YS THEORY (FRA) - Ys Theory (2012)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 15 septembre 2012
Pays : France
Genre : Death Metal
Type : EP
Playtime : 5 Titres - 20 Mins
Saviez-vous que notre cher climat océanique pouvait enfanter des brumes porteuses de la puissance de Zeus ? Soyez dès aujourd’hui un des multiples témoins de ce que ce Dieu a encore à nous narrer car YS THEORY, line-up arrivant de Brest poussé par les lames froides de l’océan Atlantique vient se porter garant de ce que les Bretons sont aptes à vous balancer des les dents. Croyez-moi sur parole la pêche va être bonne.
Je commencerais directement par ce qui m’a frappé dès l’amorce de l’album, le chant. Rares sont ceux qui osent développer un chant clair d’entrée de jeu sur un morceau Death et si l’audace est à l’image de la qualité des cordes vocales couchées ici elle n’en est pas moins risquée quand on sait combien il est difficile de ne pas être de suite apparenté à un style qui n’est pas le sien. Mais d’ailleurs quel est-il ce style ? Nageant entre le Death, le Heavy et le Thrash j’avoue avoir été une nouvelle fois par l’éclectisme dissimulé dans une même galette (Bretonne de surcroit).
Le chant pour y revenir bascule du clair et harmonieux au grunt bien ancré, mais non abusif. Aucun ne tire la couverture à l’autre, ils prennent avec beaucoup de respect la place qui leur est due. Evidemment le jeu des acolytes ne sera pas en reste bien au contraire, c’est aussi eux qui magnifient les lyrics et franchement pour être très honnête, frileuse à tout ce qui vient de notre beau pays, je ne misais pas grand-chose sur ces petits bretons, à tort c’est certain. A l’image des MASS HYSTERIA sur les premiers riffs de « Eyes Ans Clouds », va s’engager une partie qui se voudra haletante. A bas les bignous, les bigoudaines vont s’arracher leurs coiffes de dentelle et faire tourner les chapeaux ronds pour bien d’autres raisons que danser la gigue. Ca ne va pas être pour me déplaire et je suis sûre que vous aussi vous vous délectez de ces instants où le temps justement s’arrête et laisse place à la surprise, l’étonnement.
Oui je le vois d’ici ce cher collègue qui me charriait il n’y a pas si longtemps parce que j’avais chroniqué un E.P d’une vingtaine de minutes. En quoi cela représente-t-il moins de travail, moins de mérite ? Peu m’importe sincèrement puisqu’au final c’est toujours la même chose, on essaie au mieux d’expliquer ce à quoi s’attendre, avec objectivité (même si c’est compliqué) on tente tant bien que mal de restituer ce que représente l’œuvre décrite avec nos pauvres petits mots à nous, simples auditeurs, amoureux de la musique. Ce que je peux me vanter en tout cas d’avoir vécu ici, c’est un moment (vingt minutes) de délectation où j’ai pu apprécier un somptueux alliage de brutalité et de finesse.
La puissance côtoie avec beaucoup d’aisance la beauté d’une musique parfaitement construite. Elle semble au fil des accords se peaufiner comme un bon vin arrive à maturité à force de patience et de respect. Rien n’a été laissé au hasard et pour moi « The March » vaut son pesant d’or à ce sujet. L’ambiance de départ introduit doucement une lourdeur soutenue par une frappe cadencée lentement puis par des vocalises plaintives. Pas étonnant que ce soit d’ailleurs la composition la plus longue de l’E.P en question. Là encore le chant presque angélique unit aux vocalises rocailleuses sublime l’ensemble. « Gun Day » va lui aussi se jouer de notre rythme cardiaque en oscillant entre nappe vaporeuse et riffs nerveux. La technicité sera également de mise dans son solo plus aiguisé que la vieille ancre d’un rafiot.
Ne m’appelez pas Arielle même si la petite sirène (mi-Nantaise, mi-sardine) que je suis va retourner tremper ses nageoires dans ce bain qui vaut bien toutes les cures thermales de France.
Ajouté : Mercredi 07 Novembre 2012 Chroniqueur : Line44 Score : Lien en relation: Ys Theory Website Hits: 9182
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