gras quand ils parviennent à se détacher. La majorité sont éculés et auraient pu être des chutes studio d’AT THE GATES, banalement exécutés en boucle (« Drowned In Misery »). Où est l’esprit créatif ? D’un point de vue positif, quelques-uns sont sauvés par des breaks, à l’image de « Enveloped In The Deepest Shade Of Black » qui a vraiment tout du Death Mélo des années 90, avec de vraies bonnes gueulantes.

Car il faut vous dire : en plus de se planter sur quasiment tous ses instruments, le groupe dessert une des pires interprétations vocales du genre à travers Aritz Nabarro. Son chant est mauvais. C’est poussif, pas maîtrisé, disgracieux, mal mixé les trois quarts du temps, et on a davantage l’impression de l’écouter roter comme un beau dégueulasse pour amuser la galerie. Sans vous parler de « In Time’s Deadline » qui se conclut sur des grouinements de porcs en rut. Guère de différence avec ce que le frontman délivre dans l’ensemble. Son chant hurlé ressemble plus à des aboiements continus, un réel déplaisir pour l’oreille. Sa place sur un album de Grind aurait été toute trouvée… et encore. Imaginez qu’on égorge Dani Filth, le résultat devrait s’en rapprocher. Notons également les hurlements poussés à l’instinct pour effrayer sur « Silent End », c’est dépassé et ça fait marrer plus qu’autre chose. Néanmoins, quand Aritz prend son temps pour growler (piste vocale doublée), ses interventions sont tout de même potables, bien couillues par moments, et l’on y entend clairement l’inspiration de Tomas Lindberg, voire de Mikael Stanne époque Lunar Strain sur « Into The Inferno Of Life ». Mais même sur cette composante, ses vocaux sont poussifs et ne tiennent pas la mesure.

Dernier point vis-à-vis des passages acoustiques qui apparaissent extrêmement salvateurs de par leur clarté sonore. Gloire, donc, à « Glorious Morning Star », aspirine auditive qui vient sensuellement masser les tympans. Même si l’originalité n’est, encore une fois, pas au rendez-vous. Cordes sèches qui grincent à chaque accord, mélodie un peu Folk, fond ambiant. Et c’est cela pour tous les passages du genre, notamment les intros qui n’ont pas grand-chose en commun avec la continuité des morceaux. Pour preuve, le très "IN FLAMES-ien" « Absence Of Light », qui a au moins le mérite de garder l’attention tout du long, du fait d’être la seule composition où les arpèges sont mêlés aux riffs saturés. Plutôt fort pour du Death Mélodique, n’est-ce pas ?

Confidential World Of Lies, avant d’être un recueil de compositions, est un véritable calvaire sonore. L’on n’a pas idée de se faire mixer/masteriser de la sorte, même pour rendre hommage à ses aînés. C’est comme prendre une photo selon le procédé de Niépce, ou réaliser un film à grand renfort de décors carton-pâte, costumes en papiers, et effets spéciaux faits avec des maquettes en plastique, bonjour le nanar ! Compte tenu de l’année à laquelle l’album a été enregistré, c’est inexcusable. Même la démo Gardens Of Grief, de 1991, d’AT THE GATES, sonne mieux que ce disque ! Ce n’est même pas croyable d’être satisfait d’un tel produit. Qui plus est, quid du contenu musical ? Quand les Espagnols décident de se réveiller, la platine crache les dernières minutes de l’album.



Ajouté :  Mercredi 10 Octobre 2012
Chroniqueur :  CyberIF.
Score :
Lien en relation:  Darkness By Oath Website
Hits: 7560
  
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